Libération des prisonniers palestiniens suite à l'accord de cessez-le-feu


Libération de prisonniers palestiniens près de la prison d'Ofer

Quelques heures après la libération par la Résistance palestinienne de trois Israéliennes détenues dans la bande de Gaza, 90 détenus palestiniens ont enfin été libérés de la prison israélienne d'Ofer. Les autobus transportant des femmes et des enfants se sont rendus à la ville avoisinante de Beitunia où les Palestiniens se sont rassemblés pour accueillir les détenus libérés, malgré les menaces et la force brute exercés par les forces de l'occupation pour empêcher les célébrations.

Un correspondant d'Al-Mayadeen a rapporté qu'un Palestinien a été blessé d'un coup de feu par les forces israéliennes à Beitunia, dès que les autobus sont arrivés dans la ville. Le Croissant-Rouge palestinien a aussi dit que ses équipes soignaient deux individus blessés par les tirs israéliens dans la ville. Malgré tout, les Palestiniens ont continué de se rassembler jusque tard dans la nuit pour souhaiter la bienvenue aux détenus libérés, selon Al-Mayadeen.

Le réseau d'information israélien Channel 12 a rapporté qu'il y avait eu des délais en raison d'irrégularités sur la liste de prisonniers devant être libérés ce jour-là, liste fournie par les autorités israéliennes qui ont été observées par le Comité international de la Croix-Rouge. Le Bureau médiatique des prisonniers palestiniens a aussi expliqué qu'une des prisonnières devant être libérées avait été retirée de la liste présentée par les autorités israéliennes. Cependant, le bureau a fait pression sur l'occupant pour régler le problème et ensuite la libération des prisonniers s'est faite comme prévu.

Le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun offre des informations détaillées sur les 70 femmes et 20 jeunes libérés le premier jour des échanges de prisonniers. Au cours de la série d'échanges, près de 1 737 Palestiniens seront libérés lors de la première étape du « Déluge des gens libres » (Toufan al-Ahrar). À la deuxième étape, ce sont des dirigeants de la Résistance qui seront libérés, y compris Marwan Barghouti, Ahmad Sa'adat, Abdullah Barghouti, Ibrahim Hamed, Abbas al-Sayyed et Hassan Salameh, que l'occupation a refusé de libérer jusqu'ici.

Samidoun souligne que parmi les détenus libérés dès le premier jour de l'échange de prisonniers, il y avait « de nombreux prisonniers qui avait été libérés par la Résistance lors du premier échange de prisonniers du Déluge d'Al-Aqsa, en novembre 2023, mais qui ont été enlevés à nouveau par l'occupation. Parmi eux, il y avait Wala'a Tanja, Ahmed al-Khashan, Rawda Abou Ajamiyeh, et Samah Hijawi, ainsi que plusieurs dirigeants populaires détenus, dont Khalida Jarrar, la distinguée dirigeante politique palestinienne, membre du Bureau politique du Front populaire de la libération de la Palestine et défenderesse des droits humains et des droits des femmes ; Abia Sa'adat, l'épouse d'Ahmad Sa'adat, le secrétaire général du Front populaire de la libération de la Palestine, détenu, et l'écrivaine Zahra Khadraj de Qalilya ; des journalistes, dont Israa Lafi, Bushra al-Tawil et Rula Hassanein ; des étudiants, dont Jenin Amr, Raghad Amr, Shaima Rawajbeh, Tamara Abu Laban, Duha al-Wahsh, Amal Shujaia, Ola Jouda, Dunia Shtayyeh, Aseel Eid al-Yassini, Baraa Fuqaha, Shatha Jarabaa, Dania Hanatsheh, Raghad Mubarak, les soeurs Shaima et Alaa Ramadan, et Al-Yamama Hreinat ; des éducateurs, dont Hadeel Shatara et Fatima al-Rimawi ; et trois membres de la famille Al-Arouri, ciblés et jetés en prison en raison d'un lien de parenté avec le dirigeant assassiné du Hamas, Salah al-Arouri : Dalal al-Arouri, Fatima al-Arouri, et la fille de Fatima, Alaa Saqr.

Samidoun écrit :

« Duha al-Wahsh et Wala'a Tanja ont appris que leurs frères avaient été tués pendant leur détention, ce qui leur avait été caché en raison du blocus sur l'information imposé aux prisonniers. Duha, une étudiante en médecine, a appris que son frère Ahmad, un médecin, avait été tué après qu'elle avait été incarcérée et elle l'a appris seulement au moment de sa libération. Il en fut ainsi pour Wala'a Tanja, qui n'a pu manifester sa joie d'être libérée, puisqu'elle apprenait que son frère Ayman avait été tué pendant son incarcération.

« Ahmad al-Khashan, de Bir-al-Basha, au sud de Jénine, a été enlevée par l'occupation le 25 janvier 2024, le même jour où son frère, Wissam, lui-même un prisonnier libéré, a été tué sous les tirs de l'occupation, et son frère, Mohammed, blessé dans une jambe. Il avait précédemment été libéré lors de l'échange en 2023.

« Plusieurs des femmes prisonnières ont dû recevoir des soins médicaux. Elles portaient des signes évidents de négligence médicale et de violence, contrairement aux trois captives sionistes qui ont été libérées par la Résistance plus tôt dans la journée, toutes en parfaite santé en dépit de leurs conditions de détention dans un contexte de bombardements et de siège à Gaza. Khalida Jarrar est sortie de prison portant, sur son visage et sur son corps, des signes flagrants de maltraitance – dont cinq mois et une semaine d'isolement carcéral où elle ne pouvait respirer l'air que par une légère fente – et lorsque Margaret al-Rai est descendue de l'autobus, elle avait une main fracturée, une blessure infligée par les gardiens de prison sionistes. Plusieurs des prisonniers avaient perdu des dizaines de kilos pendant leur incarcération en raison d'une politique de privation de nourriture imposée aux prisonnières par l'occupation.

« Dunia Shtayyeh, l'étudiante de 20 ans de la Faculté de Charia de l'Université d'An-Najah, a été accueillie par sa grand-mère, Hajja Mahfouz Shtayyeh, devenue célèbre lorsqu'elle a enlacé ses oliviers pour les empêcher d'être coupés et brûlés par les colonisateurs, un geste emblématique du profond lien palestinien avec la terre.

« En fait, les femmes prisonnières ont été maltraitées le jour même de leur libération, tel qu'évoqué par la prisonnière libérée Latifa Mashasha de Jérusalem dans une interview. Après avoir été transférées de la prison de Damon à celle d'Ofer, les femmes se sont fait traîner par les cheveux, ont été jetées par terre pendant que des chiens jappaient autour d'elles. Plusieurs femmes ont été battues, peu avant d'être enfin remises au Comité international du Croissant-Rouge grâce à l'échange.

« Pendant ce temps, les forces de l'occupation terrorisaient les domiciles des prisonniers, appelant les membres de leur famille à comparaître au centre d'interrogation notoire de Moskobiyeh, et interdisant toute manifestation de célébration pour souligner la libération de leurs prisonnières.

« À Beitunia, les forces de l'occupation ont tenté de disperser les foules qui se formaient en attente des prisonnières libérées, blessant six personnes par balles et obligeant les familles des prisonnières à attendre jusqu'aux petites heures du matin.

« Qu'à cela ne tienne, les forces de l'occupation n'ont pas réussi à empêcher le peuple palestinien de célébrer. Les gens ont brandi des drapeaux palestiniens et chanté pour la victorieuse Résistance à Gaza, les brigades Al-Qasssam et Saraya Al-Quds et la libération des prisonniers.

« D'une seule voix, les prisonnières ont exprimé leur amour et leur solidarité avec la population de Gaza. ‘Nos émotions appartiennent aux habitants de Gaza. En prison, malgré la torture et la maltraitance, nous ne pensions que de mettre fin à la guerre à Gaza. Nous les remercions du fond du coeur. Jusqu'au Jour dernier, jamais nous n'oublierons ce qu'ils ont fait pour nous', a dit l'étudiante en médecine libérée Bara'a Fuqaha. »

Samidoun termine en disant : « Une fois de plus, comme à chaque échange de prisonniers, ce qui est exprimé est que c'est la Résistance qui apporte la libération aux prisonniers, à la terre et au peuple de Palestine, une Résistance qui réside au coeur de Gaza et qui se manifeste partout en Palestine, au Yémen, au Liban, en Irak et en Iran, et par la voix de tous les peuples du monde.

« Nous exhortons tous les gens partout dans le monde à se joindre au peuple palestinien à Gaza et partout pour célébrer les réalisations de la Résistance et l'humiliation de l'occupant, et célébrer et accueillir chaque prisonnier libéré en héros de notre mouvement mondial, par des événements publics, des affiches et l'éducation publique, par des actions et des évènements qui, partout, exposent le sionisme et l'impérialisme. »

(Al Mayadeen, Samidoun)



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Vendredi 24 janvier 2025

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