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Vendredi 25 octobre 2024

Succès du sommet des BRICS à Kazan, en Russie,
du 22 au 24 octobre

L'opposition à l'hégémonie mondiale
des États-Unis se consolide



L'opposition à l'hégémonie mondiale des États-Unis se consolide

Déclaration de Kazan

Réponse anémique des États-Unis


Succès du sommet des BRICS à Kazan, en Russie,
du 22 au 24 octobre

L'opposition à l'hégémonie mondiale
des États-Unis se consolide

Le 16e sommet annuel des BRICS tenu à Kazan, en Russie, du 22 au 24 octobre a été une grande réussite. Il a été l'expression d'une plus grande coopération des membres sur différents fronts où il est engagé à faciliter la coopération économique et à résoudre les problèmes internationaux sans recourir à la violence et à la guerre.

L'un des thèmes récurrents du sommet a été le développement de relations entre les nations qui respectent la souveraineté, l'indépendance de pensée et le mode de vie de chaque membre. Cela nécessite un système de gouvernance internationale renouvelé, basé sur l'égalité entre les nations, y compris une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies.

Un autre thème important était la promotion du commerce international pour l'avantage réciproque et le devoir d'apporter une assistance aux pays les moins développés. L'accent a été mis sur la nécessité de mettre fin à toute utilisation du commerce pour exploiter les autres ou du système monétaire mondial comme arme contre d'autres pays, tous deux devenus des pratiques courantes de l'impérialisme américain.

Les participants ont discuté de l'utilisation par les États-Unis de leur puissance industrielle et militaire, de leur contrôle des institutions internationales et de l'hégémonie du dollar pour perpétuer leur domination. Les pratiques négatives des États-Unis, qui consistent à exploiter les autres et à voler leur valeur sociale et leurs ressources dans leur quête d'hégémonie mondiale, ont été exposées comme des problèmes à surmonter à l'échelle mondiale par le biais d'une coopération organisée et d'une action collective.

Des exemples concrets ont été discutés de la manière d'éviter le contrôle des États-Unis en agissant comme une force organisée, par exemple en utilisant des monnaies nationales dans le commerce plutôt que le dollar américain, en travaillant ensemble pour contourner les sanctions imposées par les États-Unis aux membres individuels et à ceux qui les soutiennent et en exigeant, d'une seule voix, des conditions commerciales et des relations générales plus équitables avec les pays membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon). Les BRICS avancent déjà à grands pas dans cette direction, défiant les États-Unis et renforçant leur capacité à le faire à mesure qu'ils s'étendent à d'autres pays.

Des méthodes et des mécanismes ont également été discutés pour résoudre sans violence les problèmes liés aux relations entre les peuples et les nations. L'accent a été mis sur l'unification des voix pour mettre fin au génocide américano-sioniste des Palestiniens et aux attaques contre le Liban, la Syrie, l'Irak, le Yémen et l'Iran, et pour exiger des États-Unis et de l'OTAN qu'ils entament des négociations de paix avec la Russie afin de mettre un terme à leur guerre par procuration en Ukraine.

Une puissante force organisée pour le changement

Les premiers membres des BRICS — le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud — ont été rejoints par l'Égypte, l'Éthiopie, l'Iran et les Émirats arabes unis. Trente-quatre autres pays ont entamé le processus d'adhésion ou ont exprimé leur intérêt à le faire, dont treize sont devenus des pays partenaires : Algérie, Biélorussie, Bolivie, Cuba, Indonésie, Ouganda, Ouzbékistan, Thaïlande, Nigéria, Sri Lanka, Turquie et Vietnam.

Les pays membres des BRICS représentent aujourd'hui un produit intérieur brut combiné équivalent à 35,6 % du total mondial, dépassant le PIB du Groupe des Sept (G7) et sa parité de pouvoir d'achat (PPA), une mesure permettant de comparer le pouvoir d'achat des monnaies des pays. Au cours de la dernière décennie, les États membres des BRICS ont représenté plus de 40 % de l'augmentation du PIB mondial.

Leur population représente près de la moitié de la population mondiale et ils occupent plus d'un tiers de la masse terrestre. Le commerce mondial des membres des BRICS représente un cinquième de l'ensemble des échanges mondiaux, dont environ un quart des exportations de biens, en particulier de métaux et de denrées alimentaires, et plus de 40 % de l'ensemble de la production pétrolière.

Expression éloquente et unifiée de certaines préoccupations et d'une demande de changement

Le sommet des BRICS a été l'expression unifiée des préoccupations des pays du monde entier face à la direction actuelle des affaires économiques et politiques internationale et de leur demande de changement. Le niveau de la discussion, le ton et la qualité des échanges, ainsi que l'approche rationnelle ont été une manifestation de dignité et ont rehaussé le niveau du discours politique, dont le monde a tant besoin aujourd'hui et qu'il souhaite tant. Il n'y a eu aucun signe de hooliganisme et de désinformation, qui sont devenus la marque de commerce des États-Unis et de leurs alliés.

Les problèmes économiques, politiques, sociaux et environnementaux se sont multipliés à un rythme effréné depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1989-1991. L'impérialisme américain se heurte à un échec après l'autre dans son ambition d'établir son contrôle sur un monde soumis à son « ordre international fondé sur des règles ». Son insistance à détruire tout ce qu'il ne peut pas contrôler engendre une violence extrême. Les guerres de destruction, directes ou par procuration, se sont multipliées, entraînant la mort, la misère et la dislocation de dizaines de millions de personnes, ainsi que la destruction de pays entiers. L'autorité des États-Unis se heurte aux conditions économiques, sociales, naturelles et politiques chez-eux et dans le monde.

Le groupe des nations BRICS émerge comme une puissante force organisée pour le changement, dans une entraide mutuelle pour surmonter les obstacles posés par la domination impérialiste américaine sur le commerce, les échanges et la finance internationaux.

Le changement est demandé. Il existe indépendamment de la volonté de quiconque et les peuples du monde sont en mouvement pour le réaliser. Les forces de résistance apportent d'importantes contributions, mais le système international continue de leur retirer l'initiative, comme lorsqu'il s'agit de mettre fin à l'extrême violence et à la capacité des forces américano-sionistes et du cartel du génocide d'agir en toute impunité à Gaza, en Cisjordanie et au Liban. De nombreux pays prennent des mesures concrètes pour contester l'autorité des États-Unis.

La popularité et l'influence croissantes de l'organisation des nations BRICS en sont un exemple. Les membres des BRICS mettent en oeuvre des mécanismes permettant de contourner, voire d'annuler le contrôle des États-Unis sur les échanges, le commerce, les finances et la politique à l'échelle mondiale. Comme on pouvait s'y attendre, les États-Unis exercent des pressions et se livrent aux chantage pour empêcher la croissance et le succès des BRICS, mais ils n'obtiennent qu'un succès limité.

(Avec des informations de Xinhua, Russia Today, TASS)

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Déclaration de Kazan

Le 24 octobre, le sommet des BRICS à Kazan a adopté la Déclaration de Kazan, un document complet qui reflète la vision et les objectifs collectifs des nations BRICS — Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Le président de la Russie Vladimir Poutine a annoncé que la Déclaration avait été approuvée par tous les pays membres et qu'elle serait distribuée aux Nations unies en tant qu'expression fondamentale du multilatélarisme mondial.

La déclaration comprend 134 points et est divisée en plusieurs sections. Son orientation est sensiblement différente des déclarations des blocs tels que le G7, l'Union européenne et l'OTAN, dominés par les États-Unis et les puissances européennes, qui cherchent à dicter leur conduite aux autres pays, en particulier à admonester et à isoler les pays qui ne se soumettent pas à leur diktat.

La section d'introduction (points 1 à 5) stipule ce qui suit :

1. Nous, les dirigeants des pays des BRICS, nous sommes réunis à Kazan, dans la Fédération de Russie, du 22 au 24 octobre 2024, à l'occasion du XVIe Sommet des BRICS, qui s'est tenu sur le thème : « Renforcer le multilatéralisme pour un développement et une sécurité mondiaux équitables ».

2. Nous réaffirmons qu'il importe de renforcer encore la solidarité et la coopération entre les BRICS sur la base de nos intérêts mutuels et de nos priorités essentielles, et de consolider davantage notre partenariat stratégique.

3. Nous réaffirmons notre attachement à l'esprit des BRICS, à savoir le respect et la compréhension mutuels, l'égalité souveraine, la solidarité, la démocratie, l'ouverture, l'inclusion, la collaboration et le consensus. Dans le prolongement de 16 années de sommets des BRICS, nous nous engageons à renforcer la coopération au sein des BRICS élargis sur la base des trois piliers que sont la coopération politique et en matière de sécurité, la coopération économique et financière, la coopération culturelle et la coopération entre les peuples, et à renforcer notre partenariat stratégique dans l'intérêt de nos peuples par la promotion de la paix, d'un ordre international plus représentatif et plus équitable, d'un système multilatéral revigoré et réformé, d'un développement durable et d'une croissance inclusive.

4. Nous félicitons la présidence russe des BRICS d'avoir accueilli un dialogue « de proximité »/« BRICS Plus » avec la participation des marchés émergeants et des pays en développements (MEPD) d'Afrique, d'Asie, d'Europe, d'Amérique latine et du Moyen-Orient sous la devise : « BRICS et sud global : Construire ensemble un monde meilleur » à Kazan le 24 octobre 2024.

5. Nous nous félicitons de l'intérêt considérable des pays du Sud pour les BRICS et nous approuvons les modalités de la catégorie des pays partenaires des BRICS. Nous sommes fermement convaincus que l'extension du partenariat des BRICS aux MEPD contribuera à renforcer l'esprit de solidarité et une véritable coopération internationale au bénéfice de tous. Nous nous engageons à promouvoir davantage le développement institutionnel des BRICS.

La section intitulée « Renforcer la coopération pour la stabilité et la sécurité mondiales et régionales » (points 24-56) aborde des questions telles que le génocide américano-israélien à Gaza et les attaques contre le Liban, ainsi que la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine.

La section intitulée « Favoriser la coopération économique et financière pour un développement mondial équitable » contient les points 57 à 118, qui portent sur des sujets d'ordre économique et financier d'intérêt commun.

La dernière section, intitulée « Renforcer les échanges entre les peuples pour le développement social et économique » (points 119-134), traite de l'importance des échanges entre les peuples des pays BRICS pour renforcer « la compréhension mutuelle, l'amitié et la coopération » dans les domaines de « l'éducation, la science, la culture, la communication et l'information, compte tenu de la complexité des défis et des transformations contemporains et, à cet égard, note la pertinence des principes énoncés dans l'Acte constitutif de l'UNESCO et son mandat de favoriser la coopération et la paix par une collaboration internationale qui devrait être fondée sur l'égalité, le dialogue, les activités de programme prescrites et l'esprit de consensus ». »

La déclaration conclut en disant : « Nous soutenons pleinement le Brésil pour sa présidence des BRICS en 2025 et la tenue du XVIIe Sommet des BRICS au Brésil. »

Pour consulter le texte intégral de la déclaration (en anglais), cliquez ici.

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Réponse anémique des États-Unis

Ce serait un euphémisme que de dire que les BRICS et leur expansion constituent un nouvel échec pour l'administration Biden aux États-Unis dans ses tentatives d'isoler des pays comme la Russie et la Chine et de renforcer son hégémonie mondiale et son contrôle de tous les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes, ainsi qu'en Europe et en Océanie. Il en va de même pour la stratégie étrangère des pays qui, comme le Canada, suivent les États-Unis dans leurs aventures : elle est en lambeaux.

La réponse anémique des États-Unis au sommet des BRICS était évidente le 23 octobre lorsque, au moment où la rencontre de Kazan, en Russie, annonçait la fin tant souhaitée de l'hégémonie du dollar et du contrôle des États-Unis sur l'architecture financière mondiale, la Maison-Blanche a annoncé que les États-Unis avaient eu recours au contrôle qu'ils exercent sur le système bancaire international pour se saisir d'avoirs russes de l'ordre de 20 milliards de dollars et les prêter à l'Ukraine. Selon l'annonce de la Maison-Blanche, les « prêts » à l'Ukraine « seront remboursés grâce à l'intérêt issu des avoirs souverains russes immobilisés ».

Des avoirs souverains russes estimés à 300 milliards de dollars, consignés auprès de l'Europe, ont été saisis par les États-Unis et leurs complices au Royaume-Uni, en Europe et au Canada, en violation des bases les plus fondamentales du droit contractuel au coeur du système juridique de ce qu'on appelle la société civile et les institutions démocratiques.

La saisie des avoirs russes, comme pour la saisie des avoirs iraniens, de la République populaire démocratique de Corée, du Venezuela et d'autres pays, accompagnée de sanctions débilitantes pour priver ces pays de leur droit souverain d'entreprendre des échanges libres en vertu de règles fixées par des institutions internationales, montre que l'état de droit fondé sur les liens sacrés de la propriété privée n'existe plus.

L'ambassade de la Russie aux États-Unis a souligné dans un communiqué : « Il est évident pour toute personne normale que ce qui est vraiment 'significatif' dans ce cas-ci est que le vol a été élevé au rang d'une politique d'État. »

« Les ententes néocoloniales avec un petit groupe de pays dirigés par les États-Unis ont depuis longtemps et avec raison suscité un rejet catégorique de la part de la majorité mondiale », lit-on dans le communiqué. « Les résultats du sommet des BRICS à Kazan, qui a réaffirmé la nécessité d'efforts multilatéraux vers la construction d'une architecture financière véritablement indépendante qui serait à l'abri de telles actions ouvertement illégales, en sont la preuve la plus probante », a dit l'ambassade.

(Avec des informations de TASS)

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