Rejet massif du système de bons d'études de Trump et soutien massif au financement accru de l'éducation publique
À Colorado les électeurs ont rejeté l'amendement 80 et ont protégé l'école publique en rejetant le système de bons d'études.
Un des principaux fronts de la privatisation de l'éducation publique aux États-Unis et de l'offensive contre les écoles publiques de la maternelle au secondaire est la promotion des bons-d'études. Les bons d'études font en sorte que les fonds publics sont retirés des écoles publiques et investis dans les frais de scolarité des écoles privées. Les multimilliardaires comme Charles Koch, président de Koch, Inc., la deuxième plus grande entreprise privée des États-Unis, Betsy DeVos, l'ancienne secrétaire de l'Éducation de Donald Trump, et Jeff Yass, cofondateur de Susquehanna International Group, une des entreprises commerciales les plus importantes de Wall Street, sont les principales forces financières cherchant à influencer un vote en faveur des bons d'études. Donald Trump soutient les bons d'études et envisage mettre de côté des fonds fédéraux à cette fin. Aux États-Unis, le financement de l'éducation est assuré par les États et les collectivités locales, le gouvernement fédéral ne fournissant qu'environ 13 % du financement.
Les gens partout au pays ont rejeté de façon répétée le système de bons d'études et se sont opposés à la privatisation de l'éducation publique. Ils exigent une amélioration de la qualité des écoles publiques, et il existe un conscience collective voulant que le gouvernement est responsable de garantir le droit à l'éducation et que les bons d'études sapent cela.
Au Colorado, les électeurs ont rejeté l'Amendement 80 par un vote de 51 %. Cet amendement aurait enchâssé un « droit constitutionnel » de l'État au « libre choix » des écoles pour les étudiants de la maternelle au secondaire et aurait préparé le terrain aux bons d'études consacrés aux écoles privées. On estime que les bons d'études ont siphonné près de 640 millions de dollars des écoles publiques.
Au Kentucky, une majorité d'électeurs de tous les comtés de l'État a rejeté l'Amendement 2,
qui aurait permis au gouvernement d'État de financer les étudiants de
la maternelle au secondaire hors des écoles publiques. La mesure de bons
d'études a été rejetée par près de 65 % des électeurs. Des études
ont montré que l'adoption d'un tel amendement et le fait de créer un
programme de subventions d'État pour les écoles privées aurait redirigé
1,19 milliards de dollars de fonds publics au privé, l'équivalent des
fonds nécessaires pour embaucher 9 869 enseignants et employés dans les
écoles publiques du Kentucky.
Au Nebraska, les gens ont approuvé le Référendum 435 par une
majorité de 57 %, abrogeant une loi qui permettait à l'État de
dépenser jusqu'à 10 millions de dollars par année pour subventionner les
frais de scolarité des élèves de la maternelle à la 12e année qui
fréquentent des écoles privées. Les forces favorables aux bons
d'études comme Betsy DeVos se sont farouchement opposés à la tenue
d'un vote sur le Référendum 435 et à tout le travail mené pour que les
gens votent contre. C'est la première abrogation du système de bons
d'études de l'histoire.
Les électeurs du Nebraska et du Kentucky font partie de ceux qu'on a
qualifiés de partisans de Donald Trump, simplement parce qu'un grand
nombre d'entre eux ont voté pour lui dans ces deux États. Ces
initiatives de consultation populaire prouvent le contraire. Les bons
d'études ont été largement rejetés par le public, qui défend le
droit à l'éducation et tient le gouvernement pour responsable de
garantir ce droit.
Les mesures de financement scolaire
En plus de s'opposer à l'utilisation des fonds publics pour l'éducation privée, les mesures électorales comportaient également des demandes pour que le gouvernement finance l'éducation publique. Ces manifestations ont eu lieu en Arkansas, en Californie, au Nouveau-Mexique, au Rhode Island et dans l'Utah. Toutes les mesures réclamant un financement accru pour l'éducation ont été adoptées.
De façon générale, les questions électorales ne peuvent généralement pas imposer de contraintes directes sur les budgets des États. La raison en est que les gens n'ont pas le droit de décider des budgets, mais c'est un droit qu'ils réclament régulièrement des assemblées législatives des États et des collectivités locales locaux dans leurs manifestations pour des investissements accrus dans les programmes sociaux.
Pour aller chercher le financement, on exige d'habitude au moyen
d'une consultation populaire que les États émettent des bons
d'études qui prévoient des fonds réservés à des besoins
spécifiques. C'est aussi une façon d'encourager les personnes qui ont
appuyé la proposition et qui se sont organisées pour qu'elle soit
adoptée continuent de pousser pour que l'État la mette en oeuvre.
En Arkansas, l'Issue 1, pour laquelle quel on a voté
favorablement à 90 %, demande que les loteries d'État soient la source
de financement des bourses d'étude pour les écoles professionnels et
techniques publics et privés et autres institutions techniques.
En Californie, la Proposition 2, adoptée à 59 %, exige de l'État
qu'il émette 10 milliards de dollars en bons d'études pour
financer la construction et la modernisation d'établissements
d'éducation publique.
Pour garantir le financement, les mesures électorales exigent
généralement que les États émettent des obligations, avec les fonds
désignés pour des besoins spécifiques. Cela garantit également que ceux
qui ont soutenu les mesures et se sont organisés pour les faire inscrire
sur les bulletins de vote restent vigilants pour s'assurer que l'État
les applique.
Au Nouveau-Mexique, la Question 3, adoptée à 66 %, exige que
l'État émette 230,26 millions de dollars en bons d'études pour
investir dans des projets de rénovation pour les institutions
d'éducation post-secondaires publique, les écoles publiques spéciales et
les écoles tribales.
À Rhode Island, la Question 2, adoptée à 60 %, exige que l'État
émette des bons d'études d'une valeur de 160,5 millions de dollars
pour rénover des établissements d'éducation post-secondaires publics.
Au Utah, l'Amendement 8, adopté à 70 %, exige que la limite de dépenses annuelles des Fonds scolaires d'État soit augmentée de 4 % à 5 %.
Cet article est paru dans
Jeudi 28 novembre 2024
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