La complicité du Canada avec le génocide américano-sioniste

Le Canada officiel refuse de rencontrer la rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, était au Canada au début du mois de novembre dans le cadre d'une tournée de conférences dans des universités nord-américaines. Elle devait également rencontrer des représentants du gouvernement, dont la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, et s'adresser au Comité permanent des affaires étrangères de la Chambre des communes, mais ces invitations ont été retirées sans explication avant son arrivée au Canada.

Le 5 novembre, Francesca Albanese a tenu une conférence de presse sur la colline du Parlement à Ottawa au cours de laquelle elle a déclaré : « Il ne m'échappe pas que, malgré l'urgence de la situation actuelle, à quelques exceptions près, les dirigeants politiques de ce pays ont choisi de ne pas me rencontrer ou de retirer les invitations à me rencontrer. De quoi ont-ils peur ? »

Lors de la conférence de presse, Francesca Albanese a dit avoir été « snobée » par Affaires mondiales Canada et le Comité des affaires étrangères de la Chambre des communes. Ni le cabinet du premier ministre ni celui de la ministre des Affaires étrangères n'ont répondu aux demandes d'explication des médias concernant l'annulation de ces rencontres.

Avant son arrivée, les forces sionistes au Canada et en Israël ont mené ce que l'on peut qualifier de propagande haineuse et exigé que le gouvernement canadien refuse d'autoriser l'entrée de Mme Albanese au Canada. Le 1er novembre, le National Post a publié un article rédigé par Arsen Ostrovsky, avocat et directeur général de l'International Legal Forum, une ONG sioniste basée en Israël, dans lequel il écrit : « Si le gouvernement canadien veut vraiment s'attaquer à la montée en flèche de la haine des Juifs, il refusera l'entrée à cette antisémite impénitente et à cette apologiste du terrorisme, qui se fait passer pour une fonctionnaire de l'ONU. ».

Lors de la conférence de presse du 5 novembre, Mme Albanese a également souligné : « C'est clair pour moi que les Canadiens veulent plus de clarté, d'intégrité et des actions concrètes de leur gouvernement sur les atrocités que nous voyons tous se dérouler en Palestine, à Gaza. »

Le même gouvernement du Canada qui a ovationné au Parlement un collaborateur nazi ukrainien membre de la Waffen SS ne rencontrera pas la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés. Il ne discutera pas de comment acheminer de l'aide humanitaire à la population du nord de Gaza, où la pire catastrophe en matière de droits humains est en train de se produire à cause de la politique et des actions américano-sionistes.


À Ottawa, Francesca Albanese rencontre des membres du Groupe d'amitié parlementaire Canada-Palestine, 5 novembre 2024.

C'est le genre de démocratie que le Canada préconise aujourd'hui et qui justifie le génocide sous la bannière de grands idéaux. Le refus du Canada officiel de rencontrer une fonctionnaire nommée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies dément la promotion honteuse du Canada en tant que démocratie, défenseur des droits humains et de l'état de droit.


Mme Albanese prend la parole à l'Université McGill, à Montréal, 4 novembre 2024.

Par contre, les Canadiens et les Québécois ont accueilli Mme Albanese. À l'Université McGill, la réunion a dû être déplacée de la Faculté de droit à une salle de bal dans l'édifice de l'Union des étudiants où la salle était bondée et où il ne restait que des places debout. Elle a pris la parole à l'Université d'Ottawa devant une salle comble. À Toronto, un événement a eu lieu à l'Université de Toronto le 7 novembre, avec 500 participants.


Université d'Ottawa, 5 novembre 2024

En réponse aux attaques du lobby américano-sioniste contre Mme Albanese, 30 organisations juives internationales, dont celles du Canada, Voix juives indépendantes (Canada), If Not Now Canada et la United Jewish People's Order, ont publié une lettre conjointe le 5 novembre dans laquelle elles déclarent notamment :

« Mme Albanese fait l'objet d'attaques incessantes de la part d'organisations à motivation politique comme 'UN Watch', qui mènent des campagnes de diffamation toxique pour la réduire au silence et nuire à son mandat en matière de droits humains. Ces organisations n'ont qu'un seul objectif : protéger le gouvernement israélien des critiques internationales et de la responsabilité juridique.

« Malheureusement, les représentants de certains gouvernements occidentaux ont donné un vent arrière fort à ces campagnes de dénigrement, en accusant Mme Albanese d'antisémitisme. Nous rejetons de telles allégations, qui sont infondées et qui constituent une incitation irréfléchie à l'encontre de Mme Albanese, au risque de mettre en danger sa sécurité personnelle.

« Prenant la défense de plus de deux millions de civils à Gaza dont la vie est menacée, notamment par une famine délibérée, Mme Albanese a dénoncé la collusion politique et la complicité militaire des gouvernements occidentaux dans l'anéantissement de Gaza par Israël. Au lieu de mettre fin aux crimes de guerre d'Israël, certains de ces gouvernements tentent de faire taire la messagère. »

La lettre conjointe se termine ainsi : « Nous saluons la fermeté morale exceptionnelle de la rapporteuse des droits humains de l'ONU, Mme Albanese, au milieu des souffrances indicibles des Palestiniens et face aux attaques malveillantes contre elle et son mandat à l'ONU. »

Le rapport le plus récent de Mme Albanese, publié le 1er octobre 2024, intitulé « L'effacement colonial par le génocide », est disponible ici.


La rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, reçoit une ovation debout lors de sa visite à l'Université de Toronto, 7 novembre 2024.



Cet article est paru dans
Logo
Samedi 16 novembre 2024

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/LA2024/Articles/LA54511.HTM


    

www.pccml.ca • redaction@pccml.ca