Des coûts publics exorbitants pour les expulsions de masse criminelles au profit d'entreprises de détention privées
Des organisations dans tous les États-Unis expriment leur colère face au coût humain d'entreprendre des expulsions de masse, pour les individus, les familles et les communautés impliquées ainsi que les fonds publics massifs requis. Les entreprises de détention se vantent de cette « occasion en or » qui leur permettrait de recevoir un financement gouvernemental garanti pour construire et gérer des camps de détention dont le nombre augmentera de façon exponentielle.
Les deux principales entreprises de prisons privées, GEO Group et CoreCivic, profitent déjà des plans gouvernementaux prévoyant l'expulsion massive d'environ 13 millions de personnes. Face aux expulsions de masse, beaucoup de travailleurs doivent s'attendre à d'abord être détenus, et ensuite expulsés. Il est également probable que beaucoup d'entre eux seront détenus indéfiniment et utilisés comme main-d'oeuvre réduite à l'esclavage dans les camps de détention, dans les entreprises agricoles et dans divers services liés à l'État comme les buanderies, la fabrication de plaques d'immatriculation, etc., semblable, somme toute, au travail esclave des prisonniers.
Beaucoup de ces camps sont déjà gérés par ces deux entreprises privées. Avec l'élection de Donald Trump, l'action de GEO Group a bondi de plus de 56 % depuis la clôture des opérations le jour du scrutin jusqu'à la cloche de clôture le vendredi 8 novembre. Les actions de CoreCivic ont augmenté de 57 % au cours de la même période. Par comparaison, dans les trois mois précédant le jour des élections, les actions de GEO Group ont augmenté de 21 % et celles de CoreCivic, de 11 %.
Le gouvernement fédéral collabore avec les prisons des comtés et passe des contrats avec le secteur privé, principalement ces deux entreprises, pour construire, exploiter et gérer la majorité des centres de détention. Seul un petit nombre de lits de détention se trouvent dans des établissements fédéraux.
Le Service de l'Immigration et des Douanes (ICE) détient actuellement plus de 36 000 personnes dans un réseau de plus de 200 camps de détention pour migrants partout au pays. Cette année, Joe Biden a signé un projet de loi prévoyant une augmentation du financement de l'ICE pour entretenir une population quotidienne moyenne de 41 500 personnes en détention, ce qui est le taux de financement le plus élevé pour la détention et la surveillance de l'histoire de l'ICE. Nettement, pour détenir et expulser des millions de personnes tel que prévu, ces établissements de détention doivent s'agrandir considérablement. Il est aussi question d'utiliser des bases militaires abandonnées et d'agrandir le camp de détention de Guantanamo.
Carte des centres de détention pour migrants actuels et des propriétés publiques/privées
Des enquêtes du Congrès, entre autres, ont bien documenté les conditions dans les camps existants, qui ressemblent davantage à des camps de concentration. On y trouve un grand nombre de cas de maltraitance, allant de la torture à la négligence médicale, ainsi que des décès, la stérilisation forcée, des viols, l'agression sexuelle des enfants, et des cas de malnutrition.
Le coût total pour ne serait-ce qu'un million d'expulsions serait phénoménal. Selon l'ICE, en 2016, le coût moyen de l'arrestation, de la détention, du traitement et du renvoi d'un seul immigrant sans papiers des États-Unis était de 10 900 $. Compte tenu de l'inflation et des coûts liés à l'agrandissement des camps de détention et au recrutement du personnel, sans oublier le recrutement accru au sein de l'ICE entre autres dépenses, le coût estimé pour l'expulsion d'un million de personnes chaque année pendant 10 ans serait d'environ mille milliards de dollars.
De telles attaques criminelles contre les travailleurs et leurs familles et le recours criminel aux fonds publics sont largement dénoncées et beaucoup réclament la fermeture de tous les camps de détention, l'arrêt du financement de la guerre et de la détention et le financement des droits des peuples !
Cet article est paru dans
Vendredi 15 novembre 2024
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