Quand il n'est plus possible de prédire


Marche à Dearborn Michigan le 2 novembre 2024, exprimant la colère des Étasuniens contre les candidats qui défendent la guerre, le génocide et l'impunité

Un des éléments qui affecte la capacité de prédire l'issue de l'élection présidentielle américaine en tant que course à deux partis est que les partis démocrate et républicain ne fonctionnent plus comme des partis politiques. Les cartels d'intérêts privés à l'oeuvre changent et modifient leurs alliances, tout comme les votes de leurs représentants au Congrès. Les factions se manifestent non seulement lors des élections, mais aussi lors des votes sur des projets de loi et à d'autres occasions entre les élections. L'énorme difficulté qu'a eue la Chambre des représentants à élire un président l'année dernière en est un exemple. L'absence d'un président a interrompu toute activité législative pendant trois semaines, jusqu'à ce qu'un accord soit finalement conclu au prix de nombreux compromis dont personne n'était satisfait.

Dans différents États, les cartels se sont organisés pour vaincre les représentants élus qui se présentaient lors des primaires, souvent en ciblant ceux qui soutenaient la Palestine, ou qui ne s'inclinaient pas devant Donald Trump, ou qui refusaient d'être soudoyés d'une façon ou d'une autre.

Alors que dans le passé, les candidats avaient tendance à s'appuyer sur la machine du parti pour se faire élire, ce qui ressort davantage aujourd'hui, c'est que les candidats doivent générer leur propre machine. Par exemple, Barack Obama avait constitué sa propre « armée » de volontaires qui lui étaient directement redevables, plutôt que de répondre au parti démocrate. Il en va de même pour les deux candidats à l'élection présidentielle d'aujourd'hui.

Bien que les candidats individuels soient toujours redevables à leurs bailleurs de fonds privés, ils ne sont pas redevables à l'appareil du parti, mais à l'appareil construit autour d'eux. Ce sont leurs bailleurs de fonds privés qui génèrent la machinerie. Cela n'a rien à voir avec les partis politiques qui, à une époque, faisaient partie intégrante d'un système public visant à impliquer les citoyens dans le soutien du système de gouvernement de parti. Aujourd'hui, les intérêts privés étroits des oligopoles ont complètement usurpé le pouvoir de l'État. Ces intérêts privés étroits sélectionnent les candidats, fixent leur programme et décident du résultat.

Ainsi, pour prédire plus précisément le résultat d'une élection, il faut voir quels sont les problèmes auxquels la classe dirigeante américaine est confrontée à l'intérieur et à l'extérieur du pays, quel programme elle préconise et qui, selon elle, peut le mieux imposer ce programme à ses alliés comme à ses ennemis. L'anarchie et le chaos que l'« ordre fondé sur des règles » des États-Unis a créés tant sur le plan national qu'international et le fait que les cartels et les coalitions des oligopoles travaillent de tous les côtés à la fois, à la manière de riches joueurs de Las Vegas, font de la prédiction un jeu de hasard.

Les élections sont également un sujet sur lequel les joueurs peuvent parier, comme dans n'importe quelle course de chevaux, sauf que dans cette course-ci il est presque impossible de savoir au départ dans quel état se trouvent les chevaux.

Dans cette élection, un autre élément imprévisible est l'ampleur de la colère du peuple envers les candidats qui défendent la guerre, le génocide et l'impunité, et l'effet que sa résistance organisée aura sur le résultat de l'élection.



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Mardi 5 novembre 2024

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