La criminalisation des réfugiés prépare aussi le terrain pour une agression contre le Mexique
Manifestation à New York contre le décret de Joe Biden de fermer la frontière sud et de bloquer illégalement les réfugiés demandeurs d'asile, 6 juin 2024
Un des principaux arguments de propagande utilisés par les deux candidats à la présidence qui se tiendra le 5 novembre est la menace contre les réfugiés et les gens entrant à la frontière sud des États-Unis avec le Mexique. Promouvoir la peur, avoir recours à une distorsion raciste des événements, criminaliser les réfugiés à la frontière sud, comme le font Kamala Harris et Donald Trump, vise non seulement à inciter des divisions racistes mais aussi à préparer le terrain à de futures agressions et à une possible invasion du Mexique.
Historiquement, de 1846 à 1848, ce fut la façon d'agir pour contrecarrer la guerre civile aux États-Unis et mettre au pas ceux qui sont devenus les principaux généraux confédérés.
Pour ce qui est du traitement des réfugiés, le rôle de Donald Trump et de Kamala Harris ressemble à toutes fins pratiques à celui du « bon flic, mauvais flic » très utilisé par les pouvoirs de police. Donald Trump a plus ouvertement recours à des attaques racistes et à des menaces de brutalité, tandis que Kamala Harris criminalise les demandeurs d'asile en disant qu'ils sont « illégaux » alors que la Convention internationale sur les réfugiés, signée par les États-Unis, et la loi américaine, disent clairement que ce n'est pas le cas.
Aux yeux des deux rivaux à la présidence, les demandeurs d'asile fuyant les ravages économiques et politiques imposées à leur pays par les États-Unis représentent une menace contre laquelle il faut sévir — et non des êtres humains ayant des droits. Les deux préconisent des expulsions massives, alors que la Maison Blanche se targuait récemment d'avoir retiré (expulsé) ou retourné (illégalement refusé l'asile à) « plus de trois-quarts de millions de personnes, plus qu'au cours de tout autre année fiscale depuis 2010 ».
L'administration Biden/Harris utilise la prison à Guantanamo sur le territoire de Cuba occupé par les États-Unis pour indéfiniment détenir des Haïtiens et d'autres réfugiés. Dans une lettre datée du 16 octobre, 125 organisations de droits humains ont exigé que le Centre d'opérations pour les migrants à Guantanamo soit fermé et que les demandeurs d'asile soient traités conformément « aux obligations des États-Unis en matière de droits humains. Le gouvernement des États-Unis ne peut pas continuer de cacher son détournement et sa maltraitance des demandeurs d'asile en les exilant à Guantanamo, loin de leurs familles, des défenseurs de droits, de la conscience publique — et de la loi. »
Kamala Harris et Donald Trump n'ont rien dit sur la fermeture de Guantanamo et la criminalisation continue des réfugiés.
L'interdiction actuelle des réfugiés par Biden/Harris au moyen d'une frontière fermée est beaucoup plus étendue que celle imposée par Donald Trump lorsqu'il était président. En faisant la promotion de décrets présidentiels et de l'impunité présidentielle, et en fermant les frontières, tout est en place pour justifier le fait d'entrer au Mexique, qui serait une mesure nécessaire pour maintenir les réfugiés à l'extérieur et les frontières fermées.
Les deux candidats à la présidence oublient que les immigrants font partie intégrante de la classe ouvrière des États-Unis, et ils jouent un rôle hautement militant et important dans la lutte de la classe ouvrière et du peuple américains pour les droits. Ainsi, les réfugiés deviennent un contingent de la classe ouvrière dès qu'ils foulent le sol américain. Le recours à la peur et aux menaces pour diviser les travailleurs est contesté. Lors d'actions aux deux conventions, démocrate et républicaine, les travailleurs se sont unis pour rejeter les attaques contre les immigrants et les demandeurs d'asile. De nombreuses actions ont aussi eu lieu des deux côtés de la frontière sud et dans des villes frontalières comme Le Paso et d'autres partout au pays.
Comme pour leur rejet du génocide américano-sioniste contre le peuple palestinien, Pas en mon nom est la réponse des manifestants aux attaques et à la diabolisation des immigrants et des réfugiés. Cette forte et large résistance sera sans doute un facteur majeur contre toutes tentatives de lancer une invasion contre le Mexique.
La raison pour laquelle les dirigeants américains envisagent une invasion du Mexique est l'incapacité de la classe dirigeante des États-Unis à unir les bureaucraties militaires et civiles et les intérêts privés industriels et financiers en appui à la présidence. C'est perçu comme un moyen de préserver l'Union alors qu'une guerre civile violente ouverte risque d'éclater. Les échecs de l'administration Biden en matière de politique étrangère sont une indication que les guerres à l'étranger comme moyen d'unir la bureaucratie militaire et civile sont un échec. En politique étrangère, les États-Unis sous Joe Biden ont subi une défaite après l'autre, que ce soit en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Irak, en Iran, en Palestine, à Cuba, au Venezuela, en Bolivie, au Honduras, au Nicaragua en plus de l'Ukraine, en Haïti, et dans de nombreux autres pays, dont le Liban et le Yémen, la Chine, l'Union européenne, et certains pays européens. Et maintenant, à la veille de l'élection présidentielle, l'échec imminent à rallier les États arabes derrière les plans des États-Unis pour créer un Grand Israël est un dur coup pour les objectifs d'hégémonie mondiale des États-Unis. Le Mexique est considéré comme étant une proie facile, mais de toute évidence, les dirigeants américains refusent, une fois de plus, de prendre en compte le rôle des peuples et de leur résistance organisée.
Cet article est paru dans
2 novembre 2024
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