À propos de Gaza , le film d' Al Jazeera
Le long métrage intitulé Gaza, réalisé par l'Unité d'investigation d'Al Jazeera, expose les crimes de guerre d'Israël dans la bande de Gaza par une série d'images et de vidéos publiées sur les réseaux sociaux par les soldats israéliens pendant le génocide qui dure depuis un an.
« Quand ils sont entrés dans la bande de Gaza le 27 octobre, après trois semaines de bombardements aériens, consécutifs à l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les soldats israéliens ont emporté leurs iPhones avec eux », indique un article du réalisateur Richard Sanders et d'Al Jazeera.
« En un an, les soldats israéliens ont posté des milliers de vidéos et de photos sur Instagram, Facebook, TikTok et YouTube.
« Ces vidéos et photos constituent la base du nouveau film de l'I-Unit, qui enquête sur les crimes de guerre d'Israël principalement à partir des preuves fournies par les soldats israéliens eux-mêmes.
L'I-Unit d'Al Jazeera a décidé d'enquêter. Elle écrit
qu'elle « s'attendait à devoir consacrer des ressources
considérables à la géolocalisation – l'utilisation de cartes
satellites et d'autres sources pour identifier des lieux
spécifiques – et à l'utilisation d'un logiciel de reconnaissance
faciale pour scanner l'internet afin d'identifier les soldats
figurant sur les photos et les vidéos. Elle a toutefois constaté
que, pour la plupart, les soldats publiaient des documents en
leur propre nom sur des plateformes accessibles au public et
donnaient souvent des détails sur le moment et le lieu où les
incidents décrits avaient eu lieu. »
« L'Unité I a commencé à collecter ces vidéos et ces photos,
compilant une base de données de plus de 2500 comptes de médias
sociaux. »
Elle a montré les séquences à plusieurs experts militaires et spécialistes des droits humains, dont Rodney Dixon, expert en droit international, Charlie Herbert, major-général à la retraite de l'armée britannique, et Bill Van Esveld, directeur associé pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch.
L'Unité I d'Al Jazeera « a également employé des équipes sur le terrain pour filmer les témoignages et a utilisé des images de drones israéliens recueillies par Al Jazeera Arabic ».
Al Jazeera rapporte que la plupart des photos et des
vidéos « entrent dans l'une des trois catégories suivantes :
destruction gratuite, mauvais traitement des détenus et
utilisation de boucliers humains ». Les experts consultés ont
conclu que « plusieurs des incidents documentés méritent d'être
examinés par des enquêteurs internationaux ». « Ces incidents
peuvent constituer des violations du droit international
humanitaire et des crimes de guerre au sens du Statut de
Rome de la Cour pénale internationale. »
Destruction gratuite
Richard Sanders et Al Jazeera écrivent :
« Les vidéos montrent fréquemment des soldats en train de briser et de détruire des biens et des propriétés. D'autres montrent des maisons incendiées. L'élément qui revient le plus souvent est la détonation de bâtiments. »
« Le fait qu'ils aient pu équiper ces bâtiments d'explosifs montre très clairement que ces bâtiments ne constituaient pas une menace », de faire remarquer Charlie Herbert.
« Rien ne justifie la destruction d'une structure si l'ennemi ne s'y trouve pas, affirme Bill Van Esveld. On ne peut pas détruire sans raison et sans nécessité des biens civils. Et si vous en faites suffisamment, c'est un crime de guerre. »
En matière des droits humains, le droit international stipule ce qui suit au sujet de la destruction de biens.
L'article 8(2)(a)(iv) du Statut de Rome interdit « la destruction et l'appropriation de biens, non justifiées par des nécessités militaires et exécutées de façon illicite et arbitraire ».
Les soldats israéliens ont publié sur les réseaux sociaux de
nombreuses vidéos les montrant en train de détruire des
bâtiments à Gaza. (Al Jazeera)
Mauvais traitements infligés aux détenus
Al Jazeera rapporte : « Certaines vidéos montrent un grand nombre de détenus déshabillés jusqu'à leurs sous-vêtements, maintenus dans des positions de stress et raillés parce qu'ils se sont souillés. Sur une de ces photos on voit des détenus nus ou presque nus, ligotés et les yeux bandés, recevant des coups de pied et être traînés sur le sol ».
Dans une vidéo, un soldat franco-israélien filme un détenu que l'on tire à l'arrière d'un camion et dit : « Regardez, je vais vous montrer son dos. Ça va vous faire rire. Il a été torturé. »
Les vidéos des soldats sont accompagnées de témoignages recueillis par l'équipe de l'Unité internationale à Gaza.
Le droit international humanitaire stipule ce qui suit au sujet des mauvais traitements infligés aux détenus :
L'article 8 (2)(a)(ii) du Statut de Rome interdit «
la torture ou les traitements inhumains, y compris les
expériences biologiques » ; tandis que l'article 8 (2)(b)(xxi)
interdit « les atteintes à la dignité de la personne, notamment
les traitements humiliants et dégradants ».
Boucliers humains
L'I-Unit d'Al Jazeera a obtenu une vidéo dans laquelle on voit des Palestiniens utilisés comme boucliers humains. Elle a interrogé six personnes qui ont témoigné avoir été utilisées comme boucliers humains par les troupes israéliennes.
Les images recueillies par Al Jazeera Arabic montrent un détenu contraint d'inspecter des bâtiments vides sous surveillance par drone. D'autres images montrent des détenus ensanglantés équipés de caméras afin de pouvoir pénétrer dans des bâtiments que les troupes n'ont pas encore sécurisés.
Sur une photo prise par un soldat israélien dans la ville de Gaza en novembre – et mise en ligne – on voit deux détenus marchant devant un char d'assaut avec un soldat derrière eux. Lors d'une interview, l'un des hommes a décrit plus tard comment ils ont été forcés d'agir comme bouclier humain.
En février, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, un jeune homme a été contraint par les Israéliens de servir de messager pour ordonner aux personnes déplacées d'évacuer le bâtiment. L'homme a ensuite été abattu par un tireur d'élite sous les yeux de sa mère.
Utiliser des personnes pour accomplir des tâches militaires est « à bien des égards la définition de l'utilisation de personnes comme bouclier humain », explique Rodney Dixon.
Voici ce que dit le droit international humanitaire à propos de l'utilisation de civils comme boucliers humains :
L'article 8 (2)(b)(xxiii) du Statut de Rome interdit « le fait d'utiliser la présence d'un civil ou d'une autre personne protégée pour éviter que certains points, zones ou forces militaires ne soient la cible d'opérations militaires ».
Pour voir le film, cliquez
ici.
Cet article est paru dans
6 octobre 2024 (après-midi)
Lien de l'article:
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