Arrêtez la criminalisation des défenseurs de la
terre wet'suwet'en! et gitxsan
La procédure judiciaire se poursuit pour demander un arrêt des procédures sur les accusations d'outrage au tribunal
Défiant les pouvoirs de police combinés de la GRC, des tribunaux et des agences de sécurité privées de Coastal GasLink, les défenseurs de la terre wet'suwet'en et leurs alliés exigent la redevabilité pour l'impunité policière dans la violation de leurs droits.
Sleydo' Molly Wickham, une des cheffes de Cas Yikh, un groupe du clan Gidimt'en de la nation des Wet'suwet'en, Shaylynn Sampson, une femme Gitxsan ayant des liens familiaux avec les Wet'suwet'en, et Corey Jocko, qui est Kanien'keha:ka (Mohawk) d'Akwesasne, étaient parmi les défenseurs de la terre arrêtés lors des raids de la GRC contre deux camps en territoire wet'suwet'en en novembre 2021. Ils ont été accusés d'outrage au tribunal pour avoir défié une injonction de 2019 interdisant d'entraver les travaux de construction du gazoduc Coastal GasLink (CGL). Les trois défenseurs de la terre ont demandé à la Cour suprême de la Colombie-Britannique un arrêt des procédures sur les accusations d'outrage au tribunal en février 2023, soutenant que la GRC avait utilisé une force excessive et violé d'autres droits et libertés protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Ils ont été condamnés pour outrage au tribunal en janvier de cette année.
Le procès a lieu à Smithers, en Colombie-Britannique, et le juge Michael Tammen de la Cour suprême de la Colombie-Britannique est le même juge qui les a condamnés en janvier. La procédure de sursis d'instance a débuté en janvier. À ce moment-là, le poste de contrôle Gidimt'en avait rapporté :
« La Cour a entendu des enregistrements suite au raid de la GRC contre le camp Coyote et le poste de contrôle Gidimt'en les 18 et 19 novembre 2021. On peut y entendre des agents qui parlent de 'gazer' des gens dans la petite maison, appelant un des hommes un 'ogre' et riant du fait que plusieurs agents lui avaient donné 'une bonne râclée' et traitant les femmes autochtones d''orcs' parce qu'elles étaient peintes en rouge pour invoquer les femmes et filles autochtones assassinées et disparues. Dans un autre enregistrement, on entend un des agents dire 'Here's Johnny' lorsque des agents ont démoli les murs à coups de hache, évoquant le film The Shining. Le surintendant de la GRC Elliott a reconnu que les enregistrements ont permis de constater que la Charte n'avait pas été respectée et a dit du comportement des agents qu'il était 'non professionnel et inacceptable'.
« Les témoignages ont confirmé que les membres du Groupe tactique d'intervention (GTI), armés de fusils et d'unités canines – mais sans mandats ni négociateurs – sont entrés de force dans les petites maisons où les défenseurs de la terre étaient debout, les bras dans les airs. »
Le procès devait se poursuivre en juin mais a été ajourné au 3 septembre. Le 14 septembre, le poste de contrôle Gidimt'en a publié le résumé suivant des sept jours précédents de procès sur une motion d'abus de procédure : « À ce moment de la procédure, nous avons présenté nos preuves touchant au plan d'intervention policière qui a mené à des arrestations excessives, des violations de la Charte, et des actes déshumanisants envers les personnes en détention. La Couronne a aussi convoqué ses témoins y compris le surintendant Ken Floyd (ancien commandant de bronze du GISCI) [le Groupe d'intervention pour la sécurité de la collectivité et de l'industrie, rebaptisé Groupe d'intervention en cas d'incident critique de la Colombie-Britannique – note de la rédaction]. Pendant le contre-interrogatoire, Floyd a reconnu que certaines des preuves que nous avons présentées indiquaient que les directives données par le GISCI qui se voulaient conformes à la charte des droits et aux politiques de la GRC n'avaient pas été respectées.
« Ce procès se poursuivra du 4 au 8 novembre 2024. Svp restez informés et appuyez nos défendeurs de la terre. Misiyh. »
Selon les médias, lors de son témoignage, Sleydo a parlé de l'histoire de violence envers les femmes wet'suwet'en dans les pensionnats, aux mains des missionnaires, et des femmes qui sont disparues sur la Route des larmes, de la destruction de la terre et de l'eau où les camps étaient installés pour la récolte, la pêche et les rites culturels et que les Wet'suwet'en ont la responsabilité de protéger la rivière et le saumon qui sont partie intégrale de leur mode de vie. Elle a expliqué que le gouvernement de système de clan a autorité sur le territoire wet'suwet'en et même si les Conseils de bandes élus du gouvernement avaient conclu des ententes sur les répercussions et les avantages avec CGL, son clan avait organisé un festin en décembre 2018 avec d'autres clans wet'suwet'en et ensemble ils ont décidé d'occuper la région nommée poste de contrôle Gidimt'en pour stopper la construction du pipeline. Tous les trois défenseurs de la terre ont témoigné des menaces, des insultes racistes et de la violence de la police avant, pendant et après leur arrestation, et ont fait entendre des enregistrements de policiers riant du fait qu'ils avaient battu des gens et se moquant de leurs symboles culturels.
Selon le Smithers Interior News, lors de son témoignage, le surintendant de la GRC Ken Floyd, commandant du Groupe d'intervention en cas d'incident critique, a dit qu'il avait « honte des propos moqueurs enregistrés de certains de ses agents, mais a nié que c'était en violation des droits des défendants, puisque les propos ne les visaient pas ». La Couronne doit faire entendre d'autres témoins à la reprise du procès le 4 novembre.
Les délais constants et les longues périodes entre les procès, et c'est voulu, augmentent la pression financière et émotionnelle sur les Wet'suwet'en et leurs alliés. LML condamne les attaques en cours de l'État contre les Wet'suwet'en et les défenseurs de la terre partout au Canada et appuie sans réserve la demande d'arrêt de procédure concernant les accusations d'outrage au tribunal. Le courage et la résilience des défenseurs de la terre wet'suwet'en et la justesse de leur cause méritent l'appui le plus large possible. Pour contribuer au Fonds de défense juridique du Yintah wet'suwet'en, faire un virement à yintahaccess@gmail.com ou faire parvenir un chèque à l'ordre de « Lhudis Bin ».
Cet article est paru dans
30 septembre 2024
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