Les canadiens doivent mettre fin à l'impunité policière

Condamnons la violence policière sanctionnée par l'État contre les peuples autochtones!

Huit personnes autochtones ont été tuées par la police dans cinq provinces canadiennes depuis le 29 août. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne ces actes de la police et condamne toute violence d'État contre les peuples autochtones. Il fait siens les appels à la justice pour les victimes et pour que les responsables soient tenus de rendre des comptes. Nous transmettons nos plus sincères condoléances aux familles des victimes et à leur communauté.

Voici le nom des personnes qui sont mortes depuis le 29 août :

Jack Piche, 31 ans, un homme de la nation Clearwater River Dene, a été happé et tué par la GRC le 26 août sur la route 909 entre Buffalo Narrows et Turnor Lake.

Hoss Lightning Saddleback, un enfant de 15 ans de la nation crie Samson, a été tué par balles par des officiers de la GRC à Wetaskiwin, en Alberta, le 30 août après les avoir appelés à l'aide.

Tammy Bateman, dans la trentaine, membre de la Première Nation anichinabée de Roseau River, a été happée et tuée le 2 septembre par une patrouille de police dans un parc.

Jason West, 57 ans, un survivant de la rafle des années 1960, a été tué par balles par la police de Windsor le 6 septembre.

Daniel Knife, 31 ans, membre de la nation crie d'Ahtahkakoop en Saskatchewan, a été tué par balles par la GRC le 8 septembre.

Steven « Iggy » Dedam, 34 ans, a été tué par la GRC répondant à un appel à l'aide dans la communauté de la Première Nation Elsipogtog au Nouveau-Brunswick le 8 septembre.

Jon Wells, 42 ans, de la tribu des Gens-du-Sang, a été tué par la police de Calgary qui répondait à un appel dans un hôtel et un centre de conférence de la ville le 17 septembre.

Joseph Desjarlais, 34 ans, a été tué lors d'une poursuite policière dans la Première nation de Fishing Lake, en Saskatchewan, le 24 septembre.

L'Assemblée des Premières Nations du Canada ainsi que d'autres groupes et organisations autochtones et les Canadiens et Québécois de conscience condamnent cette violence policière sans fin contre les peuples autochtones. Beaucoup demandent pourquoi la police continue d'avoir immédiatement recours à la force létale sans tenter de désescalader la situation dans leurs interventions auprès des personnes autochtones.

Christa Big Canoe, conseillère aux services juridiques autochtones à Toronto et partenaire du projet Tracking (in) Justice (À l'affût des injustices), un projet de l'Association canadienne des libertés civiles, a souligné au sujet des morts des personnes autochtones aux mains de la police en 2023 : « ...Ces chiffres, ces décès, doivent être perçus dans un contexte de discrimination systémique au sein du système de justice pénale. S'il est vrai que nous savons de manière anecdotique que les personnes autochtones sont surreprésentées dans les décès violents aux mains de la police au Canada, ces données nous placent devant un constat sans équivoque de l'injustice raciale coloniale actuelle. Si 5,1 % des personnes vivant au Canada sont autochtones, 16,2 % des personnes tuées aux mains de la police le sont. »

Les morts aux mains de la police des  personnes autochtones et des membres des groupes marginalisés se poursuivent et augmentent parce que l'État canadien et le Code criminel permet à la police d'agir en toute impunité. Le Code criminel permet à la police d'avoir recours à la force létale si elle a des « motifs raisonnables » de juger qu'il est nécessaire de protéger un agent ou une autre personne. C'est ce « motif raisonnable » qui justifie la violence policière, y compris les prises de strangulation, les pistolets paralysants et la force létale même s'il n'existe aucune menace pour la police ou le public, rien qui ne puisse être géré sans recours à la violence.

Lorsqu'il s'agit de rendre des comptes, souvent les policiers font de l'obstruction, refusent de collaborer aux enquêtes et refusent de dire la vérité au sujet des actions de leurs collègues, ce que l'avocat de la défense de Winnipeg et ancien policier de Toronto, James Lowry, appelle « le mur bleu du silence ». Le résultat est qu'entre 2000 et 2018, il y a eu 461 décès aux mains de la police au Canada. Dix-huit policiers inculpés au pénal et seulement deux ont été condamnés. Les gouvernements à tous les niveaux se font une priorité de financer et protéger la police, tout en coupant dans les programmes sociaux. Les policiers sont les « exécutants » de l'ordre antisocial. L'appel partout au Canada à « définancer la police » est une revendication que mettent de l'avant beaucoup de Canadiens pour mettre fin à l'impunité policière et demander aux gouvernements de privilégier les investissements dans les programmes sociaux.

Dans son rapport au parlement en juin 2021 sur le « Racisme systémique au sein des services policiers au Canada », le Comité permanent de la sécurité publique et nationale a reconnu que le racisme est répandu au sein de la GRC et d'autres forces policières partout au pays. Il a fait 42 recommandations visant à « établir la confiance » entre les « communautés autochtones et racialisées » et la police. Le rapport, comme c'est souvent le cas, visait à désinformer et à détourner l'attention du fait que l'État canadien, ses tribunaux et ses institutions ont été fondés comme partie intégrante du projet colonial génocidaire des colonialistes britanniques, qui nie les droits des peuples autochtones, des immigrants, des travailleurs et de tous les autres. La police est l'exécutante de « l'état de droit » qui justifie cette violation sans fin des droits.

La démocratie canadienne a besoin de changements en profondeur, de modernisation et de renouveau. Un élément essentiel est une constitution moderne qui défend les droits de tous et toutes, y compris les droits ancestraux des peuples autochtones, et qui place la police et les forces armées sous le contrôle du peuple.



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30 septembre 2024

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