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Des voix s'élèvent au Québec contre la mine de graphite
Les Québécois s'opposent catégoriquement au projet d'ouverture d'une mine de graphite dans les Laurentides, au nord de Montréal. La société minière Lomiko Metals inc. basée à Surrey, en Colombie-Britannique, a annoncé son intention d'ouvrir une mine appelée La Loutre et a reçu 11,4 millions de dollars du département de la Défense des États-Unis (Pentagone) pour ce projet.
Les citoyens et les résidents de cinq municipalités québécoises situées à proximité du site proposé pour la mine de graphite se sont regroupés pour arrêter ce projet. Les résidents de Duhamel, Lac-Simon, Chénéville, Sainte-Émile-de-Suffolk et Lac-des-Plages se sont chargés d'informer la population, car le gouvernement a fait preuve de négligence dans la tenue d'audiences publiques. Ils ont organisé des consultations publiques et exigé que le gouvernement provincial écoute ce qu'ils avaient à dire. L'alliance de ces municipalités a maintenant annoncé, lors d'une séance d'information publique tenue à Chénéville le 25 août, qu'un référendum sur le projet aura lieu le 2 novembre 2025.
Le graphite est présenté comme étant l'un des minéraux les plus recherchés au monde, nécessaire pour fournir des solutions d'« énergie verte » à la crise climatique. Il est utilisé, entre autres, dans la fabrication de batteries de véhicules électriques. Le graphite n'est pas seulement utilisé dans les batteries lithium-ion. C'est aussi un matériau essentiel pour le stockage de l'énergie, les crayons, les équipements sportifs et l'électronique, notamment les téléphones intelligents et les ordinateurs portables. Le marché du graphite devrait atteindre 27 milliards de dollars d'ici à 2025, la demande de ce matériau augmentant dans de nombreux secteurs.
Le site web de Lomiko Metals s'exprime ainsi sur « Le besoin de graphite » :
« Alors que la demande pour les voitures électriques progresse et que de plus en plus de fabricants automobiles en proposent, ces dernières sont plus abordables et de ce fait cela a un effet important sur l'industrie automobile grand public. Pour fabriquer des grandes batteries complexes pour alimenter les véhicules électriques, il faut quatre métaux : le lithium, le cobalt, le nickel et le graphite. Il faut 15 fois plus de graphite que de lithium pour les batteries des voitures électriques, ce qui rend ce dernier un composant clé de cette révolution.
« Les prix des carburants enflant et le besoin d'alternatives écologiques étant une nécessité, le graphite jouera un rôle central dans l'industrie des véhicules électriques dans les années à venir.
« Jusqu'à maintenant, la Chine et le Mozambique prédominaient les sources de graphite dans le monde. Les gisements étant aussi loin, les marchés nordaméricains ont du mal à justifier les prix élevés des imports. Cependant, grâce au gisement de graphite de la Loutre de Lomiko Metals au Québec au Canada, le graphite d'origine nord-américaine peut devenir une option viable pour les constructeurs majeurs de véhicules pour le grand public [1]. »
Il s'agit là d'un discours commercial typique visant à désinformer le public. Ce qui est essentiel, c'est ce qui manque : ces ressources appartiennent au peuple québécois et c'est à lui de décider ce qu'il convient d'en faire, le cas échéant. Les êtres humains sont l'élément essentiel. Les relations qu'ils nouent sont déterminantes. La façon dont ils gagnent leur vie, génération après génération, ce qu'il advient du territoire sur lequel ils vivent, de l'état de santé de leurs terres, autant que du bien-être de leurs enfants et de leurs familles, voilà ce qui est déterminant.
Louis Saint-Hilaire, président d'un groupe environnemental local, a déclaré lors d'une des premières réunions de consultation publique en juillet :
« Nous ne voulons pas avoir une gigantesque mine à ciel ouvert au milieu de tous ces lacs et de tous ces gens qui vivent autour. » Selon lui, peu de personnes de la région appuient le projet, surtout après que Lomiko a annoncé en mai qu'elle avait reçu une subvention de 11,4 millions de dollars de la part du Pentagone. « Les gens sont furieux de cette situation », soutient-il
Ce qui est également important, c'est la fraude commise par les intérêts privés étroits et les gouvernements qui font la promotion de ces projets. Les gouvernements utilisent leurs prérogatives ministérielles pour contourner les évaluations environnementales, criminaliser les citoyens qui s'expriment, les ignorer, mentir sur les avantages, mentir sur l'objectif d'enrichir les intérêts privés, d'intégrer l'économie à l'économie de guerre des États-Unis et tout le reste [2].
L'exploitation des minéraux critiques est présentée comme un moyen de se débarrasser des combustibles fossiles et d'« écologiser » l'économie, mais c'est un leurre. Les combustibles fossiles ne sont pas le problème en soi, le problème est qui décide et dans quel intérêt. Des individus qui ont vendu leur âme et qui font partie du système de gouvernement de partis cartellisés et des membres des assemblées législatives et du parlement fédéral qui bénéficient de positions de pouvoir et de privilèges font partie d'un processus de prise de décision qui exclut les citoyens de ce pays. Ce sont des béni-oui-oui qui agissent à la solde de gouvernements qui soutiennent les génocides et les guerres de destruction et qui entretiennent l'appauvrissement des peuples du monde entier. À cause de la domination d'intérêts privés supranationaux étroits, les peuples du monde, y compris le Canada, souffrent. Les guerres de destruction, les génocides, les sécheresses, les crises climatiques, les famines, les migrations massives pour tenter d'échapper à ces conditions, etc. sont dus aux structures de pouvoir, à ceux qui contrôlent la prise de décision et à ceux à qui les décisions profitent.
Lorsqu'il est purifié, le métal lithium est hautement réactif et inflammable. Les batteries lithium-ion peuvent devenir une source d'inflammation en raison de défauts de fabrication, d'une dégradation au fil du temps, d'un endommagement ou d'une élimination inappropriée. Dans ces conditions, les batteries lithium-ion ont provoqué des incendies très dangereux, difficiles à éteindre, émettant des fumées toxiques et causant de graves dommages aux êtres humains. L'un de ces incendies a eu lieu récemment dans le port de Montréal, le 24 septembre, lorsqu'un conteneur d'expédition contenant quelque 15 000 kilogrammes de batteries au lithium a pris feu vers 14 h 45 et qu'il a fallu au service d'incendie de Montréal jusqu'à 3 h 15 du matin le lendemain pour l'éteindre. Un confinement a été décrété en raison du danger que couraient les résidents du quartier, mais ils n'avaient rien pour se protéger des fumées toxiques auxquelles ils étaient soumis, aucune explication sur ce qui se passait, aucun contrôle sur leur vie et leurs biens.
Outre les dangers auxquels sont soumis les citoyens et les résidents de ce pays, sans aucun recours, ils savent pertinemment que ces projets n'ont rien à voir avec la sauvegarde de l'environnement naturel, et ont tout à voir avec l'économie de guerre des États-Unis et la justification de la distribution de fonds publics à des intérêts privés étroits. Il n'y a absolument aucun avantage pour le peuple, son bien-être ou ses moyens de subsistance.
Le plus important pour les Canadiens et les Québécois est de voir comment leur combat, tous ensemble, fait la différence. Leur voix unie met des bâtons dans les roues de la machine de guerre destructrice que les gouvernements propulsent. Elle montre ce qui se passe réellement et les mesures extrêmes auxquelles les gouvernements ont recours pour taire la vérité, leur fraude et leur corruption. Certains de ces projets ont été contraints de fermer par la lutte citoyenne. Dans le cas des Wet'suwet'en en Colombie-Britannique, les gardiens de la terre sont agressés par la seule unité militarisée de la GRC du pays, et ils risquent des poursuites pénales pour s'être défendus et l'emprisonnement. Ces combats menés par des Canadiens de tous horizons et les défenseurs des terres autochtones méritent le soutien de tous.
C'est le facteur humain/conscience sociale qui est décisif, les travailleurs qui s'expriment en leur propre nom, qui cherchent la vérité sur les questions en jeu, qui exposent les fraudes et qui font honte aux politiciens vendus, en particulier aux « top guns » à qui les gouvernements fédéral et provinciaux versent des fortunes pour commettre des fraudes.
Notes
1. Lomiko Metals a déclaré qu'elle mènerait des études de faisabilité et des études métallurgiques au cours des cinq prochaines années et qu'elle ferait l'objet d'un examen par le Bureau de consultation en environnement du Québec, connu sous le nom de BAPE. L'entreprise prévoit de commencer la construction d'ici 2027.
2. Le graphite est un minéral clé pour la fabrication d'équipements militaires. Un rapport de 2023 du Centre d'études stratégiques de La Haye, un groupe de réflexion sur la défense et la sécurité basé aux Pays-Bas, cite le graphite comme un minéral critique dont la chaîne d'approvisionnement est menacée. Le rapport indique que les armées européennes ont besoin de graphite pour les avions de chasse, les chars de combat, les sous-marins, l'artillerie et les munitions.
Dans une déclaration, la responsable du développement durable de Lomiko, Cindy Valence, a indiqué à la Presse canadienne que l'entreprise avait déjà rencontré « une multitude de parties prenantes » et qu'elle « suivrait tous les processus gouvernementaux en tant qu'opérateur responsable dans le secteur des minéraux critiques ».
L'entreprise continuera à partager les résultats des tests de qualité de l'eau avec la communauté et à solliciter les commentaires locaux sur d'autres questions, notamment l'accès routier, selon Cindy Valence, qui a ajouté que la mine créera des emplois et aidera le Québec à atteindre les objectifs de sa stratégie sur les minéraux critiques.
Le cabinet de la ministre des Ressources naturelles du Québec, Maïté Blanchette Vézina, a déclaré qu'« il est important que les projets miniers qui se réalisent au Québec génèrent une acceptabilité sociale dans les communautés concernées ».
Dans une déclaration distincte, le ministère des Ressources naturelles a indiqué qu'il exigeait que les entreprises cherchant à obtenir des baux miniers obtiennent une autorisation en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement du Québec, un processus qui implique généralement la consultation du BAPE.
« Afin de garantir l'intégration d'un projet minier dans son environnement d'accueil, les promoteurs sont fortement encouragés à mettre en place des mécanismes de dialogue avec les communautés très tôt dans le développement de leur projet », a déclaré le ministère.
Cependant, Rodrigue Turgeon, co-responsable du programme national de Mining Watch Canada, affirme que le BAPE peut mettre des années à réaliser une étude d'impact, bien après que les compagnies minières aient commencé à promettre des emplois et à centrer le débat sur le développement économique, au détriment des considérations environnementales.
De plus, la définition de l'acceptabilité sociale reste floue.
« Il n'y a actuellement aucune ligne directrice spécifique dans la Loi sur les mines [du Québec], ni dans aucune autre loi au Québec, pour définir l'acceptabilité sociale, a déclaré Rodrigue Turgeon.
Cet article est paru dans
27
septembre 2024
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