Le «Sommet de l'avenir» révèle la nécessité de mettre de côté les descriptions et d'établir des rapports fondés sur des définitions modernes
Le « Sommet de l'avenir » a été convoqué sur proposition du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il s'est déroulé du 22 au 23 septembre, avec la participation de chefs d'État et de gouvernement, d'observateurs, des Nations unies, de la société civile et d'organisations non gouvernementales.
Le secrétaire général a prononcé un discours passionné mais de type descriptif sur les différents aspects des crises dans lesquelles le monde est plongé. Ce sont en général des descriptions qui reviennent à dire que la cause de la pauvreté est le manque d'argent, et non l'exploitation, et que la domination de certains sur d'autres s'appelle l'état de droit. La seule crise qu'il n'a pas mentionnée, sans doute la plus importante, est la crise de la pensée mondiale qui en est réduite à faire des calculs sur la force relative des puissances en déclin et des puissances émergentes et à souhaiter un nouvel équilibre qui harmonise les intérêts en gardant tout sous le contrôle d'intérêts privés supranationaux étroits.
Antonio Guterres a déclaré : « J'ai convoqué ce sommet parce que notre monde perd le nord et qu'il nous faut prendre des décisions difficiles pour le remettre sur la bonne voie. Les conflits font rage et se multiplient, du Moyen-Orient à l'Ukraine en passant par le Soudan, sans qu'une fin soit en vue. Notre système de sécurité collective est menacé par les dissensions géopolitiques, les prises de positions face au nucléaire, la mise au point de nouvelles armes et l'apparition de nouveaux théâtres d'hostilités. Les ressources qui pourraient se traduire en potentialités et être porteuses d'espoir sont investies dans la mort et la destruction. Des inégalités colossales freinent le développement durable. De nombreux pays en développement, croulant sous la dette, sont incapables de subvenir aux besoins de leur population. Nous n'avons pas, à l'échelle mondiale, de réponse efficace aux menaces émergentes et complexes, voire existentielles.
« La crise climatique détruit des vies, dévaste des communautés et ravage des économies. Nous connaissons, toutes et tous, la solution – l'élimination progressive des combustibles fossiles – et pourtant, les émissions ne cessent d'augmenter. Les nouvelles technologies, y compris l'intelligence artificielle, se développent dans un vide éthique et juridique, sans gouvernance ni garde-fou. En somme, nos institutions et instruments multilatéraux sont incapables de relever efficacement les défis politiques, économiques, environnementaux et technologiques d'aujourd'hui. Et les défis de demain seront encore plus difficiles et plus dangereux à relever. [...]
« Le Conseil de sécurité de l'ONU est dépassé et son autorité s'érode. Sans une réforme de sa composition et de ses méthodes de travail, il finira par perdre toute crédibilité. L'architecture financière mondiale a été créée à une époque où de nombreux pays en développement se trouvaient sous domination coloniale. Elle ne représente pas les réalités de l'économie mondiale d'aujourd'hui et n'est plus en mesure de relever les défis économiques mondiaux que sont la dette, l'action climatique ou le développement durable. Elle ne fournit pas le filet de sécurité mondial dont les pays en développement ont besoin. [...]
« Le Pacte pour l'avenir vise à revitaliser les Objectifs de développement durable et l'Accord de Paris, à accélérer une transition juste vers un monde affranchi des combustibles fossiles et à garantir un avenir pacifique et vivable à tous les habitants de notre planète. »
Cet article est paru dans
25 septembre 2024
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