Numéro 48 - 4 septembre 2023
Fête du Travail 2023
Parler en son nom propre est le point de départ pour établir une voie à suivre
En cette fête du Travail 2023, le Centre ouvrier du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) transmet ses salutations aux travailleurs du Canada qui profitent de cette journée pour tenir des marches, des pique-niques, des réunions et d'autres événements qui honorent le rôle décisif des travailleurs et des syndicats aujourd'hui et qui donnent une voix aux réclamations qu'ils sont en droit de faire à la société à l'heure actuelle.
Bien qu'elle ait été créée par la classe dirigeante aux
États-Unis et au Canada pour essayer de priver les travailleurs
de leurs traditions révolutionnaires du Premier Mai, la fête du
Travail est devenue une occasion importante pour les
travailleurs de se rassembler et de parler en leur nom propre,
de leurs conditions et de leurs revendications, en faveur d'une
économie au service du peuple, et non des riches. Cela montre
que les dirigeants ont beau faire, ils ne peuvent pas taire la
voix de la classe ouvrière. Les luttes menées par les
travailleurs au cours de l'année écoulée portent haut la dignité
du travail. Elles font leur marque de plusieurs façons
importantes qui, plus la voix des travailleurs se fera entendre,
finiront par changer les choses de manière à humaniser
l'environnement naturel et social et, de cette manière,
favoriseront les intérêts du peuple.
À l'heure actuelle, la bourgeoisie s'attaque à la société avec
acharnement, en ciblant en particulier la vision moderne selon
laquelle la société doit assurer le bien-être de tous ses
membres. La bourgeoisie ne se contente pas de défendre le statu
quo et de refuser d'aller de l'avant. Elle ne se contente pas de
refuser d'étendre les services de santé et d'éducation publics
et d'autres besoins tels que les garderies, la sécurité de la
vieillesse et le logement. Elle détruit la conception même de la
justice, de l'équité et du bien de tous. Elle nie la
responsabilité sociale du gouvernement qui doit s'acquitter de
ses devoirs envers les membres du corps politique.
En adoptant des lois fondées sur la conception médiévale selon laquelle chaque individu doit pourvoir à ses propres besoins, même la conception limitée de la responsabilité sociale qui était devenue la norme au Canada avec les arrangements d'après-guerre est foulée aux pieds. Ceci est amplement illustré par l'absence de responsabilité dans la prévention et le contrôle des catastrophes naturelles. On le voit aussi dans les catastrophes causées par les mesures profondément antisociales qui permettent à des intérêts privés étroits de réglementer la santé et la sécurité concernant les autoroutes, les chemins de fer, les mines, les entreprises industrielles et agricoles et pour tous les aspects de la vie.
Ces
développements reflètent la crise profonde du capitalisme
monopoliste d'État. C'est une crise dans laquelle les
capitalistes et l'État en tant que trésorier privé de la classe
capitaliste dans son ensemble ne peuvent générer les niveaux de
revenus nécessaires pour répondre aux demandes insatiables des
oligopoles en matière d'investissements et des types spécifiques
d'infrastructures dont ils ont besoin à l'heure actuelle. C'est
pourquoi les cercles dirigeants ne financent pas de manière
adéquate les dépenses liées à la santé, à l'éducation et au
bien-être social de la population.
De la même manière, peu importe combien les riches s'enrichissent grâce aux différents stratagèmes des gouvernements pour les enrichir, les travailleurs sont soumis à une exploitation accrue et à la destruction des syndicats au nom de la « prospérité », de la « sécurité nationale » et de la « paix ». Pendant ce temps, les politiques des partis cartellisés sont inséparables de l'objectif de préservation d'un ordre constitutionnel et d'institutions qui ne fonctionnent plus. Qu'ils s'appellent « conservateurs », « libéraux », « sociaux-démocrates » ou qu'ils portent un autre nom, les développements objectifs obligent les partis de cartels à devenir des porte-parole et des agents ouverts de la régression sociale et des attaques de l'État contre le peuple au nom de la sécurité nationale et de la guerre.
L'affectation de milliards de dollars de fonds publics à des projets qui intègrent davantage l'économie canadienne à l'économie de guerre des États-Unis garantit que le peuple est privé des avantages des nouveaux développements dans le domaine de la science et de la technologie. Seule la classe ouvrière a intérêt à mettre les progrès technologiques au service d'une société centrée sur l'être humain. L'utilisation des pouvoirs de police pour forcer tout le monde à se soumettre au diktat des riches sous peine d'être ciblé comme une menace pour l'économie et la sécurité nationale est un autre sujet de préoccupation auquel les travailleurs doivent s'attaquer en s'exprimant à la défense des droits de toutes et tous.
La nécessité de programmes sociaux financés par l'État pour répondre aux besoins de la population est objective. Être humain au XXIe siècle signifie concrètement fournir les programmes qui assurent une bonne santé à tous, l'éducation des jeunes, la sécurité de la retraite et un avenir prometteur pour les jeunes, afin de répondre aux besoins qui nous appartiennent en vertu du fait que nous sommes humains. De la même manière, les revendications des travailleurs concernant les conditions nécessaires à l'accomplissement de leur travail ne peuvent pas être facilement rejetées parce qu'elles sont justes, elles défendent la dignité du travail et elles protègent les droits de toutes et tous. Ce sont les travailleurs, et non les riches, qui sont essentiels. C'est leur travail qui produit toute la valeur et fournit tous les services qui permettent à la société non seulement de fonctionner, mais aussi de se reproduire. Cela signifie qu'ils ont le droit et le devoir de décider des besoins de la société et des moyens de les satisfaire, des investissements nécessaires et des moyens de les financer.
Partout dans le monde, les travailleurs affirment que leur voix doit être entendue, reconnue et respectée, car ils sont les seuls à avoir intérêt à trouver des solutions aux problèmes économiques et sociaux urgents.
En cette fête du Travail 2023, un des plus grands défis auxquels les travailleurs sont confrontés est de mettre en place des mécanismes de discussion et de délibération entre eux pour pouvoir partager leurs expériences dans leurs batailles pour améliorer leurs conditions de vie. La situation est telle que les travailleurs ne peuvent pas se permettre de faire leurs des positions préétablies qui leur sont transmises par d'autres, ils doivent formuler leurs propres positions et avoir leurs propres informations qui révèlent ce qu'il faut faire ensuite.
Il s'agit d'un processus constant et continu dans lequel les travailleurs s'informent, se donnent les moyens de décider des questions qui affectent leur vie et rejettent les commentateurs, les critiques et les apologistes du statu quo. Le fait de parler en leur propre nom et de refuser d'autoriser d'autres personnes, qui ne sont pas leurs pairs et qui ne partagent pas bonheurs et malheurs avec eux, à parler en leur nom, donne de l'assurance aux travailleurs. Plus ils assumeront le rôle d'éducateurs, plus ils seront éduqués sur ce qu'il faut faire pour changer les choses.
À l'occasion de la fête du Travail, faisons entendre haut et fort nos réclamations à la société. Exprimons-nous et agissons pour défendre les droits de toutes et tous, exigeons des gouvernements qu'ils arrêtent de payer les riches, qu'ils augmentent les investissements dans les programmes sociaux et qu'ils fassent du Canada une zone de paix ! Assurons-nous que les travailleurs se donnent les moyens de se représenter eux-mêmes et de priver les partis du cartel de toute plate-forme leur permettant de réclamer un mandat pour payer les riches, privatiser les services et les ressources, vendre nos ressources, poursuivre les attaques racistes contre les peuples autochtones et les minorités, y compris la sinophobie actuelle, perpétuer la violence contre les femmes et les enfants et les plus vulnérables, tout cela dans leur effort pour rendre les travailleurs jetables, promouvoir l'hystérie guerrière, militariser davantage la culture et intégrer l'économie à la machine de guerre des États-Unis.
Le Centre ouvrier du PCC(M-L) continuera d'être à la
disposition de ce travail à mesure que les travailleurs
s'avancent pour parler en leur nom propre. Faisons de l'année à
venir une année où les travailleurs pourront fièrement dire
qu'ils parlent en leur propre nom !
À la défense de la dignité du travail
Les travailleurs de l'éducation de l'Ontario obligent le gouvernement Ford à annuler le projet de loi 28, novembre 2022
Tout au long de l'année, les actions se sont poursuivies pour
exiger un statut pour toutes et tous.
Manifestation à Québec, le 16 septembre 2022
(en haut) et à Trois-Rivières, le 8 février 2023, pour exiger la
reconnaissance du droit au logement.
Manifestation des travailleurs de la santé devant l'Assemblée
nationale à Québec, le 13 décembre 2022
Les infirmières de Drummondville protestent contre des
conditions de travail intenables, 26 février 2023.
Les travailleurs de Telus à Edmonton et à travers le pays tiennent des lignes de piquetage informatives pour appuyer leurs revendications, janvier 2023.
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec discute de l'avenir du mouvement syndical, 18 janvier 2023.
Les travailleurs de Sel Windsor sur la ligne de piquetage, février-août 2023
Ligne de piquetage à Ottawa au premier jour de la grève des
travailleurs de la fonction publique fédérale, 19 avril 2023
Piquet de grève des travailleurs de la fonction publique
fédérale à St. John's, Terre-Neuve, 22 avril 2023
Rassemblement des travailleurs portuaires en grève à Vancouver, 9 juillet 2023
Ligne de piquetage des travailleurs de National Steel Car en grève pour obtenir des augmentations de salaire et la sécurité au travail, le 13 juillet 2023.
Les travailleurs de 27 magasins d'alimentation Metro de la région du Grand Toronto font grève en juillet-août 2023 en appui à leurs revendications salariales.
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