Lettre à la rédaction

Sur les lignes de piquetage à l'hôpital Saint-François d'Assise

Voilà la série de sept jours amorcée. C'est de mieux en mieux organisé du côté chauffage et aussi vêtements.

Des personnes ont donné de leurs manteaux à de nouveaux arrivants, africains, tunisiens etc., qui viennent tout juste de commencer à l'hôpital. À une d'elles qui était en train de figer sans bouger, je lui ai suggéré d'entrer se réchauffer 10 minutes, et qu'elle pouvait le faire régulièrement. Les gens qui arrivent ne connaissent pas nos façons d'agir.

En arrivant sur la ligne de piquetage, une personne m'a dit : « Vous je vous aime, car vous arrivez à chaque jour avec une nouvelle pancarte. » Une pancarte disait : « Stop à la destruction du système de santé » et a reçu beaucoup d'approbation et plusieurs ont pris des photos.

Faisant écho aux propos du premier ministre, celle d'aujourd'hui disait : « Les syndicats, un obstacle au privé dans la santé ». Cela contribue à animer les discussions, comme c'est quoi la flexibilité demandée par le gouvernement et que veut-il en faire ? Le flux monétaire, comment le gouvernement paie-t-il les riches ? La crise des institutions, etc.

Je parle de cela, car force est de constater que les gens vivent et ressentent des choses, mais n'ont pas les mots.

À l'intérieur de l'hôpital, de nombreuses situations critiques se sont produites cette semaine. Mentionnons qu'on a failli perdre les serveurs informatiques du CHU, les cinq hôpitaux et tout ce qui y est relié. Les techniciens en informatique ont sauvé la situation en installant des ventilateurs, ouvrant sur l'extérieur pour faire circuler de l'air froid pour refroidir un peu la salle des serveurs.

Plusieurs travailleurs de l'hôpital étaient contents que le désastre ait pu être évité ainsi que les tords que cela aurait causé au système de santé de la région, conscients du fait qu'un tel désastre aurait servi à attaquer les syndicats et les syndiqués et à blâmer leurs moyens de pression.

Le langage physique du premier ministre a été remarqué. Ses grimaces quand quelque chose le dérange. C'est vu comme un bon signe.

Lundi, le 11, les infirmières de la FIQ ont rejoint les syndicats du Front Commun sur les piquets de grève. L'inscription des grévistes se fait maintenant dans une même tente pour tous les grévistes de tous les syndicats.

J'ai l'impression que l'employeur commence à tergiverser et tricher sur les temps de grève et le travail que les cadres doivent fournir. Cela coïncide avec la préoccupation soudaine des médias sur « les effets collatéraux sur les patients ». Autrement dit, la pression commence à s'exercer sur les grévistes de la santé.

Certains grévistes pensent encore qu'il y a possibilité que cela se règle bientôt et c'est un sujet discuté, mais l'opinion contraire semble dominer. L'inquiétude face à l'épuisement du fond de grève après 10 jours se manifeste aussi, ce qui démontre le premier point. Dans deux semaines, la paie va être plus petite car c'est à ce moment que seront reflétées les coupures dues à la grève.

Un dernier point. J'ai remarqué que de très nombreuses personnes âgées à pied ou en auto manifestent leur appui aux grévistes. Et je ne suis pas le seul, un autre travailleur retraité étant du même avis dit que c'était mauvais pour la CAQ si les aînés appuient les grévistes. Ceux-ci souffrent particulièrement de la crise dans la santé, comme de la pandémie.

Salutations à tous les travailleurs et travailleuses du secteur public !

Un lecteur de Québec


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Numéro 61 - 15 décembre 2023

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