Les travailleurs rejettent les offres salariales cul-de-sac


Montréal, 6 novembre 2023

Malgré l'écrasant vote de grève par l'ensemble des travailleurs de l'éducation, de la santé et des programmes sociaux, du Front commun ou pas, la ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déposé ce qu'elle appelle une nouvelle offre aux 600 000 travailleurs de ce secteur, le 29 octobre passé, faisant passer l'augmentation de l'offre salariale de 9 % à 10,3 % sur cinq ans.

Le Front commun demande depuis plus d'un an des augmentations salariales représentant environ 20 % en trois ans. « Encore une fois, le gouvernement démontre son incapacité à comprendre les difficultés vécues dans les services publics et à réaliser l'urgence de sauver le bateau qui est en train de couler. Il prouve de plus sa déconnexion complète face à la colère des travailleuses et des travailleurs qui, épuisés, portent sur leurs épaules des services publics plus que jamais fragilisés. [...] Nous ne voyons rien dans ce dépôt qui permettrait de lever la grève. Nous devons nous rendre à l'évidence. La grève est la seule solution pour que le gouvernement comprenne. Puisqu'il le souhaite, on va l'exercer haut et fort le 6 novembre prochain », a publié le Front commun dans un communiqué de presse en réponse à cette annonce.

Le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) qui va débrayer les 8 et 9 novembre en a dit : « Deux sentiments nous habitent actuellement : déception et colère. »

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui a déposé une version élaguée de ses demandes syndicales en septembre, dit : « Nous avons déjà démontré notre volonté de régler rapidement et avons tout tenté pour faire débloquer l'impasse dans laquelle s'est retrouvée notre négociation. Nous sommes toujours prêts à discuter, mais notre confiance s'effrite de plus en plus et il sera difficile pour nos membres de garder leur calme devant les offres actuelles, qui ressemblent davantage à des offres de départ. L'écart entre la nouvelle proposition du gouvernement et les besoins de nos membres est encore très grand. » La FAE a annoncé que le 23 novembre sera la première journée de grève générale illimitée.

Souhaitant désespérément créer l'illusion que ces négociations sont des discussions ouvertes et sérieuses sur l'avenir des services publics, la ministre LeBel a dit en présentant les offres du gouvernement : « Aujourd'hui, nous avons soumis aux syndicats des propositions significatives qui pourraient avoir un impact très positif sur les discussions en cours. Il ne faut pas oublier que cette négociation doit mener à des gains, de part et d'autre, puisque c'est ultimement un contrat de travail. Oui, on doit mieux rémunérer les employés de l'État, mais j'ai aussi la responsabilité que chaque dollar issu des poches des contribuables soit maximisé et ait un impact à long terme dans nos réseaux, et non pas un effet temporaire. C'est pour cette raison que nous devons impérativement aborder les enjeux reliés à l'organisation du travail. »

La mention des « enjeux reliés à l'organisation du travail » est une autre tentative désespérée du gouvernement du Québec de faire croire qu'une organisation du travail viable qui n'est pas basée sur l'expérience directe des travailleurs de ce secteur et de leurs demandes est possible.

Le Front commun dit que « Malgré tous les signaux envoyés à ces tables [sectorielles], dont l'élagage mené récemment, nos vis-à-vis patronaux répondent qu'ils n'ont aucun mandat pour parler même de leurs propres demandes. Nous sommes rendus à nous questionner sur la volonté et la capacité du gouvernement à convenir d'ententes satisfaisantes prochainement. »

Pour lire le communiqué de Front commun, cliquer ici.


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Numéro 59 - 8 novembre 2023

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