L'éducation en Ontario

La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires annonce les résultats du vote sur l'arbitrage de différends exécutoire

Le 27 septembre, la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO) a annoncé que les membres avaient approuvé « à 78,4 % le parcours visant à régler les négociations » dans le conflit qui les oppose au gouvernement de l'Ontario sur la question des salaires et des conditions de travail qui sont aussi les conditions d'apprentissage des étudiants. Cela comprend céder le droit de grève dans cette ronde de négociations et le remplacer par l'arbitrage de différends exécutoire. L'accord stipule aussi un redressement pour les salaires perdus en raison du projet de loi 124 imposé par le gouvernement. L'arbitrage de différends exécutoire couvre également tous les éléments qui n'auront pas été réglés à la fin de l'échéance convenue pour les négociations à la table centrale, soit le 27 octobre[1].

Les négociations locales partout dans la province se poursuivront jusqu'au 28 mars 2024, et tout élément qui n'aura pas été réglé entre le syndicat et les conseils scolaires locaux ira aussi en arbitrage.

Dans l'annonce des résultats, la présidente de la FEESO Karen Littlewood affirme :

« Nous sommes fiers d'annoncer que, après un vote qui aura duré trois semaines, ouvert à tous les membres dans le secteur des conseils scolaires, les membres d'OSSTF/FEESO ont voté en faveur d'approuver une proposition qui fera en sorte que tous les éléments irrésolus seront confiés à un arbitre tiers. Le premier ministre Ford n'est pas digne de confiance. Pendant plus de 14 mois, nous avons tenté d'engager le gouvernement Ford dans des négociations de bonne foi, mais nous n'avions pas un partenaire à la table qui se soucie de protéger notre système d'éducation public. Maintenant, nous avons l'occasion de contourner les parcours de négociation traditionnels en vue d'obtenir une convention collective juste.

« Après 5 ans de sous-financement et de sous-utilisation des fonds sous l'administration Ford, notre plus importante priorité est d'obtenir la meilleure entente possible pour les membres d'OSSTF/FEESO, tout en nous efforçant de protéger l'éducation publique en Ontario. Les conditions d'apprentissage et de travail partout dans la province se sont détériorées sous le gouvernement Ford, la dotation et le maintien en poste des effectifs stagnent et les élèves sont incapables d'accéder aux soutiens et aux ressources dont ils ont besoin pour réussir en raison du sous-financement délibéré de l'éducation et de la pénalisation des élèves par le gouvernement. Nous ne pouvons pas permettre à ce que cela continue. »

« Je tiens à remercier tous les membres d'OSSTF/FEESO qui ont participé au vote, ceux qui ont partagé des renseignements avec leurs collègues et les milliers qui ont assisté à une de nos 30 réunions d'information tenues partout dans la province. Ensemble, nous nous efforçons à obtenir le meilleur résultat possible pour notre Fédération. »

En réponse au vote, le ministre de l'Éducation du gouvernement Ford, Stephen Lecce, a déclaré :

« Je suis très heureux que les membres de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario aient voté en faveur de cet accord, qui veille à ce que les enfants restent en classe. Nous avons travaillé ensemble pour faire passer en premier les quelque 400 000 élèves des écoles publiques de langue anglaise. Un élève entré au palier secondaire l'année dernière pourra obtenir son diplôme en trois ans sans la menace de grèves. Ainsi, les élèves pourront donc se concentrer sur leurs études à un moment où notre gouvernement veille à ce que les conseils scolaires retournent aux éléments fondamentaux.

« Il s'agit d'un grand pas pour offrir une stabilité aux élèves du secondaire. Je suis profondément convaincu que chaque élève mérite une telle certitude. »

Y allant à nouveau du mantra que les délais dans les négociations sont dus aux syndicats des enseignants, et non au refus du gouvernement de négocier, le ministre a ajouté :

« Après l'approbation de cet accord, je lance un appel à tous les autres syndicats du secteur de l'éducation pour les inviter à conclure des accords et mettre fin aux retards. Rien ne devrait être plus important que de voir les élèves en classe, bénéficiant d'un apprentissage ininterrompu pendant les trois prochaines années, où l'accent est mis sur la lecture, l'écriture et les mathématiques. »

Sous la rubrique « Contexte », le ministre dans son communiqué de presse affirme : « La décision de la FEESO de voter en faveur d'un accord qui exclut les grèves durant cette ronde des négociations renforce notre engagement commun envers la réussite et le bien-être des élèves de l'Ontario. » [Notre souligné – ndlr]

La déclaration du ministre montre comment le gouvernement utilise le vote pour prétendre qu'il est la preuve de son engagement envers le succès et le bien-être des élèves de l'Ontario, alors que le syndicat dit que le parcours accepté est une façon de contourner le refus du gouvernement de négocier de bonne foi, ce qui nuirait au succès et au bien-être des étudiants de l'Ontario.

Ce qui n'est pas discuté ouvertement, ce sont les conditions réelles dans les écoles et ce qui est nécessaire pour affirmer le droit des jeunes à une éducation qui les prépare au XXIe siècle. Le public et les éducateurs sont appelés à se ranger d'un côté ou de l'autre, ce qui les prive de leur propre voix sur le sujet, ou de tout moyen de déterminer ce qui est requis. Maintenant que le vote est terminé, la participation très limitée au vote n'est pas mentionnée pour projeter une apparence d'unité derrière la position du syndicat. Selon la procédure, tout doit maintenant être confié aux deux parties qui doivent tout régler ou finalement aller en arbitrage.

En fait, ce que la situation révèle, c'est que dans la période qui vient, il sera important que les enseignants et les travailleurs de l'éducation parlent en leur propre nom sur la signification du vote afin d'expliquer leurs intentions. Il est crucial que, en dépit des interprétations du vote données par les différentes parties, ceux et celles qui ont voté, ou n'ont pas voté, continuent de se prononcer sur les conditions dans les écoles qui, elles, continuent d'être intenables.

Note

1. « Les membres de l'OSSTF/FEESO approuvent le parcours visant à régler les négociations dans le secteur des conseils scolaires », Communiqué de l'OSSTF/FEESO, 27 septembre 2023


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Numéro 57 - 4 octobre 2023

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