Les soins de santé sont un droit !
Les Ontariens convergent devant l'Assemblée législative pour dire Non ! à la privatisation des hôpitaux !
Le 25 septembre, plus de 5000 personnes provenant de communautés de partout en Ontario se sont rassemblées le jour de la reprise de la session d'automne de l'Assemblée législative pour exiger du gouvernement Ford qu'il arrête de démanteler le système de santé par la privatisation et pour défendre les services de santé en tant que droit. Les manifestants ont exigé que les conservateurs de Doug Ford cessent la privatisation destructive des soins de santé. Ils ont exprimé leur appui inconditionnel aux justes revendications des travailleurs de la santé en première ligne et leur appréciation de leur travail acharné et de leur dévouement, tenant le système de santé publique à bout de bras face aux énormes défis posés en raison de l'offensive antisociale.
L'événement a été organisé par la Coalition ontarienne de la santé (COS) et le Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (SCFP), appuyés par plusieurs autres syndicats tels que Unifor, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), le Syndicat international des employés de service (SIES) et la Fédération du travail de l'Ontario (FTO).
Un des premiers orateurs a été le chef Chris Moonias, de la Première Nation Neskantaga près de la Baie James. Il a souligné que les peuples autochtones vivant dans des communautés isolées accessibles seulement par avion dans le nord de l'Ontario, comme la sienne, n'ont même pas les services de santé de base. Il a fait valoir que la presque totalité des communautés n'ont aucun médecin ni la possibilité d'avoir de l'aide médicale d'urgence et que par conséquent le taux élevé de décès est évitable. Il a dit que le gouvernement Ford n'a pas été réceptif aux demandes visant à améliorer les services médicaux dans le nord et a appelé à la démission de Doug Ford.
La directrice générale de la COS, Natalie Mehra, a dénoncé la campagne continue du gouvernement Ford visant à sous-financer et fragiliser le système de santé publique afin de justifier une plus grande privatisation. Elle a dit que tous les Ontariens méritent d'avoir un système de santé financé et géré publiquement et qui répond à leurs besoins. Elle a dénoncé la privatisation des services dans les soins aux aînés, rappelant le décès de 5000 personnes durant la pandémie de la COVID-19, alors que deux tiers d'entre elles logeaient dans des établissements à but lucratif. Plutôt que de demander que ces propriétaires de résidences pour aînés rendent des comptes, le gouvernement Ford a prolongé leurs contrats de 30 ans.
Natalie Mehra a souligné que la COS a entendu un très grand nombre de plaintes par rapport aux cliniques privées créées par le gouvernement Ford en vertu du projet de loi 60 pour les chirurgies mineures et les tests médicaux, soi-disant pour améliorer l'« efficacité » du système de santé. Plusieurs personnes ont rapporté se faire imposer des frais illégaux pour des services qui sont couverts par le régime d'assurance-maladie de l'Ontario. Mehra a dit que la COS déposera une plainte contre le gouvernement fédéral pour qu'il enquête sur ces frais illégaux.
Le docteur Raghu Venugopal, un urgentologue dans les hôpitaux de Toronto, a dénoncé le gouvernement pour avoir fermé des centaines de salles d'urgence, y compris près de 500 fermetures au cours de cette année, dont certaines sont permanentes. Il a dit qu'en raison de la détérioration de l'ensemble des conditions sociales en Ontario et des compressions en santé, de plus en plus de gens se rendent aux urgences d'hôpitaux pour se faire soigner, augmentant la surpopulation dans un système hospitalier déjà surchargé. Le docteur Venugopal a dit que, l'année dernière seulement, un milliard de dollars ont été détournés pour remplir les poches de gestionnaires privés en soins de santé et que ces sommes auraient pu servir à l'embauche de plus de personnel, contribuant ainsi à l'ouverture de salles d'urgence. « Il est temps que nous mettions les soins de santé du plus grand nombre avant les profits de quelques-uns. », a-t-il dit.
Le docteur Venugopal a aussi souligné que des milliers de personnes sont décédées en attendant des tests et des chirurgies, des décès qui auraient pu être évités avec un système public ayant suffisamment de personnel. Il a rendu hommage aux dizaines de milliers d'infirmières et aux autres membres du personnel de la santé dont le travail et le dévouement font fonctionner le système. Il a dit qu'il était très encouragé par les actions unies des Ontariens à la défense du système de santé publique et que cette résistance doit être intensifiée pour stopper et faire reculer la destruction qui fait rage.
Une représentante du SIES a mis de l'avant les revendications des travailleurs de santé en première ligne. Elle a appelé à un financement accru en santé, à cesser les compressions budgétaires et à augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail du personnel de la santé. Elle a souligné que l'augmentation des investissements dans les dépenses pour la santé fera en sorte que les hôpitaux et les autres établissements de santé seront en mesure de faire leur travail et de protéger la santé des Ontariens, ce qui est leur objectif. Elle a exprimé sa gratitude envers les Ontariens pour leur soutien aux travailleurs de la santé pendant la pandémie et après, et que c'est cette unité qui sera décisive pour que cette lutte se traduise par une victoire.
Le rassemblement a aussi entendu plusieurs autres syndicats ainsi que des familles de personnes qui ont perdu la vie dans les résidences pour aînés pendant la pandémie, des patients qui ont été exploités par des cliniques privées en Ontario et des politiciens du NPD, du Parti libéral et du Parti vert.
La détermination des personnes rassemblées à lutter jusqu'à la fin a été exprimée par le slogan « Nous ne reculerons pas ! Nous ne reculerons pas ! » qui a résonné jusque dans l'Assemblée législative et dans le tout le quartier avoisinant.
(Photos : FO, CUPE)
Cet article a été publié dans
Numéro 55 - 29 septembre 2023
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