La manifestation s'attaque aux véritables perturbateurs de la vie sociale
C'est près du quart des 420 000 travailleurs et travailleuses du secteur public, provenant de toutes les régions du Québec, qui ont convergé vers Montréal le samedi 23 septembre. Les syndicats du Front Commun estiment que plus de 100 000 personnes ont répondu à son appel à faire entendre leurs voix pour exiger des conditions de travail humaines comme partie intégrante de renverser la vapeur et de défendre un réseau public qui défend les droits et la dignité de tous et toutes.
Un aspect frappant de la manifestation était le nombre de jeunes, la relève, exprimant son enthousiasme et dont, pour plusieurs, c'était la première action du genre. Le fait de se retrouver ensemble comme ça avec toute l'énergie qui s'en dégage a été un grand encouragement pour les batailles qui se pointent à l'horizon, alors que les votes de grève ont déjà été amorcés et se poursuivront dans les semaines qui suivent. Les porte-parole syndicaux rapportent qu'aux Îles-de-la-Madeleine, par exemple, le vote en faveur de la grève frôle le 100 % !
L'animatrice de la journée, l'humoriste Rosalie Vaillancourt, accueillant les gens à mesure qu'ils arrivaient à la Place des festivals, a très bien reflété l'ambiance et les enjeux. Elle a exprimé son appréciation personnelle pour le travail des travailleuses et travailleurs en santé et en éducation, tout en affirmant que tous les travailleurs du secteur public sont les piliers de la société et que la lutte actuelle est pour l'avenir du secteur public et de la société elle-même. Elle a dit que ce qui était nécessaire c'était des services à la hauteur des besoins des gens tels qu'ils se présentent aujourd'hui.
Totalement insensible au fait que les forces vives de la société s'étaient rassemblées, parcourant parfois de longues distances, pour dire haut et fort que des améliorations sont nécessaires tant au niveau salarial que de leurs conditions de travail pour le bien des services à la population, la présidente du Conseil du Trésor Sonia Lebel et son gouvernement ont poursuivi de manière « déconnectée et méprisante », comme l'ont fait valoir les syndicats du Front commun. Insensible aux conditions intenables des travailleuses et à la détérioration des systèmes publics, elle a soulevé encore une fois qu'elle s'attendait à de la « souplesse », à la possibilité d'organiser le travail dans les écoles et les hôpitaux « de façon plus efficace », ajoutant que personne ne souhaite que les services soient « perturbés ».
À ce sujet, il faudrait peut-être se rappeler quelles ont été
les conséquences de plus de « souplesse » et d' « efficacité »
au service d'intérêts privés de la part du gouvernement
caquiste. Rappelons, à titre d'exemple, que quelques jours plus
tôt, une demande d'action a été déposée au palais de Justice de
Montréal à propos des éclosions de COVID-19 qui sont survenues
dans les CHSLD du Québec au printemps 2020. Ce recours collectif
visait d'abord uniquement les résidents du CHSLD
Sainte-Dorothée, mais a depuis été élargi et concerne maintenant
tous les patients des CHSLD publics du Québec qui ont vécu des
éclosions pendant la pandémie, impliquant 25 établissements.
La poursuite est fondée sur le droit des résidents des CHSLD de recevoir des services de santé et des services sociaux à des niveaux déterminés de façon scientifique, avec continuité et de façon personnalisée et sécuritaire, y compris le droit à la vie, à la sûreté, la l'intégrité et à la liberté de leur personne et à la sauvegarde de leur dignité.
Dans leur demande d'action collective, les demandeurs soutiennent qu'au cours de la période de mars 2020 jusqu'à mars 2021, les résidents des CHSLD ont été traités de façon fautive, négligente et non sécuritaire par les défendeurs dans le cadre de leur réponse à la pandémie de COVID-19. Parmi les preuves à cet égard, les plaignants soulèvent le refus d'avoir adopté ou mis à jour un Plan régional de lutte à une pandémie d'influenza entre 2006 et 2020, l'omission d'avoir pris des mesures pour préparer les CHSLD sous leur responsabilité à la pandémie en janvier et février 2020, et l'omission de mettre en place en temps utile les mesures nécessaires pour protéger les résidents de CHSLD alors que ceux-ci étaient identifiés dès janvier 2020 comme faisant partie de la population la plus vulnérable.
La demande d'action collective vise aussi le ministre de la Santé et le Directeur national de la santé publique.
Cet article a été publié dans
Numéro 53 - 25 septembre 2023
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