Projet de loi inacceptable du gouvernement du Québec en éducation

Les changements apportés doivent être basés sur l'expérience des enseignants et des travailleurs de l'éducation

– Geneviève Royer –


Des enseignants dénoncent la réforme de l'éducation du gouvernement québécois devant l'Assemblée nationale, le 2 juin 2023.

Il y a une conscience au Québec qui reconnaît que d'importants changements doivent avoir lieu en éducation pour résoudre les graves problèmes qu'on y trouve. Il y a entre autres le manque d'enseignants, l'abandon et l'échec scolaires, le manque de ressources humaines pour aider les enseignants et leurs élèves et l'insécurité grandissante dans les écoles qui en est une de ces conséquences.

Dans l'opinion publique, on reconnaît aussi que les enseignantes et les enseignants et leurs collègues sont ceux qui ont l'expertise pour résoudre ces problèmes en faveur d'un système d'éducation public qui servira les besoins de la société.

Avec le projet de loi 23 présenté le 4 mai par le ministre de l'Éducation Bernard Drainville, c'est tout le contraire qui se produit. Le refus de répondre aux besoins de la jeune génération et des travailleurs qui l'éduquent de la maternelle à la fin du secondaire aggrave toujours plus la situation. Le projet de loi poursuit les politiques du gouvernement Legault de restructurer l'État de telle sorte que toutes les décisions sont de plus en plus centralisées entre les mains d'intérêts privés étroits par l'entremise de ministres qui sont placés dans cette position par ces intérêts.

Le principe du système d'éducation public est basé sur le fait que la société a atteint un niveau de développement tel que sa prospérité future dépend de l'expansion des services publics. L'énorme développement des forces productives au Québec et au Canada et la révolution technologique qui en est le moteur dans tous les aspects de la vie devraient se traduire par une croissance correspondante de la capacité de répondre aux besoins des citoyens en éducation sur tous les fronts.

Au lieu d'assumer la responsabilité sociale, les gouvernements sont directement accaparés par des intérêts privés et prennent des décisions antisociales pour le gain privé. On peut être certain que dans les semaines qui suivront, des noms d'entreprises privées et d'organisations hors du système d'éducation circuleront dans les coulisses.

Dans le projet de loi 23 et dans les interventions du ministre, les enseignants sont réduits à des choses à qui on doit dicter de meilleures pratiques et imposer des formations jugées nécessaires par le ministre lui-même, parce que leur rôle, selon le projet de loi, est de faire augmenter les résultats scolaires.

Le Québec est riche de l'expérience de ses près de 100 000 enseignants et enseignantes et il est clair qu'une réforme de l'éducation qui n'en tient pas compte ne résoudra rien et doit être rejetée.


Des enseignants accueillent le ministre de l'Éducation lors de la réouverture de l'école Mont Bleu en Outaouais, le 5 septembre 2023. Ils demandent que des mesures soient prises à la table de négociation afin d'assurer des écoles publiques de qualité pour tous.

(Photos : FAE)


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Numéro 52 - 22 septembre 2023

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