Points de vue

Arbitrage et droit de grève

– Enver Villamizar –

Si les membres de la Fédération des enseignantes- enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO) acceptent sur une base volontaire l'arbitrage de différends exécutoire, cela signifie qu'ils n'auront plus le droit légal de faire grève de quelque manière que ce soit à partir de ce moment-là et jusqu'à l'expiration de la prochaine convention collective. Cela signifie également qu'avant même toute décision de l'arbitre, les enseignants et les travailleurs de l'éducation représentés par la FEESO ne seront pas en position légale d'agir lorsque le gouvernement continuera à apporter des changements unilatéraux aux structures et aux accords existants en utilisant sa majorité à l'Assemblée législative pour agir en toute impunité.

C'est ce que le gouvernement veut vraiment afin de pouvoir continuer à agir à sa guise à un moment où il est perçu comme étant plus corrompu et plus intéressé que jamais. Le gouvernement ne voit pas d'inconvénient à ce qu'un arbitre décide de toutes les questions importantes dans le système d'éducation, car les arbitres ne prendront probablement pas de décisions décisives sur le financement de l'éducation en Ontario ou sur les conditions de travail et se concentreront principalement sur les questions liées aux salaires. Le gouvernement peut s'accommoder de telles décisions tant qu'il peut continuer la restructuration de l'éducation et à mettre en avant son objectif de fournir une main-d'oeuvre qualifiée à des intérêts privés étroits. Le gouvernement n'a pas de programme pour renforcer le domaine public. Il favorise ses objectifs en obtenant l'accord d'un syndicat, pour ensuite faire pression sur les autres afin qu'ils n'aient pas à imposer des conditions par voie législative &ndash ; ce qui lui a explosé à la figure avec le SCFP-CSCSO.

De plus, les intérêts antisociaux du gouvernement sont également favorisés s'il peut prétendre que ce nouveau mécanisme d'utiliser l'arbitrage exécutoire sur une base volontaire avant d'avoir épuisé tous les aspects de la négociation collective, y compris la grève, est bénéfique pour les jeunes et la société en général. Ces dispositions seront présentées comme un mécanisme de résolution des conflits du travail et ceux qui ne les acceptent pas seront qualifiés d'intransigeants et de perturbateurs.

L'expérience montre que les stratagèmes de relations publiques du gouvernement s'effondrent lorsque les travailleurs refusent d'accepter les limites qu'il tente d'imposer à leur pensée et à leurs actions. Cette leçon tirée de l'expérience de la lutte contre le projet de loi 28 et de son retrait complet est importante pour décider ce qu'il faut faire à l'heure actuelle.


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Numéro 51 - 18 septembre 2023

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