Refuser de se soumettre au diktat et tenir compte des conditions de vie dans les écoles est la voie à suivre
Les travailleuses et travailleurs de l'éducation du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l'Ontario (CSCSO) du SCFP ont innové pour l'ensemble du mouvement syndical en novembre 2022 lorsqu'ils ont défié la tentative du gouvernement Ford d'imposer une convention collective en utilisant la disposition de dérogation de la Charte des droits et libertés et, ce faisant, de violer leur droit de grève et de négociation. Les travailleurs de l'éducation ont montré que c'est en refusant de se soumettre au diktat et aux limites utilisés par le gouvernement et les tribunaux pour empêcher les travailleurs de prendre des mesures pour affirmer leurs droits qu'une voie de négociation peut être établie.
Autrement dit, pour avoir des négociations, les travailleurs ne peuvent pas accepter le diktat du gouvernement, qui est en fait partie de l'ordre constitutionnel existant. Ils doivent agir sur la base des conditions réelles dans les écoles et de leur conscience qui reconnaît que leurs conditions de travail sont les conditions d'apprentissage des élèves. C'est ainsi qu'ils pourront gagner l'opinion publique à leurs revendications. Ce sont les conditions qui déterminent ce qui peut ou ne peut pas être fait, ce qui doit ou ne doit pas être fait, et non le diktat des riches qui déclarent que les services publics doivent être réduits et privatisés afin de payer les riches.
L'ensemble du mouvement syndical s'est uni aux 55 000 travailleurs de l'éducation du SCFP-CSCSO pour défier une convention collective imposée. Depuis ce temps, cet esprit a imprégné les sections avancées du mouvement syndical à travers le Canada. Les fonctionnaires de l'Alliance de la fonction publique du Canada qui, malgré les menaces du gouvernement, se sont mis en grève pour forcer le gouvernement à négocier des conditions de travail qui étaient modifiées en dehors des négociations; les travailleurs de Sel Windsor en grève qui continuent de refuser le diktat de l'entreprise qui tente de briser leur syndicat; et les travailleurs portuaires de la Colombie-Britannique qui ont rejeté une entente de principe qui ne correspondait pas à leurs conditions et revendications réelles, ne sont que quelques exemples.
L'expérience de forcer le gouvernement Ford à reculer sur son projet de loi 28 en novembre 2022 continue de guider les enseignants et les travailleurs de l'éducation de l'Ontario. Aujourd'hui, ils cherchent une voie à suivre face à l'insistance des gouvernements Ford et Trudeau de faire tout ce que les cartels internationaux exigent pour financer l'électrification de l'économie, dont celle d'endetter le peuple et de retirer des fonds aux services publics. Alors qu'ils volent les services publics et contractent des dettes, ces gouvernements refusent d'affirmer le droit des travailleurs de déterminer les salaires et les conditions de travail qui correspondent aux conditions réelles de vie et de travail.
Lorsque les travailleurs font valoir ce dont ils ont besoin pour vivre et travailler dans les conditions existantes, les gouvernements invoquent des pouvoirs de police, comme l'a fait le gouvernement Ford avec la disposition de dérogation, de la Charte des droits et libertés. Ils exigent que les travailleurs restent dans les limites de cet ordre constitutionnel et acceptent le diktat du gouvernement.
Cela montre ce que l'on entend par ordre constitutionnel : le pouvoir des riches qui interdit aux travailleurs de contester ou de résister. Les travailleurs de l'Ontario rejettent ce statu quo ! Les travailleurs de l'Ontario veulent un ordre constitutionnel qui soit fondé sur les conditions réelles et qui corresponde à ces conditions. Les travailleurs de l'Ontario veulent un ordre constitutionnel qui affirme le droit de toutes et de tous à l'éducation, aux soins de santé, aux loisirs, etc. qui sont du plus haut standard que la société peut fournir et qui établit des normes que tous les gouvernements doivent respecter parce que c'est leur devoir de le faire.
En refusant d'être limités par ce que le gouvernement, avec son ordre constitutionnel, dicte, les enseignants et les travailleurs de l'éducation de l'Ontario peuvent faire de nouveaux progrès en s'unissant avec les élèves, les parents et tous les autres pour affirmer le droit à l'éducation et leur droit d'avoir un pouvoir de décision sur la direction que prend leur société.
Cet article a été publié dans
Numéro 44 - 21 août 2023
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