Les travailleurs du sel discutent de comment aller de l'avant

Les travailleurs gagnent confiance dans leur Non! à l'antisyndicalisme

Suite au rejet de l'entente de principe par les mineurs à la mine de sel Ojibway à Windsor, en Ontario, les mineurs ainsi que les travailleurs à la production et les employés de bureau des deux autres unités de négociation de Sel Windsor discutent de la situation et de comment avancer. Les lignes de piquetage sont organisées pour que les travailleurs des trois unités de négociation en grève puissent faires leur horaires de piquetage ensemble, ce qui a grandement consolidé leur unité et leur camaraderie, alors qu'ils discutent en toute franchise entre eux de leurs préoccupations, de leurs questionnements et de leurs opinions. C'est leur riposte aux tentatives de la compagnie et des médias de les diviser.

Une des questions importantes qu'ils discutent présentement est l'entente de principe que les mineurs ont rejetée. Les travailleurs des autres unités de négociation n'ont pas eu à subir les mêmes concessions visant à éliminer leur ancienneté mais, pour eux, il est clair que les mineurs n'ont pas eu d'autre choix que de voter Non. Bien que chaque offre diffère, les travailleurs rapportent qu'ils peuvent constater que la compagnie les considère tous comme jetables. Ils ne permettront pas qu'on divise leurs rangs, disent-ils. Une des clauses qu'ils soulignent en particulier en considérant les offres qui leur ont été faites est celle proposée par la compagnie visant à détériorer les normes de santé et de sécurité mises en place pour prévenir les accidents de travail.

Par exemple, l'entreprise veut que les travailleurs en maintenance travaillent seuls dans la mine et à la surface. La convention actuelle stipule que ces travailleurs doivent travailler en équipe de deux. Cette clause est basée précisément sur l'expérience des travailleurs en maintenance, en particulier depuis qu'un travailleur a été aspiré dans une machine d'empilage alors qu'il la réparait. Un travailleur qui y était là par hasard est intervenu et lui a sauvé la vie. Suite à cette expérience, des clauses ont été spécifiquement ajoutées à la convention collective pour que jamais les travailleurs en maintenance ne soient laissés seuls et qu'il y ait toujours un autre travailleur du même métier en tout temps sur les lieux de travail qui les accompagne. L'entente de principe aurait éliminé cette clause et mis en danger la vie des travailleurs de la maintenance en échange d'une augmentation mineure de leur salaire. Cela montre clairement qu’aux yeux de la compagnie, la vie des travailleurs et le sort de leur famille sont négociables, ce que les travailleurs n'accepteront jamais.

Il y a plusieurs autres attaques de ce genre que les travailleurs repèrent, ce qui leur donne encore plus confiance que leur décision de ne pas accepter la convention.

Par exemple, ils rejettent la façon dont l'entreprise tente d'imposer de nouveaux échelons salariaux. Elle le fait en proposant de nouvelles catégories de travailleurs dont les échelons de travail varient selon la formation qu'ils ont eue. Cependant, les formations en question seraient laissées à la discrétion de la compagnie et les travailleurs savent que cela ne servirait qu'à tenter de les diviser.

Dans une autre partie de l'entente de principe, les dispositions existantes qui prévoient du temps syndical pour permettre à un représentant syndical d'accéder aux informations relatives à la demande de prestations de la CSPAAT d'un travailleur et de l'aider dans sa démarche seraient supprimées. Cela signifie que le syndicat serait limité dans sa capacité à aider un travailleur blessé au travail à s'orienter dans la procédure de la CSPAAT et à demander à l'entreprise de rendre des comptes sur la manière dont elle déclare les accidents du travail.

Comme ils l'ont fait tout au long de leur grève, les travailleurs de Sel Windsor ont forgé leur unité en discutant et en partageant avec franchise leurs opinions pour qu'ils soient tous sur la même longueur d'onde. Ils sont de plus en plus convaincus que leur force réside dans cette unité et ils sont plus confiants que jamais qu'ils vont tenir bon.


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Numéro 42 - 2 août 2023

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