Les travailleurs portuaires de la Colombie-Britannique reprennent la grève
Une attaque organisée par l'État contre les travailleurs portuaires
Les travailleurs portuaires ont repris les lignes de piquetage à
Vancouver le 18 juillet 2023.
Les lignes de piquetage des travailleurs portuaires de la
Colombie-Britannique ont à nouveau été dressées sur toute la
côte mardi en fin d'après-midi, fermant à nouveau les ports. Par
la suite, les propriétaires du port ont demandé au Conseil
canadien des relations industrielles (CCRI) de déclarer que la
reconduction de la grève était une toute nouvelle grève
nécessitant un préavis de 72 heures. Le CCRI a accepté, a
déclaré la grève reconduite illégale et a ordonné aux
travailleurs du port de reprendre le travail.
L'entente de principe, qui a été rejetée par le conseil canadien du syndicat, n'est pas une entente négociée. Elle vient directement du médiateur gouvernemental. Les porte-parole des grandes entreprises et les médias de masse se sont surpassés dans leurs appels au gouvernement Trudeau à reconvoquer le parlement pour adopter une loi qui criminaliserait la grève et imposerait la supposée « entente de principe » du médiateur.
L'ILWU Canada avait interrompu la grève pour évaluer le rapport du médiateur, que tous espéraient suffisant. Il n'a pas répondu à leurs attentes et la grève a été reconduite. Rob Ashton, président du Syndicat international des débardeurs et magasiniers (ILWU), section Canada, a publié un communiqué le 18 juillet dans lequel il explique pourquoi la division canadienne de l'ILWU a voté contre l'entente de principe proposée par le médiateur. Il y affirme :
« Le conseil canadien de l'ILWU ne pense pas que les recommandations puissent protéger nos emplois, ni maintenant ni à l'avenir. Notre position depuis le premier jour est que nous voulons protéger ce qui est de notre ressort et cette position n'a pas changé.
« Compte-tenu des profits sans précédent des compagnies membres de l'Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique au cours des dernières années, les employeurs n'ont pas abordé les questions liées au coût de la vie auxquels nos travailleurs, comme tous les travailleurs, ont été confrontés ces dernières années.
« La durée de la convention collective proposée aujourd'hui, à cette époque d'incertitude, est beaucoup trop longue. Nous devons pouvoir réévaluer l'incertitude qui règne dans les marchés financiers mondiaux pour nos membres.
En réponse à la reprise de la grève, divers organismes publics,
groupes d'entreprises et médias monopolisés ont tout fait pour
blâmer les travailleurs et ont proféré toutes sortes de menaces.
Le ministre fédéral du Travail, Seamus O'Regan, s'est rallié au
mouvement antiouvrier en se faisant l'écho de la déclaration du
CCRI qui criminalise la reconduction de la grève. L'attaque
organisée par l'État pour criminaliser les travailleurs
portuaires est ce que la Chambre de commerce et d'autres groupes
de grandes entreprises, les médias monopolisés et certains
dirigeants gouvernementaux hostiles aux travailleurs réclament
depuis le début de la grève.
L'ILWU Canada a émis un préavis de grève de 72 heures, ce qui
lui permet de reprendre la grève à partir de 9 heures (heure du
Pacifique) le samedi 22 juillet.
La classe ouvrière et ses alliés dénoncent le stratagème évident utilisé pour faire de l'intervention du médiateur quelque chose qu'elle n'est pas censée être. Le rapport du médiateur a été publié en tant que proposition soumise à l'évaluation des employés et des employeurs. La publication du rapport n'a pas mis fin à la grève. Seule la décision des deux parties d'accepter le rapport en tant que convention collective peut mettre fin à la grève. Les travailleurs portuaires ont rejeté le rapport et la grève se poursuivra jusqu'à ce qu'une issue positive soit trouvée.
Il ne faut pas laisser passer l'attaque organisée par l'État. Le seul moyen légitime de mettre fin à la grève est que les employeurs proposent aux travailleurs une convention qui réponde à leurs trois principales revendications : ajuster les salaires pour faire face à l'inflation des prix, cesser de sous-traiter leur travail et permettre aux travailleurs d'avoir leur mot à dire et d'exercer un contrôle sur l'introduction de l'automatisation.
Cet article a été publié dans
Numéro 37 - 19 juillet 2023
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