Des étudiants internationaux organisent avec succès une manifestation de 18 jours

Des étudiants internationaux ont obtenu une importante victoire suite à leur morcha de 18 jours – une manifestation permanente de 24 heures sur 24 – devant le bureau de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) à Mississauga lorsque, le 14 juin, toutes les expulsions ont été temporairement reportées.

L'action résolue des étudiants s'est mérité l'appui de centaines de membres de la communauté, d'organisations communautaires et de migrants ainsi que des gurdwaras, d'artistes, de personnalités publiques et de petites entreprises. La morcha a été entamée le 28 mai et s'est poursuivie avec, à chaque soir, des rassemblements avec des repas, des discours et des spectacles.

Plus de 100 étudiants internationaux sont menacés d'expulsion et au moins huit d'entre eux ont déjà été expulsés. La plupart de ces étudiants sont au pays depuis plus de cinq ans. Ils ont terminé leurs études; ils travaillent et vivent ici. Ils ont été jugés « inadmissibles » ou subissent des procès d'inadmissibilité et plusieurs douzaines d'entre eux risquent l'expulsion à cause de fausses lettres d'admission collégiale remises aux services d'immigration en leur nom par des recruteurs au moment de leur arrivée au Canada. Ce n'est que tout récemment que le gouvernement a intenté des démarches contre eux.

Le 14 juin, le ministre de l'Immigration, Sean Fraser, a annoncé qu'un groupe de travail des services d'Immigration et des fonctionnaires de la ASFC accorderaient des permis de résidents temporaires aux étudiants qui ont étudié dans des collèges et qui peuvent prouver qu'ils ne sont pas impliqués dans une fraude. Ces étudiants éviteront les expulsions ou l'interdiction de cinq ans d'entrer à nouveau au Canada (i.e. inadmissibilité). Les huit étudiants qui ont été injustement expulsés auront l'occasion de se faire entendre et de retourner au Canada. Les expulsions ont été suspendues en attendant les résultats des enquêtes. Bien que cette annonce rassure tous les étudiants pour l'instant, ses détails n'ont pas encore été communiqués par écrit.

Plusieurs questions soulevées par les étudiants face au gouvernement pendant la manifestation restent sans réponse. Le gouvernement canadien assumera-t-il ses responsabilités pour avoir omis de reconnaître les documents frauduleux à l'arrivée des étudiants ? Quelle indemnité sera offerte aux étudiants qui ont été privés de sommeil, ont perdu des emplois et des milliers de dollars en frais juridiques à cause d'erreurs commises par le gouvernement ? Les collèges publics et privés seront-ils tenus responsables de leur complicité dans cette fraude généralisée, pas seulement dans ce cas-ci mais dans tous les autres cas antérieurs ? Que fera le gouvernement pour veiller à ce que les étudiants qui ont étudié, travaillé fort et bâti des vies ici puissent obtenir leur résidence permanente ?

Les organisateurs de la morcha soulignent que plusieurs questions restent sans réponse et ce à quoi s'engage le gouvernement est loin d'être clair. Dès que les enquêtes seront terminées, il se pourrait que le gouvernement aille de l'avant et qu'il expulse certains étudiants.

Les organisateurs de la morcha ont affirmé que si cela se reproduit, les étudiants et la communauté reprendront la morcha et la maintiendront jusqu'à ce que les expulsions soient annulées une fois pour toutes. Ils déclarent : « Nos yeux et nos oreilles sont grand ouverts, nos coeurs battent pour la justice et nous sommes prêts à reprendre le 6900 Airport Road si nécessaire. Nous ne laisserons pas nos frères et soeurs se faire expulser. »


(Photos : Naujawan Support Network, Decent Work and Health, A. Kaur)


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Numéro 31 - 26 juin 2023

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