Le défi de rendre le mouvement ouvrier effectif

– Pierre Chénier, secrétaire du Centre ouvrier du PCC(M-L) –

Depuis le 1er mai 2022, le mouvement ouvrier a fait des progrès indéniables pour briser les limites qui lui sont imposées, que ce soit par les gouvernements, les tribunaux ou les riches et leurs médias. Le défi auquel le mouvement ouvrier est confronté est de savoir comment bâtir son organisation pour mettre à contribution la justice de sa cause et la force du nombre pour faire valoir ses causes. Le mouvement est confronté à des gouvernements qui multiplient les efforts pour éliminer tout droit de regard des travailleurs et créer des divisions dans leurs rangs sur toutes les bases possibles.

En novembre dernier, la résistance des travailleurs de l'éducation du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l'Ontario (CSCSO) à la Loi 28, qui recourait à la clause dérogatoire de la constitution canadienne, a contraint le gouvernement ontarien à abroger sa loi. Cette victoire a ouvert une voie au mouvement ouvrier pour s'unir et se défendre et de dire Non ! au diktat du gouvernement. Les enseignants et les travailleurs de l'éducation de tout le pays suivent cet exemple en s'exprimant sur leurs conditions de travail et en refusant d'être réduits au silence. Ils ont également pris conscience des limites que leur imposent les lois du travail et de la nécessité de transcender ces limites car elles favorisent les intérêts privés à leur détriment et au détriment de la société et de l'environnement naturel.

Dans toute l'Amérique du Nord, les travailleurs de la santé refusent de voir leurs actions limitées à ce que les gouvernements jugent acceptable. Les infirmières du Québec et de New York sont récemment allées en grève pour défier les lois qui leur refusent ce droit.

De plus, la décision de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) de discuter ouvertement de comment renouveler le syndicalisme face aux défis d'aujourd'hui montre que les travailleurs sont conscients que les conditions ont changé. Ils ont pris conscience qu'ils doivent agir différemment, en fonction de ce que les conditions exigent, plutôt que de ce que les riches, les gouvernements et les tribunaux à leur service leur disent qu'ils ont le droit de faire.

De nombreux autres exemples montrent que le mouvement ouvrier s'exprime avec sa propre pensée et sa propre conscience et défie les limites qui lui sont imposées par ceux qui contrôlent les prises de décisions grâce à leur pouvoir et leurs privilèges. La force du mouvement dépend de la mobilisation de ses effectifs et de son organisation, non seulement sur les lieux travail, mais sur une base de masse. C'est un pas en avant qui donne aux travailleurs une maîtrise de leur capacité d'agir et de décider et renforce le mouvement ouvrier.


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Numéro 23 - 1er mai 2023

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