Début de la onzième semaine de grève à Sel
Windsor
Les enseignants et les travailleurs de l'éducation actifs et retraités de Windsor-Essex intensifient leur soutien
Alors que la grève à Sel Windsor entre dans sa 11e semaine et
que les négociations se poursuivent mais progressent lentement,
le soutien aux travailleurs et à leur cause ne cesse de croître,
en particulier parmi les enseignants et les travailleurs de
l'éducation actifs et retraités dont le fonds de pension est
impliqué dans la grève en raison de ses investissements dans les
propriétaires de Sel Windsor, Stone Canyon Industries Holdings
Inc. (SCIH).
Le soutien accru aux grévistes fait suite à l'assemblée annuelle
du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de
l'Ontario (REEO), au cours de laquelle le président provincial
de l'Ontario English Catholic Teachers' Association (l'OECTA) et
la présidente de la Fédération des enseignantes et des
enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO),
district 9 de Greater Essex, ont tous deux demandé que le Régime
de retraite cesse d'aller à l'encontre des valeurs des
enseignants et des travailleurs de l'éducation en ce qui a trait
aux droits des travailleurs par le biais de ses investissements.
La réponse du président du REEO, qui dit qu'il ne pouvait pas
faire grand-chose bien qu'il ait un siège au conseil
d'administration de l'entreprise, n'a manifestement pas été
acceptée.
Le 24 avril, les présidents de
cinq syndicats d'enseignants et de travailleurs de l'éducation
de Windsor-Essex, dont la plupart des membres cotisent au REEO,
ont envoyé une lettre commune à SCIH. Les signataires sont Erin
Roy, présidente du district 9 de la FEESO, Mario Spagnuolo,
président de la FEEO Greater Essex, Jody Meloche, présidente des
enseignants à temps plein et partiel de l'OECTA pour le
secondaire , Adriana Palamides, présidente des enseignants à
temps plein et partiel de l'OECTA pour l'élémentaire, et
Mike Hinch, président de l'Association des enseignantes et
enseignants franco-ontariens (AEFO) Unité 63. Des copies ont
également été envoyées aux exécutifs provinciaux des syndicats
qui les représentent au sein de la Fédération des enseignantes
et des enseignants de l'Ontario (FEO), exprimant la position
unifiée des syndicats qui dit que leur régime de retraite doit
contribuer à l'affirmation des droits des travailleurs dans leur
communauté et que les demandes de continuer comme si de rien
n'était ne sont pas acceptables.
Les présidents écrivent : « Nous comprenons que l'engagement de
négocier de bonne foi avec le syndicat représentant les
travailleurs (Unifor) est creux et que l'objectif de
l'entreprise est de donner le travail à des entreprises de
sous-traitance. Le refus de négocier à moins d'accepter des
concessions importantes va à l'encontre du fonctionnement du
processus de négociation.
« En tant que représentants des syndicats de l'éducation de la
communauté de Windsor-Essex, nous sommes aux côtés des
travailleurs de Sel Windsor. Nous représentons également
les enseignants de notre communauté et notre régime de retraite
(le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de
l'Ontario) est un important investisseur dans la société
propriétaire de Sel Windsor.
« Nos membres ne veulent pas que leur argent soit utilisé pour
nuire à nos voisins. Nous avons tous fait part de nos
préoccupations au RREO et nous continuerons de le faire. Le RREO
est l'un des plus grands régimes de retraite au monde et il est
censé respecter des pratiques d'investissement éthiques et de
justice sociale qui s'alignent sur les valeurs des membres qu'il
est chargé de représenter.
« En tant que dirigeants syndicaux unis aux travailleurs de Sel
Windsor, nous demandons à l'entreprise de retourner à la table
des négociations, en toute bonne foi, pour négocier une
convention collective équitable. »
Le 24 avril, une délégation d'enseignants et de travailleurs de
l'éducation à la retraite, membres de la section 9 des
membres retraités actifs de la FEESO (OSSTF-ARM) de
Greater Essex, a rejoint les travailleurs de Sel Windsor sur
leur piquet de grève. Étant donné que de nombreux membres de
l'ARM sont également membres du REEO, l'exécutif de
l'organisation a décidé de faire un don financier et de faire
connaître ses préoccupations quant à l'utilisation de leurs
fonds de pension de cette façon et de publier une déclaration.
Sur la ligne de piquetage, Bruce Awad, président de la section 9
de l'ARM et ancien gouverneur de la FEO, qui coparraine le plan
au nom des enseignants de l'Ontario, a remis aux travailleurs un
don de 500 $ à leur fonds de grève ainsi qu'une copie de la
lettre que le groupe a envoyée au responsable du régime de
retraite des enseignants pour lui demander d'user de son
influence auprès des propriétaires américains afin de négocier
de bonne foi avec les travailleurs une convention collective
qu'ils puissent accepter au lieu d'essayer de briser leur
syndicat.
La lettre adressée par les retraités au président-directeur
général du régime de retraite, Jo Taylor, se lit comme suit :
« La section 9 de l'ARM, Greater Essex (membres retraités actifs
de la FEESO), représente de nombreux enseignants et travailleurs
de l'éducation retraités de Windsor et du comté d'Essex, dont
beaucoup sont membres du RREO.
« Le 17 février, les membres des sections locales 1959 et 240
d'Unifor qui travaillent dans la mine de sel, l'installation
d'évaporation et les bureaux de Sel Windsor à Windsor ont été
contraints d'aller en grève après que les propriétaires
américains de l'entreprise, Stone Canyon Industries Holdings
Inc., aient refusé d'entamer des négociations à moins qu'ils
n'acceptent la sous-traitance et d'autres concessions
inacceptables. On sait que l'entreprise travaille avec un
cabinet d'avocats américain spécialisé dans le démantèlement des
syndicats et qu'elle s'est livrée à ce qu'il convient d'appeler
une campagne pour briser les syndicats car, bien qu'elle ait
finalement accepté d'entamer des négociations avec les
syndicats, elle a continué à tenter de briser la grève en
recourant à des tactiques provocatrices et en continuant à
insister pour que les travailleurs acceptent la sous-traitance.
« Nous et l'ensemble du mouvement syndical dans nos communautés
et au-delà savons que le Régime de retraite des enseignants de
l'Ontario est un investisseur clé dans Stone Canyon, l'un de ses
gestionnaires d'actifs siégeant même au conseil d'administration
de la société de portefeuille, composé de huit membres.
« Au fil des ans, en tant que membres actifs de la FEESO, nous
nous sommes battus bec et ongles pour défendre nos droits et
ceux de tous les travailleurs de l'Ontario contre les
gouvernements successifs de la province. Aujourd'hui, les
enseignants et les travailleurs de l'éducation doivent
recommencer à se battre contre le gouvernement Ford qui s'écarte
de la constitution pour essayer de dicter sa conduite plutôt que
de négocier. Nous ne pouvons pas rester silencieux alors que
l'argent de nos retraites est utilisé par une entreprise
américaine antisyndicale pour attaquer les travailleurs
canadiens et leurs syndicats sous notre nez, dans notre propre
communauté où les enseignants de Windsor ont mené la lutte dans
les années 1970 pour les droits syndicaux !
« Les investissements du RREO dans Stone Canyon n'ont pas pour
effet de ‘créer des répercussions positives et durables', ce qui
est l'un des objectifs déclarés de notre fonds de pension. Ils
nuisent délibérément à l'avenir de nos amis et des membres de
notre famille à Sel Windsor, qui sont obligés de se battre pour
l'existence même de leur syndicat ! Nous demandons à tous ceux
qui le peuvent de s'exprimer maintenant pour obliger Stone
Canyon à cesser ses activités de démantèlement des syndicats au
Canada et qu'elle entame des négociations sérieuses avec les
syndicats des travailleurs en vue de parvenir à une convention
collective acceptable pour les deux parties. J'aimerais savoir
ce que vous et le RREO pouvez faire pour encourager Stone Canyon
à mettre fin à ses tactiques antisyndicales et à négocier de
bonne foi. »
(Empower Yourself Now. Photos: EYN)
Cet article a été publié dans
Numéro 22
- 25 avril 2023
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