Les fonctionnaires fédéraux dressent des piquets de grève partout au pays
Défendons la dignité du travail ! Soutenons les travailleuses et travailleurs de l'Alliance de la fonction publique du Canada !
Ligne de piquetage sur la colline du parlement à Ottawa, 19
avril 2023
Plus de 155 000 fonctionnaires fédéraux sont en grève. La grève a commencé à 0 h 01 le 19 avril. Le président de l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), Chris Aylward, a déclaré : « Nos membres sont prêts à se battre pour une convention collective bonne, raisonnable et juste. » Il a ajouté que le syndicat restera en grève jusqu'à ce qu'il y ait un règlement sur les principaux enjeux.
Le secrétariat du Conseil du Trésor du Canada est en plein déni. Il dit avoir fait « tout ce qui était en son pouvoir » pour parvenir à une entente. « Le gouvernement a présenté une offre équitable et concurrentielle à l'AFPC et a répondu à toutes ses revendications », dit-il. Il affirme que les demandes de l'AFPC « sont inabordables et auraient une incidence grave sur la capacité du gouvernement de fournir des services aux Canadiens ».
Lorsque le Conseil du Trésor du Canada fait ces déclarations,
il cite des statistiques et des comparaisons qui ne font rien
pour mettre en lumière les conditions de travail réelles des
fonctionnaires qui sont touchés au point qu'ils ont voté
massivement en faveur de la grève. Par exemple, la dernière
rengaine du gouvernement est que le taux d'inflation est en
baisse et qu'il descendra à 3 % cette année. L'expérience
des Canadiens dans tout le pays avec l'augmentation des coûts de
la nourriture et d'autres produits n'est pas de 3 % et le
stress aux endroits de travail n'est pas de
3 % ! ! En répétant que son offre salariale est
conforme aux recommandations de la Commission de l'intérêt
public (CIP), le gouvernement ne fait que souligner qu'il
n'écoute pas ce que les fonctionnaires lui disent au sujet de
leurs conditions de vie et de travail.
Une CIP est établie et mandatée par la Commission des relations de travail et de l'emploi dans le secteur public fédéral « pour aider les parties à parvenir à une entente ». Un document d'information publié par le Conseil du Trésor précise que « les offres que nous faisons à tous les agents négociateurs tiennent compte des conditions économiques actuelles, dont les autres conventions collectives de la fonction publique et l'inflation, ainsi que de la capacité du gouvernement d'attirer et de retenir du personnel hautement qualifié, des conditions d'emploi au sein du gouvernement fédéral par rapport à d'autres lieux de travail au Canada, et d'une gestion budgétaire responsable ». De tels propos ne servent qu'à créer un climat qui dépeint les fonctionnaires fédéraux comme étant déraisonnables, des ayant droit, des privilégiés, etc. Les tentatives de nuire à la réputation des fonctionnaires qui défendent la dignité du travail méritent d'être dénoncées.
L'incapacité du gouvernement fédéral à parvenir à une entente négociée avec ses employés pour renouveler les conventions collectives arrivées à échéance il y a près de deux ans montre que les discours des libéraux sur le soutien à la « classe moyenne » sont des paroles creuses. Lorsque des entreprises supranationales et des oligopoles réclament des aides publiques pour « investir » dans l'extraction de minerais essentiels à l'économie de guerre des États-Unis, dans la construction d'usines de batteries, dans le conditionnement de matières premières canadiennes en vue de leur exportation vers les États-Unis et dans d'autres activités semblables qui permettront à des intérêts privés étroits de réaliser des bénéfices exceptionnels, il n'est jamais question de restrictions ou de capacités financières. En fait, ces stratagèmes pour payer les riches sont présentés comme la garantie de la prospérité pour les travailleurs, même si les entreprises peuvent déplacer leur production à tout moment et utiliser cette menace pour forcer les travailleurs à faire des concessions.
Le semblant de souci du Conseil du Trésor pour le bien-être des travailleurs canadiens comme fondement de la politique gouvernementale est exposé par la façon dont le gouvernement traite ses propres employés, comme l'« offre » qui réduirait encore davantage les salaires puisqu'elle ne correspond même pas au taux d'inflation. Une telle attaque contre le droit des travailleurs de négocier un contrat acceptable est ensuite utilisée pour établir un précédent dans tout le Canada pour les travailleurs de tous les secteurs, en premier lieu le secteur public, les non-syndiqués, les travailleurs à la demande, etc.
Comme on pouvait s'y attendre, toute cette propagande du
Conseil du Trésor va de pair avec des discussions sur une loi de
retour au travail, ce qui confirme que le gouvernement utilise
les menaces de criminalisation comme outil de négociation.
Utiliser le poids de l'État pour contraindre les travailleurs à
« accepter » des réductions de salaire et des conditions
inacceptables est peut-être légal, mais ce n'est pas acceptable.
Comment faire face au refus du gouvernement de s'entendre sur
l'aide à apporter aux travailleurs licenciés, sur la protection
du travail à distance et de répondre aux graves accusations de
racisme dans les lieux de travail fédéraux, sont autant de défis
que les travailleurs doivent relever.
Ligne de piquetage à Windsor, 19 avril 2023
Forum ouvrier appelle les Canadiens et les Québécois à manifester leur soutien aux travailleurs de l'AFPC. Sans sourciller, les gouvernements successifs versent des sommes exorbitantes aux entreprises privées qui font le travail des fonctionnaires fédéraux, ainsi qu'aux agences d'emploi temporaire qui fournissent des travailleurs sur une base contractuelle. Pourtant, ils continuent de prétendre que les demandes des fonctionnaires sont inabordables. Leur propagande anti-travailleur et leurs idéaux élevés sont pitoyables et méritent d'être dénoncés d'un océan à l'autre.
L'AFPC représente deux groupes de travailleurs. Le premier, que l'AFPC appelle le groupe du Conseil du Trésor, comprend des travailleuses et des travailleurs répartis dans plus de 20 ministères et organismes. Le deuxième groupe, représenté par l'AFPC et son sous-élément, le Syndicat des employé-e-s de l'Impôt, comprend les travailleuses et travailleurs de l'Agence du revenu du Canada (ARC). Le gouvernement a qualifié d'« essentiels » environ 47 000 travailleuses et travailleurs représentés par l'AFPC. Bien que ceux-ci soient en position de grève légale, ils doivent continuer de se présenter au travail. Le gouvernement définit un service essentiel comme « un service nécessaire à la sécurité du public, ou d'une partie du public, à un moment donné ». En fait, tous les travailleurs sont essentiels au fonctionnement de la fonction publique. Les blâmer pour leurs revendications salariales qui « auront une incidence sur la capacité du gouvernement de fournir des services aux Canadiens », c'est renverser la vérité, car c'est le mauvais traitement des travailleurs fédéraux soumis à l'offensive antisociale du gouvernement qui affecte « la capacité du gouvernement à fournir des services aux Canadiens ».
Des piquets de grève sont dressés à plus de 250 endroits au pays, selon l'AFPC. Huit piquets sont prévus dans la région d'Ottawa-Gatineau, où le gouvernement fédéral est le plus gros employeur. D'autres piquets ont été dressés un peu partout au pays, où des travailleuses et travailleurs de tous les secteurs de l'économie ont l'intention de se joindre aux syndiqués de l'AFPC pour manifester leur appui.
Les membres de l'AFPC et les sympathisants peuvent trouver la
ligne de piquetage la plus proche en utilisant l'outil
de recherche de ligne de piquetage de l'AFPC.
Cet article a été publié dans
Numéro 21
- 19 avril 2023
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