Les mineurs de sel de Pugwash, en Nouvelle-Écosse, soutiennent les grévistes de Sel Windsor
Empower Yourself Now s'est entretenu avec un travailleur de Pugwash, en Nouvelle-Écosse, qui a vécu directement ce que Stone Canyon Industries Holdings Inc, les propriétaires de Sel Windsor, a fait aux mineurs de Sel Windsor à Pugwash. La société de portefeuille a acheté Windsor Salt en 2021, au moment où les travailleurs de Pugwash négociaient une nouvelle convention collective.
« Dès le début des négociations, il était clair que l'entreprise n'avait pas l'intention de négocier réellement, bien qu'il y ait eu beaucoup de discussions. Dès le départ, l'entreprise a engagé un cabinet antisyndical américain, Cozen O'Connor, et a fait appel à un avocat antisyndical connu d'Halifax et a présenté au syndicat des [demandes de] concessions insensées. Au fil des mois de négociations, ils ont retiré quelques concessions, mais au bout du compte, il en restait encore beaucoup. Ils n'ont jamais vraiment voulu aborder les enjeux soulevés par le syndicat.
« Dès le départ, le syndicat voulait simplement que quelqu'un dans l'entreprise entende ses préoccupations. Le syndicat ne comprenait pas les actions de l'entreprise, car ses demandes n'étaient pas extraordinaires. Ils ont donc fini par faire venir leur avocat américain, qui a changé de ton et a 'écouté', mais rien n'a changé. Ils avaient leur ordre du jour, qui semblait être de provoquer une grève et d'essayer de briser le syndicat autant qu'ils le pouvaient, quel qu'en soit le prix.
« Ils ont dépensé des millions de dollars pour tenter d'intimider les travailleurs, en faisant venir par bateau du sel en vrac de leurs autres mines à Halifax et à Summerside (Île-du-Prince-Édouard) pour leur montrer qu'ils n'avaient pas besoin du sel de Pugwash. Ils ont également installé des clôtures et des caméras tout autour du site et formé des employés de l'entreprise pour qu'ils effectuent des tâches syndicales essentielles. Ils ont également violé les lois du travail en envoyant aux membres des lettres sur leurs propositions, disant comment elles étaient équitables et qu'essentiellement la direction du syndicat mentait [aux travailleurs].
« La grève à Pugwash n'a finalement duré que deux semaines. La raison n'est pas que les travailleurs ont obtenu ce dont ils avaient besoin, mais que quelques jours après avoir rejeté l'offre de l'entreprise et être sortis en grève, l'entreprise a envoyé à tout le monde une lettre d'intimidation indiquant que son offre était encore valable pendant deux semaines et qu'après cela, la situation se dégraderait. Cette lettre a intimidé suffisamment de personnes pour qu'elles fassent le tour du syndicat et demandent un nouveau vote sur l'accord initial, qui a été adopté.
« En ce qui concerne les concessions, la convention collective existante n'était pas très explicite sur la sous-traitance, il n'y avait donc pas grand-chose à enlever par rapport à ce qui existe au syndicat de Windsor [Ontario]. Ils font déjà appel à des sous-traitants pour l'entretien tout au long de l'année et leurs confient de temps à autre d'autres tâches qui relevaient auparavant de la compétence du syndicat. La nouvelle convention collective est truffée de petites modifications au langage qui suppriment essentiellement les droits relatifs aux congés, à l'annulation des quarts de travail, etc. Autrement dit, il n'y a pas vraiment d'élément énorme qu'ils ont pu soutirer comme la sous-traitance à Windsor. Une des grandes concessions imposée par l'entreprise a été de ne pas verser de salaire rétroactif et de supprimer cette clause de la convention collective. Parmi les autres concessions, elle a fait en sorte que les travailleurs puissent renoncer à toute période de vacances dépassant le minimum prévu par la législation du travail... ce qui a pour effet de réduire la main-d'oeuvre. Ils ont également combiné certaines classifications d'emploi, ce qui a entraîné des suppressions de postes.
« J'espère que cela aidera les travailleurs de Windsor et nous suivons avec intérêt ce qui se passe là-bas. »
(EmpowerYourselfNow.ca)
Cet article a été publié dans
Numéro 14 - 21 mars 2023
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