Le sauvetage minier : essentiel à la santé et la sécurité des travailleurs
Une des équipes de sauvetage minier de la mine Ojibway de Sel Windsor s'est mérité le premier prix lors de la 70e compétition annuelle de Sauvetage minier Ontario en 2019.
Un exemple de l'expertise que les travailleurs des mines ont accumulée en santé et sécurité et qui bénéficie à l'industrie minière tout entière est celui du sauvetage minier. Les travailleurs des mines de sel en grève à Windsor, en Ontario, expliquent qu'ils ont près de cinq équipes de sauvetage minier, composées de bénévoles, qui travaillent sur le site. Ces travailleurs font une formation en sauvetage minier pour ensuite se joindre à l'équipe de sauvetage pour tout l'Ontario, laquelle peut être appelée à intervenir partout dans la province en cas de catastrophe ou d'urgences de différentes sortes. Sauvetage minier Ontario maintient un réseau de bases minières munies de l'équipement nécessaire dans toutes les régions de l'Ontario qui sont financées par un prélèvement annuel auprès des sociétés minières.
En mars 2022, le ministère du Travail du gouvernement ontarien a lancé une consultation sur les façons d'améliorer la sécurité minière. À ce moment-là, il avait souligné que : « Le sauvetage est le travail le plus difficile et le plus dangereux du secteur minier et il est souvent effectué dans des conditions qui 'posent un danger immédiat pour la vie ou la santé'. Parce que les mines deviennent de plus en plus profondes et que les distances à partir du puits augmentent ou que les sociétés explorent de nouveaux sites et mines, les intervenants d'urgence doivent faire face à des risques de plus en plus importants, ce dont il faut tenir compte dans la planification des interventions en cas de situations d'urgence[1]. »
Le ministère souligne que : « Les sauvetages miniers en Ontario sont effectués par des intervenants d'urgence bénévoles qui doivent posséder d'importantes aptitudes physiques et des connaissances et qui doivent obtenir un appui élevé. » Le sauvetage minier de l'Ontario exige des répondeurs qu'ils aient un examen physique annuel et des tests cliniques pour évaluer leur état de santé. Tous les membres de l'équipe doivent avoir des connaissances minimales en premiers soins pour venir au secours des blessés. Ils sont nombreux à avoir des compétences avancées en premiers soins. Les répondeurs peuvent être appelés à intervenir dans des opérations d'évacuation et de sauvetage. Ils sont appelés à retrouver les mineurs tués à leur travail. Par exemple, les travailleurs de l'équipe de sauvetage minier des mines de Sel Windsor ont fait partie des équipes envoyées à la mine de sel Goderich lorsqu'une tornade a frappé la mine et qu'un travailleur a été tué. Les équipes de l'extérieur ont été appelées à intervenir pour éviter que les collègues de ce travailleur n'aient pas à sortir eux-mêmes le corps de leur camarade. Ce geste prend toute sa signification lorsqu'on considère que les propriétaires des mines de sel sont en compétition et que la mine de sel de Goderich est l'un des principaux compétiteurs de la mine de sel Windsor. Les travailleurs expliquent que ce n'est pas comme cela qu'ils voient les choses, qu'ils sont tous des mineurs qui veillent les uns sur les autres. Ils travaillent ensemble pour le sauvetage minier et ils ne permettront pas qu'on les retourne les uns contre les autres.
Pour en revenir à la situation à Sel Windsor, les coordinateurs de Sauvetage minier Ontario ont décidé que la mine d'Ojibway ne pouvait pas être exploitée pendant la grève, comme le souhaitait l'entreprise, parce que parmi les cadres que l'entreprise utilise pour essayer de maintenir la production sous terre, elle ne dispose pas d'un nombre suffisant de sauveteurs miniers qualifiés. Cela montre que, malgré toute sa bonne volonté, la compagnie ne fonde pas ses actions sur ce qui est sécuritaire ou non, ni sur les normes existantes, mais sur ce qu'elle peut faire sans se faire prendre. Dans ce cas-ci, elle n'a pas pu s'en sauver en raison des normes qui existent et aussi parce qu'elles ont été défendues. Cela réaffirme l'importance des prises de position des travailleurs et leur rejet des demandes de la compagnie visant à démanteler leur syndicat. Ils savent qu'ils ne peuvent s'appuyer que sur eux-mêmes pour exploiter le site en toute sécurité.
Note
1. Intervention d'urgence et sauvetage dans les mines, Province de l'Ontario, 1er mars 2022
(Photo : Workplace Safety North)
Cet article a été publié dans
Numéro 13
- 17 mars 2023
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/FO2023/Articles/FO08134.HTM
Site Web: www.pccml.ca Courriel: redaction@pccml.ca