Des résolutions sur des sujets de préoccupation
Voici quelques unes des nombreuses résolutions adoptées au
Congrès qui expriment bien l'étendue des sujets de préoccupation
qui ont animé les congressistes et leur détermination à
s'engager dans des actions pour résoudre les problèmes
auxquels eux et la société font face.
Négociations du secteur public
La résolution appelle la FTQ, tous ses syndicats affiliés et tous ses membres à soutenir les travailleurs et travailleuses du secteur public dans leur effort pour négocier une amélioration de leurs conditions et de meilleurs services publics. La résolution exige que le gouvernement cesse sa gestion par arrêté ministériel et ca campagne pour diviser les travailleurs et les travailleuses par tous les moyens.
Des délégués du secteur privé sont intervenus pour s'engager à
mener des actions en appui à leurs collègues du secteur public.
Des délégués ont averti que toute tentative de passer une loi
pour imposer des conditions sera fermement opposée par tous et
par toutes. Une travailleuse du secteur public a dit que les
lois spéciales et les décrets rendent les travailleurs et les
travailleuses invisibles, éliminent leur voix et leurs
revendications, surtout en ce qui concerne les plus vulnérables
d'entre eux et ceux qui connaissent les conditions de vie et de
travail les plus précaires.
Santé et sécurité au travail
La résolution mandate le Comité de la santé et de la sécurité du travail de la FTQ à développer un plan d'action, avec le budget nécessaire, pour forcer la CNESST [Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail] à adopter une réglementation qui permet une réelle prise en charge par les travailleurs et travailleuses de la prévention dans les milieux de travail.
Un délégué a fait remarquer que la Loi 27 du gouvernement
Legault de soi-disant modernisation du régime de santé et
sécurité du travail s'attaque à la prévention en remettant la
question dans les mains de négociations entre les employeurs et
les syndicats, lorsque ceux-ci ne s'entendent pas, et dans les
mains de la CNESST et ultimement du gouvernement s'il n'y pas
d'entente. Les travailleurs luttent pour leur prise en charge de
la prévention, de la formation, et exigent que la CNESST adopte
une réglementation qui va dans ce sens pour que cesse la flambée
des décès et des lésions professionnelles aux endroits de
travail.
Loi anti-briseurs de grève au fédéral
La résolution réclame l'adoption d'une loi anti-briseurs de grève au niveau fédéral, qui interdit aux employeurs de recourir à des briseurs de grève externes (embauchés spécifiquement pour faire le travail normalement effectué par les travailleurs en grève) ou internes (qui travaillent habituellement dans un des établissements de l'employeur) et prévoit des pénalités financières importantes pour ceux qui persisteront à utiliser des briseurs de grève.
L'adoption de la résolution a été renforcée par la présence et
l'intervention au Congrès de travailleurs sous juridiction
fédérale qui sont présentement en grève ou en lockout. Les
matelots d'Océan remorquage à Sorel-Tracy sont en grève depuis
le 20 juin 2022, alors que les débardeurs du port de Québec sont
en lockout depuis le 15 septembre 2022, et, dans les deux cas,
ils sont ouvertement remplacés par des scabs. Les syndicats
affiliés et les délégués ont fait une collecte de dons sur les
lieux pour appuyer ces travailleurs de même que ceux de la
Société québécoise du cannabis (SQDC) en grève depuis la fin mai
2022.
Un statut pour tous les travailleurs migrants
La résolution réclame que les gouvernements fédéral et provincial accordent dans les plus brefs délais la résidence permanente à tous les travailleurs et travailleuses, peu importe leurs fonctions, en attente de régularisation de leur statut migratoire de même qu'aux personnes qui vivent sans statut et Canada et qui travaillent dans la précarité absolue alors qu'elles font une grande contribution à la société et aux communautés.
La résolution s'est mérité une ovation debout de toute la
salle, une expression du fort sentiment de la nécessité de
l'unité d'action à la défense des droits et de la dignité de
tous et de toutes, en commençant par les sections les plus
vulnérables et aux conditions les plus précaires, qui a animé le
Congrès. Une association à la défense des migrants était
d'ailleurs présente au Congrès, et son représentant tenait des
échanges avec les congressistes sur la lutte dans laquelle les
migrants et leurs alliés sont engagés pour obtenir un statut
complet pour tous.
La résolution a été une véritable gifle pour ceux qui aiment se
livrer à la dénonciation du Québec en prétendant que le peuple
québécois est xénophobe, alors qu'il ne cède pas sa place pour
ce qui est de défendre les travailleurs de tous les coins du
monde.
Droits autochtones
La résolution exhorte le gouvernement du Québec à adopter et à mettre en application immédiatement la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et le gouvernement fédéral à la mettre en application. Elle demande aussi au gouvernement du Québec d'accélérer la mise en oeuvre des 142 appels à l'action du rapport Viens [Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics : écoute, réconciliation, progrès] et d'adopter des politiques et des pratiques conformes aux « appels à l'action » de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Elle demande aussi que le gouvernement du Québec adopte et reconnaisse le jour férié établi par le gouvernement fédéral à titre de Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
Cette résolution a également été accueillie par une forte
ovation de l'ensemble du Congrès, soulignant la forte relation
fraternelle entre le peuple québécois et les peuples autochtones
dont de nombreux Québécois sont issus pour former la nation
québécoise.
Loi électorale du Québec
La résolution demande à la FTQ de participer avec tous les groupes qui participent à la vie démocratique au Québec pour corriger la loi électorale, notamment en ce qui concerne la restriction actuelle que la loi impose à leur participation aux campagnes électorales en les considérant comme des tiers. Toutes les avenues doivent être envisagées, dont des pressions politiques auprès des élus de l'Assemblée nationale, y compris des recours légaux. La résolution rappelle que les syndicats ont le mandat de défendre les travailleurs en tout temps, et que cela comprend le débat lors des campagnes électorales sur les enjeux des élections. La résolution déclare que la loi empêche les syndicats et d'autres organisations d'intervenir librement pendant les élections, les privant de faire une représentation essentielle à l'atteinte de leurs objectifs.
Un représentant d'un syndicat du secteur public est intervenu lors de la discussion sur la résolution et a dénoncé les interdictions qui ont été faites aux syndicats de publier du matériel sur les élections et des ordres qui leur ont même été donnés en vertu de la Loi électorale de retirer du matériel relatif aux élections de leur site web.
Cet article a été publié dans
Numéro 11 - 14 mars 2023
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