Notre sécurité est dans la défense des droits de toutes et tous !
Défendons les ressources, les moyens de subsistance et le travail des Canadiens! Soutenons les travailleurs de Sel Windsor!
La grève des travailleurs de Sel Windsor est un autre cas où un conglomérat américain/mondial s'empare de la production canadienne d'un produit de base essentiel et pense qu'il peut faire tout ce qu'il veut pour s'approprier une part toujours plus grande de la richesse produite par les travailleurs, y compris les tactiques de briseurs de grève, les campagnes pour briser les syndicats, le chantage et le refus de négocier. Les antécédents du cabinet d'avocats américain dont les services ont été retenus, connu pour son expertise dans le démantèlement des syndicats, et de l'avocat que l'entreprise a embauché pour faire son sale boulot sont très révélateurs à cet égard. L'expérience des travailleurs canadiens et québécois montre sans l'ombre d'un doute qu'on ne devrait pas leur permettre de mener des activités au Canada.
Comme pour la lutte des travailleurs de Stelco en Ontario et des travailleurs de l'aluminium et d'autres au Québec, et comme dans le cas des travailleurs du secteur public qui sont de plus en plus forcés de se battre pour leurs conditions, le soutien des autres travailleurs et des communautés touchées, ainsi que de l'opinion publique en général, sera important pour les travailleurs de Sel Windsor. L'expérience vécue par les travailleurs de Pugwash, en Nouvelle-Écosse, avec l'arrivée de cette même entreprise sur la scène canadienne ne doit pas se répéter.
Les faits
Les travailleurs de Sel Windsor sont attaqués par un cartel californien qui cherche à les priver de leurs droits et à liquider leurs moyens de subsistance. Ce cartel mondial a pris le contrôle de toutes les installations de production de Sel Windsor en 2021, notamment en Ontario et en Nouvelle-Écosse, et s'attaque partout aux salaires, aux avantages sociaux et à la sécurité que les travailleurs du sel ont acquis par leurs luttes syndicales.
Le cartel a informé les 250 travailleurs des sections locales 1959 et 240 d'Unifor de Windsor qu'il n'y aura pas de renouvellement de leur convention collective s'ils n'acceptent pas de renoncer à leur sécurité d'emploi. Il veut avoir le droit de monopole de licencier des travailleurs à tout moment et de les remplacer par d'autres qu'il peut embaucher par l'intermédiaire d'entrepreneurs. Celui lui permet d'abaisser les salaires, de réduire les avantages sociaux et de supprimer tout droit à la sécurité d'emploi. C'est ainsi que le cartel veut exproprier encore plus la valeur que les travailleurs du sel produisent, valeur qu'il peut sortir de la communauté et du Canada pour la mettre dans les poches des oligarques de la Californie et d'ailleurs dans le monde. Cela ne doit pas passer ! Le sel et les installations de production qui sont ici depuis 1893 et fournissent une ressource vitale pour la sécurité routière, la production alimentaire et la transformation chimique appartiennent aux Canadiens. Le cartel californien n'a pas le droit de voler ce qui appartient de droit aux travailleurs canadiens, à leurs communautés et au Canada et de bafouer leur dignité.
Le cartel mondial s'est déjà acquis une piètre réputation à priver les travailleurs de leurs droits après avoir pris le contrôle des opérations de Sel Windsor au Canada. En 2021, il a dicté une nouvelle convention collective qui impose de nombreuses concessions aux travailleurs de la mine de Pugwash, en Nouvelle-Écosse, et a refusé de discuter ou de négocier quoi que ce soit d'autre. Il a commencé à stocker du sel à Halifax et à l'Île-du-Prince-Édouard et il a fait savoir aux travailleurs, à leurs familles et à la communauté qu'il avait une capacité de production annuelle de plus de 29 millions de tonnes de sel dans 24 installations de production, 15 usines de traitement et 130 lieux de stockage en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Il a menacé d'utiliser le poids de sa position mondiale s'il y avait la moindre hésitation à accepter la convention collective qu'il leur imposait et c'est avec cette démonstration de force qu'il s'est imposé aux travailleurs de la petite communauté.
À Windsor, l'État a joint ses forces à celle du cartel le 1er mars en lui accordant une injonction de la cour provinciale contre les mineurs de sel pour affaiblir leur piquet de grève et permettre aux briseurs de grève, aux camions et aux trains d'entrer pour poursuivre la production et sortir le sel. Cette attaque conjointe du cartel et de l'État contre les droits des travailleurs doit être dénoncée avec force. Les Canadiens doivent répondre à ces attaques en soutenant activement les travailleurs de Sel Windsor sur les lignes de piquetage et financièrement et en faisant entendre leur voix partout au pays et à l'échelle internationale. L'attaque du cartel et de l'État contre les travailleurs et contre ce qui appartient de droit aux Canadiens ne doit pas passer !
Si le cartel continue de refuser de négocier de bonne foi avec les Canadiens qui produisent le sel dans son objectif d'accroître le vol des ressources et de la valeur qu'ils produisent, comme il l'a déjà fait en Nouvelle-Écosse, les travailleurs de Windsor et du reste du Canada et du Québec doivent le remettre à sa place. S'il n'est pas en mesure d'exploiter ces installations de production essentielles d'une manière mutuellement avantageuse pour les travailleurs, les retraités, leur communauté et le Canada dans son ensemble, et de façon respectueuse des rapports établis au cours de 129 années de production à Windsor, alors il ne devrait pas être dans le secteur du sel et les gouvernements dignes de ce nom devraient lui montrer la porte et permettre aux travailleurs d'établir un arrangement qui leur soit favorable dans l'esprit moderne du respect et de la défense des droits et de la dignité de tous.
Laura Chesnik de EmpowerYourselfNow.ca interviewe Dario Zuech du comité de négociation d'Unifor à la mine. |
Qui a décidé qu'il est acceptable de permettre à un cabinet d'avocats américain, réputé pour son expertise à briser les syndicats, d'opérer au Canada en toute impunité. Où sont les lois qui défendent les travailleurs et les revendications qu'ils sont en droit de faire ? Les gouvernements de l'Ontario et du Canada parlent beaucoup des droits humains ailleurs dans le monde, ils parlent d'ingérence étrangère et même de souveraineté, mais ils n'ont aucun souci pour le droit des travailleurs canadiens de vivre et de travailler dans la dignité. Quelle définition des droits humains et du droit international fondé sur des règles ces gouvernements défendent-ils lorsqu'ils affirment qu'ils ne peuvent pas s'ingérer dans les décisions d'entreprises privées parce que cela nuirait aux relations canado-américaines et serait mauvais pour l'économie ? Que valent ces lois et tribunaux qui acceptent des injonctions protégeant des intérêts privés étroits ?
Les Canadiens ont bien l'intention de demander des comptes à ces gouvernements. Ils y parviendront en continuant de réclamer ce qui leur appartient de droit. Dans cette lutte, défendons les justes revendications des mineurs du sel et des travailleurs de Windsor ! Opposons-nous au démantèlement des syndicats par des cabinets d'avocats sans scrupules, surtout lorsqu'ils viennent des États-Unis où les travailleurs se battent également contre leurs manoeuvres, et opposons-nous aux gouvernements et aux tribunaux qui, au nom de grands idéaux, aident à financer, à soutenir et à protéger les intérêts privés étroits qui ont recours à ces cabinets d'avocats.
Notre sécurité est dans la défense des
droits de toutes et tous !
Défendons les ressources, les moyens de subsistance et le
travail des Canadiens !
Soutenons les travailleurs de Sel Windsor !
(Photos:Unifor)
Cet article a été publié dans
Numéro 9 - 6 mars 2023
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