Tous avec les infirmières et les travailleurs de la santé!

Les infirmières de la Mauricie-Centre-du-Québec disent « Non à la restructuration des soins sur le dos des travailleurs! »


Piquet de masse devant l'hôpital Sainte-Croix à Drummondville, 26 février 2023

Les infirmières de la Mauricie-Centre-du-Québec, appuyées par tous les travailleurs de la santé, sont engagées dans une lutte de masse pour faire échec à la restructuration des soins qui a été décrétée par la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la région (CIUSSS MCQ).

Le 6 février dernier, au nom de faire face à la pénurie d'infirmières dans les hôpitaux et les centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) de la Mauricie et du Centre-du-Québec, la direction du CIUSSS MCQ a annoncé que les infirmières de tous les secteurs devront travailler au moins une fin de semaine sur trois. La mesure est entrée en vigueur le 26 février à l'hôpital Sainte-Croix de Drummondville et elle doit s'étendre graduellement à l'ensemble du personnel infirmier de la région d'ici l'automne 2023.

La directive signifie que les infirmières seront déplacées là où le CIUSSS va les assigner pour travailler la fin de semaine. Par exemple, des infirmières qui travaillent en soins à domicile ou en milieu scolaire pourront être forcées de travailler à l'urgence dans les hôpitaux ou dans les CHSLD. La direction du CIUSSS a aussi annoncé que d'autres mesures seront annoncées bientôt, dans le même esprit, au sujet de la période estivale. Le syndicat qui représente les infirmières, le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ), a aussi eu connaissance d'un document qui prévoit la fusion des centres d'activité dans les établissements. Cela voudrait dire de plus grands déplacements d'infirmières vers des secteurs qui ne leur sont pas familiers, des fermetures de services, des abolitions de postes, un épuisement accru des infirmières et une dégradation accrue des services dans l'ensemble.

Tout ceci a été fait sans l'approbation ou la consultation même des premières concernées, celles qui assurent les services, soignent les gens et sauvent des vies. Cela a été fait au nom de soulager les infirmières qui connaissent les pires situations de temps supplémentaire obligatoire et de pénurie de main-d'oeuvre. Cela est fait également au nom d'accroître la flexibilité dans les conditions de travail et les conventions collectives des infirmières. Ce sont précisément deux des thèmes principaux de l'offensive actuelle du gouvernement Legault, et cela en dit long sur ce qu'on entend par flexibilité.

Les infirmières de la région se sont engagées dans la lutte contre cet arbitraire et ce diktat dès que ces annonces ont été faites. En assemblée générale, les infirmières ont manifesté leur intention de démissionner en masse si ces mesures ne sont pas retirées. Elles ont commencé à signer des lettres de démission pour montrer à quel point elles sont outrées et déterminées à la fois. Elles ont commencé des moyens de pression comme cesser de fournir des statistiques qui ne sont pas essentielles aux soins et qui servent pour des fins de gestion. Le syndicat a annoncé un fonds de défense syndical d'un million de dollars pour compenser les infirmières qui subiraient des représailles si elles refusent de changer de département pour travailler une fin de semaine sur trois.

Au lieu de discuter avec les infirmières et d'examiner avec elles comment les problèmes de la main-d'oeuvre et des services peuvent être abordés, la direction du CIUSSS s'est précipitée au Tribunal administratif du travail (TAT) pour faire déclarer illégales les actions des infirmières. Elle a plaidé que les actions des infirmières étaient des actions concertées s'apparentant à une grève dans une période où une convention collective est en vigueur, ce qui est illégal selon les lois du travail, et la juge lui a donné raison dans son jugement du 25 janvier. La direction du CIUSSS a crié victoire alors que les infirmières demeurent fermement opposées aux mesures annoncées qui aggravent tous les problèmes.

Le 26 janvier, des centaines d'infirmières et de travailleurs de la santé ont manifesté à Drummondville pour exiger le retrait des mesures et indiquer que la lutte continue.

Plusieurs infirmières tenaient des pancartes qui affichaient leur numéro d'emploi, avec des slogans comme « de héros à simples numéros » ou « juste un numéro », dénonçant le fait que le système actuel les transforme en choses alors qu'elles sont des êtres humains avec des droits, dont le droit essentiel de prendre part de façon décisive à toutes les décisions qui les concernent.

La lutte continue et Forum ouvrier salue cette lutte vigoureuse à la défense des droits et de la voix des travailleurs et des travailleuses de la santé et des services dont le peuple dépend pour son existence.


(Photos: FIQ)


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Numéro 8 - 3 mars 2023

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