Un rassemblement à Vancouver
souligne le deuxième anniversaire de
la grève des travailleurs de Ledcor
Une dénonciation militante des violations des droits des travailleurs par l'entreprise et les gouvernements
Depuis septembre 2019, les membres de la
section locale 213 de la Fraternité
internationale des ouvriers en électricité (FIOE)
ont maintenu sans relâche des lignes de piquetage
devant les bureaux de Ledcor Technical Services
(LTS) à Port Moody et au siège social de
l'entreprise à Vancouver. Alors que les
travailleurs entament
le 25e mois de leur grève, un rassemblement
militant a eu lieu devant le siège social de LTS
pour appuyer leurs justes revendications et
dénoncer Ledcor et le gouvernement fédéral qui
refusent obstinément de régler une première
convention collective pour ces travailleurs. Les
orateurs se sont succédé pour s'engager à appuyer
les justes
revendications des travailleurs.
Les travailleurs ont rejoint la section locale de
la FIOE en 2017 et ont tenté de négocier une
convention collective de deux ans avec
l'entreprise pour améliorer leurs salaires et
leurs conditions de travail, et mettre fin à la
sous-traitance de leur travail par LTS. Le 30
septembre 2019, ils se sont mis en grève après que
l'entreprise a licencié 31 travailleurs sans
motif ni préavis. Depuis, ils maintiennent des
piquets de grève au siège de LTS à Vancouver et
sur leur lieu de travail, maintenant à Port Moody.
Le
travail principal des travailleurs est
l'installation de câbles à fibres optiques. Telus
et d'autres grandes entreprises de communication,
en plus d'employer leurs propres travailleurs,
passent des contrats avec des entreprises comme
LTS qui paie ses techniciens à la pièce, ce qui
signifie qu'ils gagnent beaucoup moins et ont des
avantages
sociaux inférieurs à ceux des employés de Telus
qui font le même travail. LTS donne à son tour le
travail en sous-traitance à d'autres entreprises.
Les monopoles de télécommunication utilisent cette
méthode de sous-traitance à des entreprises comme
LTS comme moyen d'éliminer la main-d'oeuvre
permanente et de transformer tous les techniciens
en « entrepreneurs indépendants » sans
protection en vertu du Code canadien du
travail (fédéral) ou de la législation
provinciale, la Loi sur les normes d'emploi
de la Colombie-Britannique.
Le rassemblement du 1er octobre a été
organisé avec le soutien de la Fédération du
travail de la Colombie-Britannique, du Conseil du
travail de Vancouver et du district, du Conseil du
travail de New Westminster et du district et de
nombreux syndicats, dont les Syndicats des métiers
de la construction, le Syndicat des Métallos, le
Syndicat international des débardeurs et
magasiniers, le Syndicat canadien de la fonction
publique et la section locale 40 de Unite
Here. Les orateurs ont dénoncé l'entreprise pour
le traitement qu'elle réserve aux travailleurs et
la loi fédérale sur le travail qui permet aux
entreprises d'avoir recours à des briseurs de
grève, ainsi que le Conseil
canadien des relations industrielles (CCRI) pour
les retards dans le traitement des nombreuses
plaintes déposées par le syndicat en 2019. Le
CCRI a rendu sa décision seulement le 26
juillet 2021.
Robin Nedila, représentant des travailleurs de
LTS pour la section locale 213 de la FIOE, a
indiqué que « le CCRI a conclu que LTS a violé le
Code canadien du travail en refusant de
reconnaître la section locale 213 de la FIOE
comme agent négociateur de tous les employés de
l'accréditation », une décision qui « a
causé un préjudice irréparable à la capacité de
négociation de la section locale de la
FIOE 213 ». Il a expliqué que
l'entreprise avait délibérément et stratégiquement
menti aux travailleurs d'un département en leur
disant qu'ils n'étaient pas membres du syndicat.
Les autres plaintes du syndicat ont été rejetées.
En décembre 2019, le syndicat a demandé au
Conseil canadien du travail d'intervenir et de
régler les conditions d'une première convention
collective, comme le précise l'article 80
(1)-(4) du Code canadien du travail, qui
permet au conseil d'« enquêter sur le différend
et, s'il le juge utile, de régler les conditions
de la
première convention collective entre les
parties ». Le Conseil a reporté sa décision
sur cette demande jusqu'après la décision du CCRI
sur les plaintes de pratiques déloyales de travail
émises par le syndicat.
Les travailleurs de LTS bénéficient d'un large
soutien de la part des travailleurs, des syndicats
et du public depuis le début de leur grève. Les
participants au rassemblement se sont engagés à
poursuivre leur appui continu, tant financier que
sur les lignes de piquetage.
Cet article est paru dans
Numéro 93 - 8 octobre 2021
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