Une nouvelle loi qui interdit les manifestations devant les établissements de santé et les écoles
- Pierre Chénier -
Les travailleurs de la santé du Québec manifestent
le 9 juillet 2020 devant leur endroit de
travail pour défendre leurs droits et ceux de
leurs patients dans les conditions de la COVID-19.
Le 23 septembre, le gouvernement Legault a
adopté à toute vapeur, à l'unanimité de tous les
députés moins une abstention, la Loi 105, Loi
établissant un périmètre aux abords de certains
lieux afin d'encadrer les manifestations en lien
avec la pandémie de la COVID-19.
Pour que la loi soit adoptée en quelques heures,
avec l'accord de tous les partis, le gouvernement
a réduit de façon drastique la durée des étapes
requises pour l'adoption d'une loi, limitant même
le débat à l'Assemblée nationale à une période de
45 minutes pour l'adoption du principe de la loi
et à une autre période de 45 minutes pour
l'adoption de la loi.
Le gouvernement du Québec et les partis de
l'Assemblée nationale ont cherché à justifier la
loi comme étant une loi d'exception visant à
protéger les enfants, les malades ainsi que les
travailleurs de la santé et de l'éducation contre
les manifestations de ceux qu'on appelle les
antivax.
Le premier ministre François Legault a tenté de
justifier la loi en disant : « Ce n'est pas vrai
qu'on va accepter ça. Au moment où on manque
cruellement d'infirmières dans notre réseau de la
santé, on ne peut pas laisser une poignée de
radicaux leur rendre la vie encore plus difficile.
»
Cette loi n'est pas une loi d'exception et elle
n'a rien à voir avec la protection des personnes
vulnérables et des travailleurs. Elle est la
continuation de ce qui est devenu la norme des
gouvernements de la gouvernance par décret. Cette
gouvernance a été renforcée à la faveur de la
pandémie et cause d'énormes problèmes en empêchant
les travailleurs d'exercer leur droit d'avoir une
voix décisive dans la détermination des solutions
des problèmes auxquels le système de santé fait
face. Il ferme aussi la porte à toute voie de
discussion rationnelle et informée sur les
problèmes du système de santé et les solutions à
lui apporter. Tout ce que ces gouvernements font,
c'est recourir aux pouvoirs de police et créer
toutes les divisions et tous les antagonismes
possibles pour briser l'unité du peuple.
La
déclaration du premier ministre qu'il est du côté
des infirmières est invraisemblable quand on
connaît l'histoire des gouvernements depuis trente
ans, dont le sien. Ces gouvernements ont
directement causé la démission en masse des
infirmières sans parler de tous les problèmes de
santé y compris de santé mentale qui les affectent
et qui affectent l'ensemble du personnel de la
santé. Leurs actions servent les intérêts privés
étroits. Le gouvernement ne se reconnaît aucune
responsabilité envers la population, qui comprend
le financement adéquat du système de santé et du
personnel et la mise en oeuvre d'un ensemble de
mesures qui comprennent la vaccination et d'autres
mesures protectrices en coopération avec ceux qui
soignent les patients.
Son attaque contre le personnel de la santé et de
l'éducation, contre les parents inquiets et
d'autres personnes, se voit au fait que sa loi
interdit, dans un périmètre donné, toute
manifestation en lien avec les mesures d'urgence
sanitaire, et toute incitation sur les médias
sociaux et autres pour de telles manifestations
devant les établissements de santé et les
institutions d'enseignement. Il s'agit d'un décret
de plus pour empêcher la solution des problèmes
mise de l'avant par ceux et celles qui fournissent
les services, sous prétexte de contrer les
extrémistes, les complotistes, etc.
Les travailleurs luttent pour calmer la situation
en dénonçant ces décrets provocateurs et en
unissant le peuple pour mettre de l'avant des
revendications qui soutiennent des solutions aux
problèmes qui bénéficient au peuple et à la
société.
Forum ouvrier lance l'appel à tous à
s'opposer à la perpétuation de la gouvernance par
décret. Défendons tous le droit des travailleurs
qui soignent la population et enseignent aux
jeunes à avoir une voix décisive dans la
détermination de ce qu'il faut faire pour assurer
le bien-être et les droits de toutes et tous.
Cet article est paru dans
Numéro 90 - 1er octobre 2021
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