Québec
Le gouvernement adopte un régime antiouvrier de santé et sécurité au travail
Le 30 septembre, près de 500 travailleurs
et travailleuses ont manifesté devant l'Assemblée
nationale à Québec pour rejeter la Loi 59 de
démantèlement du régime de santé et de sécurité du
travail, Loi modernisant le régime de santé et
de sécurité du travail, au moment où elle
était en train d'être adoptée à 72 voix en
faveur, 44 contre et aucune abstention.
Les
travailleurs de toutes les centrales syndicales du
Québec étaient représentés. Y participaient
notamment des Métallos, des travailleurs de la
construction, des débardeurs de Montréal, des
travailleurs du chantier maritime de la Davie à
Lévis, des cols bleus de Montréal, des
travailleurs de la santé et d'autres secteurs.
L'union des travailleuses et travailleurs
accidentés ou malades (UTTAM) y était aussi, avec
une forte délégation.
Le porte-parole de l'UTTAM a bien exprimé la
position de tous les participants lorsqu'il a dit
dans ses brèves remarques à la
manifestation : « Il faut tous et toutes
qu'on se souvienne de ce qui s'est passé ici
aujourd'hui à l'Assemblée nationale où un parti
qui a obtenu 37 % du vote aux dernières
élections s'est donné le droit de bouleverser nos
régimes de santé et de sécurité, d'arracher des
droits aux travailleuses et aux travailleurs alors
que toutes les organisations qui les représentent
sont contre cette loi et que les partis
d'opposition ont voté contre. Il n'y a aucun
consensus, c'est inacceptable qu'il ait passé
par-dessus tout cela et on continue de se battre
pour nos droits. »
Le sentiment de tous était que les travailleurs
rejettent que le pouvoir décisionnel en ce qui
concerne la santé et la sécurité des
travailleurs soit contrôlé par les intérêts
privés. Dans une discussion avec un militant du
Centre ouvrier du Parti, un représentant en
prévention du Syndicat des débardeurs du port de
Montréal a expliqué que la remise de la sécurité
entre les mains des employeurs est un recul énorme
et inacceptable qui met en danger la vie même des
travailleurs.
Pendant
ce temps, la veille de l'adoption du projet de loi
59, le ministre du Travail Jean Boulet affirmait
une fois de plus que ce sont les intérêts privés
qui doivent faire la loi. Il a dit : « L'une
des façons retenues pour assurer l'efficacité des
mécanismes de prévention et de participation est
la possibilité d'implanter des programmes
multiétablissements. En effet, l'approche
multiétablissements permet à un employeur de
déployer un même programme de prévention à
plusieurs endroits sous sa responsabilité. Cela
lui permet d'être plus efficient s'il possède plus
d'un établissement dans son entreprise. La
décision d'utiliser le multiétablissements revient
à l'employeur puisque c'est lui qui est
responsable de la gestion de la santé et de la
sécurité dans ses établissements. Il en est
imputable. »
Les travailleurs rejettent cette affirmation et
ce diktat irresponsables. À la manifestation, ils
ont clairement exprimé qu'ils rejettent cette loi
et que la seule réponse possible est
l'intensification de la défense de leur droit à
des conditions de travail salubres et
sécuritaires.
La défense des droits est
la défense des vies !
Cet article est paru dans
Numéro 90 - 1er octobre 2021
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