Coastal GasLink détruit un site archéologique sur le territoire des Cas Yikh

Le 22 septembre 2021, après plusieurs jours de confrontations entre les chefs Gidimt'en/Cas Yikh, leurs membres, et Coastal GasLink (CGL) et la GRC, des entrepreneurs ont complètement déblayé le site archéologique qui avait été détruit par de la machinerie lourde pour la construction d'un oléoduc de gaz de méthane.

Les chefs Gidimt'en et leurs sympathisants se sont portés à la défense de plusieurs sites archéologiques d'une valeur culturelle pour empêcher leur destruction sur le territoire non cédé des Cas Yikh (Grizzly House) appartenant au clan Gitdimt'en du peuple Wet'suwet'en. La compagnie d'oléoduc Coastal GasLink a obtenu un permis de modification de site (SAP) de la Commission du pétrole et du gaz de la Colombie-Britannique (BCOGC) par le biais d'un processus de consultation biaisé et inefficace et sans le consentement libre, préalable et éclairé des chefs ancestraux Wet'suwet'en. Les Wet'suwet'en soutiennent depuis plusieurs années que la route de l'oléoduc met en danger des espèces essentielles, des sites d'activités culturelles et ancestrales, n'a pas l'autorisation des Wet'suwet'en et n'est pas prévue dans leurs projets d'utilisation de la terre, surtout en ce qui concerne le développement des politiques face aux changements de climat. Ce site archéologique en particulier est important pour les Wet'suwet'en pour la protection de notre héritage culturel pour les générations futures et pour la protection de notre histoire orale, de nos valeurs ancestrales et pour nos droits pérennes et nos négociations pour les titres.

La compagnie continue de violer ses propres règlements et conditions établis par les instances gouvernementales comme l'OGC ainsi que ses propres Certificats d'évaluation environnementale. Ni CGL ni l'OGC de la Colombie-Britannique n'ont entamé une consultation avec les Cas Yikh ou avec le Bureau des Wet'suwet'en (OW) pour l'obtention du permis. Le processus de consultation et d'obtention de permis est terriblement biaisé et n'est qu'un processus d'approbation automatique pour permettre à la compagnie de continuer ses activités. Par exemple, des dossiers envoyés au Bureau des Wet'suwet'en étaient protégés par un mot de passe et impossibles à ouvrir. L'information qui y était contenue n'a donc jamais pu être étudiée, et encore moins approuvée. Silence ne veut pas dire consentement et la poursuite de la destruction d'un site ancestral d'une valeur culturelle est troublant et violent.

Un archéologue qui travaille avec les Cas Yikh a affirmé récemment au sujet du site culturel menacé actuellement par CGL :

Un permis de modification du site a été accordé dans le but de défricher GbSs-8 pour faire place au gazoduc Coastal GasLink, mais aucune information sur les activités de travail/défrichage proposées n'a été partagée avec OW, Wo'os, Cas Yikh ou l'auteur de ce rapport. Ce que l'on sait de l'archéologie de Ts'elkay Kwe Ceek est rudimentaire. Cela est particulièrement inquiétant étant donné l'intensité avec laquelle le paysage a été habité et utilisé (selon les témoignages oraux et écrits) et la concentration des sites d'habitation et d'utilisation (lithiques, sentiers et dépressions culturelles). Par conséquent, toute destruction du patrimoine archéologique de Ts'elkay Kwe Ceek doit être considérée comme une erreur grossière de calcul de la part du promoteur et de ses archéologues. En effet, étant donné qu'aucune consultation ou consentement n'a été accordé pour le permis de modification du site, le déroulement de la destruction du site est très irrégulier et probablement illégal.

Un grand nombre de mesures ont été prises pour empêcher la destruction de ce site, y compris une lettre de mise en demeure envoyée à tous les partis, dont les ministres provinciaux responsables des terres et des forêts. Le chef ancestral Dini ze'Woos y a écrit :

Pour parler clairement, nous n'autorisons pas et ne consentons pas à la destruction, ou à quelque « altération » ou impact que ce soit sur notre héritage archéologique. Ceci en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones — une déclaration mise en oeuvre par le gouvernement de la Colombie-Britannique par la loi C41, qui indique : :

4. Article 11 (1). Les peuples autochtones ont le droit d'observer et de revivifier leurs traditions culturelles et leurs coutumes. Ils ont notamment le droit de conserver, de protéger et de développer les manifestations passées, présentes et futures de leur culture, telles que les sites archéologiques et historiques, l'artisanat, les dessins et modèles, les rites, les techniques, les arts visuels et du spectacle et la littérature. (2). Les États doivent accorder réparation par le biais de mécanismes efficaces — qui peuvent comprendre la restitution — mis au point en concertation avec les peuples autochtones, en ce qui concerne les biens culturels, intellectuels, religieux et spirituels qui leur ont été pris sans leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause, ou en violation de leurs lois, traditions et coutumes.

Le travail qui se poursuit à seulement quelques centaines de mètres du poste de contrôle Gidimt'en, un site de réoccupation appartenant aux Cas Yikh, est une violation de la législation provinciale DRIPA [la Loi de la Déclaration de Colombie-Britannique sur les droits des peuples autochtones adoptée en novembre 2019]. Ce travail se fait sans le consentement des Cas Yikh et par conséquent nous exigeons que le permis soit révoqué et qu'un processus de consultation adéquat soit entamé.

Pour de plus amples informations, svp voir : yintahaccess.com

Contact avec les médias :
Jennifer Wickham, coordonnatrice des médias au poste de contrôle Gidimt'en
Courriel : Yintahaccess@gmail.com

Numéro de téléphone : 778-210-0067

(24 septembre 2021. Photo: Gidimt'en Checkpoint)


Cet article est paru dans

Numéro 89 - 29 septembre 2021

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