L'éducation est un droit

Identifier les problèmes et leur trouver des solutions

L'éducation est un droit. Cette affirmation est à peu près acceptée par tous dans le monde d'aujourd'hui, mais qu'est-ce que ça signifie ? Comment ce droit est-il défini et comment faire pour qu'il soit appliqué en pratique ? Une chose est sûre : définir et faire respecter ce droit est une nécessité. Si nous n'offrons pas aux générations futures une éducation correspondant au niveau requis par les sociétés et le monde d'aujourd'hui, comment pouvons-nous entrevoir l'avenir que nous souhaitons ?

https://cpcml.ca/images/Education/Slogans/EducationEstUnDroit.JPGMais qui décide de ce dont les sociétés ont besoin aujourd'hui ? Qui décide du contenu et du financement de l'éducation ? Quelles sont les formes de culture sociale, politique et autres que le système d'éducation inculque aux jeunes aujourd'hui ? Comment se fait le règlement des comptes avec la vieille conscience de la société, comme la discrimination cruelle dont sont victimes les enfants et les familles autochtones et le racisme systémique auquel ils sont confrontés ? Comme la discrimination que subissent les enfants issus de familles d'immigrants et d'autres milieux ou l'exploitation des étudiants internationaux comme s'ils étaient des vaches à lait pour l'économie canadienne ? C'est plus de 19 milliards de dollars sur le dos des « étudiants avec visa ». Comment le système d'éducation identifie-t-il et traite-t-il les problèmes de l'adolescence et de la croissance et les nombreuses questions connexes ?

Le traitement de ces questions par les gouvernements à tous les niveaux soutient-il les éducateurs, les écoles, les communautés et surtout les jeunes, ou ces choses sont-elles utilisées pour nous diviser ? Traite-t-on les jeunes comme des êtres humains ayant des droits ou simplement comme une catégorie de « choses » à récompenser ou à punir, des choses à consommer selon des valeurs définies à l'avance ?

Le système d'éducation est financé pour éduquer et former les jeunes en fonction des besoins de l'économie. Lorsque cette économie est entre les mains d'une minuscule oligarchie financière, dont l'action est uniquement centrée sur ses propres besoins, l'orientation de l'économie et du système d'éducation est fixée en fonction des objectifs privés très étroits des oligarques en position de contrôle. Que devons-nous faire, nous éducateurs et personnes concernées par l'éducation et la jeunesse, face à cette réalité ?

Dans le domaine de l'éducation, ce que les gouvernements jugent bon de fournir est décidé en fonction des objectifs privés étroits de ceux qui possèdent et contrôlent l'économie, et en particulier les entreprises qui produisent et vendent tout sur le marché de l'éducation. Cela inclut les infrastructures nécessaires, les bâtiments, les ordinateurs, le mobilier, les manuels scolaires et les équipements de toutes sortes. Mais les tentacules de ces intérêts privés s'étendent bien au-delà, jusqu'au type de travailleurs qu'ils veulent que le système produise pour leur marché du travail. Le contrôle de ces puissants intérêts privés s'étend aussi au curriculum et à la recherche et surtout à l'objectif même du système d'éducation.

L'objectif de ceux qui dirigent le système d'éducation d'en haut est de servir les intérêts privés de ceux qui contrôlent l'économie, l'oligarchie financière. Quand l'objectif vient d'en haut, cela signifie que les éducateurs et les jeunes sont soumis à une pression énorme d'obéir et de s'adapter à cette atmosphère antisociale de servir des intérêts privés étroits et leur marché, y compris leur marché du travail. Ils sont obligés de se « débrouiller par eux-mêmes » et de « faire tout ce qu'il faut » pour s'assurer une place dans le système d'éducation et le marché du travail contrôlés par les oligarques financiers.

Or, ils ont beau essayer, ces intérêts privés étroits ne contrôlent pas et ne peuvent pas contrôler la volonté du peuple. Ils ne peuvent pas forcer les éducateurs et les travailleurs sociaux, les parents et les étudiants à se soumettre à leurs désirs volontairement. C'est un gros problème pour les intérêts privés, mais un atout important pour la société. Si l'accès à l'éducation est une source d'inquiétude constante pour les jeunes générations à cause des coûts et de la culture du chacun pour soi, de nombreux jeunes défient ce diktat pour se construire un avenir brillant. Si la dégénérescence du système d'éducation apporte de plus en plus son lot de stress pour les enseignants, les travailleurs de l'éducation, les directeurs et les parents, nombreux sont ceux qui, poussés par le courage, le dévouement et une détermination sans pareil, trouvent les moyens de dire Non ! aux coupures, à la privatisation, au diktat et à l'imposition d'objectifs et de conditions inacceptables. Même les administrateurs, qui sont engagés et pressés par ceux qui ont la mainmise sur l'éducation et veulent que les écoles, les collèges et les universités soient gérés comme des entreprises privées dont le but premier est de faire de l'argent, osent s'exprimer malgré les menaces de perte d'emploi et d'autres formes de représailles.

Cette résistance, ce refus de céder, cet esprit de dire Non ! quand c'est nécessaire, rend l'unité d'action entre les éducateurs, le personnel de soutien, les étudiants et les parents vivifiante et importante. Elle rend les demandes et les revendications de ceux qui travaillent et vivent dans le réseau de l'éducation -- éducateurs, étudiants, parents et autres -- vivifiantes et importantes.

Les éducateurs sont des professionnels qui ont assumé un devoir envers la société, envers leurs étudiants et envers eux-mêmes. Lorsqu'ils parlent de leurs conditions de vie et de travail et des problèmes qui se posent dans le domaine de l'éducation en raison des coupures budgétaires et du manque de financement ou à cause des diktats de puissants intérêts privés, leur voix vaut plus que de l'or. Nous devons les écouter et les soutenir lorsqu'ils se battent pour affirmer leurs droits et parler en leur propre nom.

Nous avons besoin d'une société qui garantisse les droits, y compris le droit à l'éducation, car nous avons besoin d'enseignants, de travailleurs de l'éducation, d'écoles, de collèges et d'universités éclairés pour aider à élever nos jeunes et ouvrir la voie au progrès de la société.

(Photos: ETT, FEESO)


Cet article est paru dans

Numéro 88 - 27 septembre 2021

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