Le gouvernement du Québec sur le
point de
démanteler
le régime de santé et sécurité au
travail
Les travailleurs et leurs syndicats réclament le retrait du projet de loi 59 antiouvrier et antisocial
Manifestation contre le projet de loi 59
devant l'Assemblée nationale à Québec le 26
août 2021
En dépit de la ferme opposition des travailleurs,
de leurs syndicats et des organisations de défense
des travailleurs accidentés, le gouvernement du
Québec se prépare à adopter le projet de
loi 59, Loi modernisant le régime de
santé et de sécurité du travail, la
commission de
l'Assemblée nationale du Québec chargée d'étudier
la loi article par article ayant terminé son
travail. Le projet de loi considère ouvertement la
santé et la sécurité des travailleurs comme un
coût qui doit être réduit pour ceux qui achètent
la capacité de travailler des travailleurs,
notamment par
une attaque en règle contre la réparation des
lésions professionnelles et l'indemnisation des
travailleurs accidentés. Il exclut aussi la voix
des travailleurs dans la prise de décisions en
matière de prévention aux endroits de travail.
Par une hypocrisie
scandaleuse, le ministre du Travail Jean Boulet a
déclaré en commission que l'octroi de tout pouvoir
décisionnel aux employeurs vise à renforcer
l'imputabilité des employeurs puisque c'est eux
qui, ultimement, sont responsables d'assurer les
programmes de prévention nécessaires
aux endroits de travail ! En attaquant la
réparation et l'indemnisation des travailleurs
accidentés, le projet de loi déclare à toutes fins
pratiques que les travailleurs sont des choses
jetables pour les intérêts privés étroits qui
contrôlent l'économie. Les travailleurs de la
construction ont
fait remarquer que les attaques à la prévention
interviennent au moment même où une pénurie de
main-d'oeuvre est invoquée pour ouvrir massivement
les chantiers à une main-d'oeuvre qui, de plus en
plus, ne reçoit pas la formation nécessaire pour
garantir sa sécurité. Les travailleurs qui
quittent le
secteur à cause des mauvaises conditions de
travail, notamment en ce qui a trait à la
sécurité, peuvent aisément être remplacés par des
travailleurs moins bien formés, créant un cycle
qui ne finit jamais. Ce traitement des
travailleurs comme des objets jetables accroît les
dangers pour tous les
travailleurs.
Le 21 septembre dernier, par un vote unanime
à la réunion de son bureau de direction, la
Fédération des travailleurs et des travailleuses
du Québec (FTQ) a pris la décision de demander le
retrait du projet de loi 59. La FTQ est la
plus grande centrale syndicale au Québec et elle
regroupe la majorité des travailleurs industriels
du Québec tout en étant largement représentée dans
le secteur public également. Sur son bureau
siègent des représentants d'un grand nombre de
syndicats affiliés, dont le Syndicat des Métallos,
la FTQ-Construction, Unifor, les Teamsters, les
Travailleurs unis de l'alimentation et du
commerce, le Syndicat canadien de la fonction
publique, le Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes, l'Alliance de la
fonction publique du Canada, l'Association
internationale des machinistes et des travailleurs
de l'aérospatiale et plusieurs
autres. La Centrale des syndicats démocratiques
(CSD) demande elle aussi le rejet du projet de
loi 59. La Confédération des syndicats
nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats du
Québec dénoncent le projet de loi 59 comme
étant inacceptable.
Les travailleurs discutent des actions à mener
pour que le projet de loi 59 ne passe pas.
(Photos: SCFP, UTTAM)
Cet article est paru dans
Numéro 87 - 24 septembre 2021
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