Les préoccupations des
travailleurs sont les préoccupations de toutes et
de tous
Non
à l'utilisation de la loi pour attaquer les droits des
travailleurs et travailleuses des postes !
- Jeff Callaghan -
Jeff Callaghan est le directeur national,
région de l'Atlantique, du Syndicat des
travailleurs et travailleuses des postes (STTP).
Je pense que le plus grand problème pour nous, le
STTP, lorsqu'il s'agit de notre employeur, est de
nous assurer que celui-ci, et par extension le
gouvernement, respecte le travail que nous faisons
et ne se contente pas de le reconnaître du bout
des lèvres. Lorsque nous sommes confrontés à une
pandémie, on nous qualifie de héros, on qualifie
notre travail d'essentiel et pourtant, chaque fois
que nous exerçons l'un de nos droits fondamentaux
dans ce pays, à savoir le droit de retirer notre
travail par la grève, le gouvernement intervient
et protège les intérêts de l'employeur.
Nous
n'avons pas vraiment eu l'occasion de négocier
librement une convention collective depuis un bon
moment. Si l'on fait abstraction de la
prolongation de deux ans de la convention
collective que nous venons d'accepter, pendant au
moins les trois ou quatre dernières rondes de
négociations, Postes Canada a été réticente à
aborder des
questions vraiment importantes comme la santé et
la sécurité. En raison de son intransigeance et
sachant que le gouvernement assure ses arrières,
Postes Canada n'a pas négocié et le gouvernement a
tout simplement balayé nos droits fondamentaux,
nous a forcé à retourner au travail par voie
législative et nous a imposé des conventions
collectives.
Je pense que c'est là le principal enjeu pour les
travailleurs de Postes Canada, qui est de
s'assurer que nous sommes en mesure de négocier
librement avec notre employeur sans ingérence,
sans que la société d'État sache que le
gouvernement assure ses arrières et non ceux des
travailleurs.
Le droit de grève est censé être un droit
fondamental et il a été confirmé par la Cour
suprême du pays. Pourtant, chaque fois que les
travailleurs, non seulement ceux de Postes Canada
mais aussi ceux de tout le pays, exercent ce
droit, les gouvernements de toutes les
allégeances, non seulement les libéraux et les
conservateurs mais aussi le NPD
à l'échelle provinciale, interviennent, prennent
le parti de l'employeur et légifèrent pour nous
priver de nos droits.
Nos membres s'attendent à beaucoup plus et, en ce
qui concerne le syndicat, nous consacrons une
grande partie de nos ressources financières et
humaines à la négociation de conventions
collectives pour nos membres, tant dans le secteur
public que dans le secteur privé. Nous avons
constaté à maintes reprises que les employeurs
assis en face de
nous disent du bout des lèvres qu'ils apprécient
notre travail, qu'ils comprennent nos problèmes,
mais ils ne font rien pour répondre à ces
préoccupations, sachant qu'il y a un gouvernement
dans leur camp.
Notre principale préoccupation, d'abord et avant
tout, est notre santé et notre sécurité au
travail. Nous avons des employeurs qui vont de
l'avant avec de nouveaux programmes, qui
introduisent de nouveaux équipements et processus
de travail, des équipements automatisés qui
mettent en jeu le gagne-pain des travailleurs.
Nous devons être en mesure de négocier librement
avec notre employeur sur ces questions, afin de
nous assurer que nos travailleurs sont bien
protégés à l'avenir. Et nous ne pouvons pas le
faire efficacement compte tenu de la façon dont
les choses se passent dans ce pays et dans les
provinces, avec des gouvernements qui sont prêts à
prendre
chaque fois le parti de l'employeur plutôt que
celui des travailleurs.
Dans le contexte particulier de la pandémie et
des élections fédérales qui viennent de se
terminer, tous les partis politiques ont dit
combien ils appréciaient les travailleurs, comme
ceux de Postes Canada, qui ont travaillé pendant
la pandémie en fournissant des services essentiels
aux gens. Pourtant, une fois les élections
fédérales terminées, nous
savons que les gouvernements vont revenir à leur
ancienne façon de prendre le parti de l'employeur.
Il faut que cela cesse si nous voulons avoir une
quelconque paix sociale dans ce pays. Les
travailleurs doivent sentir qu'ils sont respectés,
que les syndicats sont respectés et que le travail
qu'ils font est important pour l'ensemble du pays.
Cet article est paru dans
Numéro 86 - 22 septembre 2021
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