La gouvernance par décret ne fera qu'aggraver la crise du système de santé de la Saskatchewan
- Barbara Biley -
Rassemblement contre la réimposition du décret
ministériel en vertu des pouvoirs d'urgence
qui ordonne le redéploiement des travailleurs de
la santé, le 14 septembre 2021
Les travailleurs de la santé de la Saskatchewan
dénoncent le gouvernement qui impose un décret
ministériel en vertu de ses pouvoirs d'urgence qui
lui permettra encore une fois de redéployer des
milliers de travailleurs de la santé de leur
emploi normal. Le décret d'urgence a réintroduit
une lettre d'entente qui avait été négociée par le
passé entre l'Autorité de la
santé de la Saskatchewan (SHA) et les syndicats et
qui est arrivée à échéance en juillet.
Le Syndicat des employés du gouvernement de la
Saskatchewan (SGEU), le Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP) et le Syndicat
international des employés de service
(UIES-Ouest), qui ensemble représentent plus
de 30 000 travailleurs de la santé, ont
dénoncé le
décret du gouvernement imposé au beau milieu des
négociations entre les syndicats et la SHA pour
une mise à jour de la lettre d'entente.
La lettre d'entente précédente qui avait été
conclue par voie de négociation correspondait à la
situation qui prévalait dans les premiers mois de
la pandémie. Elle est arrivée à échéance en
juillet lorsque le gouvernement provincial a levé
le décret de la santé publique ainsi que toutes
les restrictions et mesures liées à la pandémie.
Les négociations visant à
renouveler la lettre d'entente pour prendre en
compte les conditions actuelles ont commencé
le 9 septembre mais, dès le lendemain, le
gouvernement a menacé d'imposer un décret
d'urgence le 13 septembre qui imposerait la
lettre d'entente qui avait déjà été négociée, ce
qu'il a fait.
L'UIES-Ouest a souligné dans une déclaration
le 15 septembre que depuis juillet, lorsque
toutes les mesures de santé publique ont pris fin,
les taux de vaccination ont ralenti et les cas de
COVID-19 et d'hospitalisations se sont accrus pour
atteindre des niveaux sans précédent. Les
négociations pour une nouvelle lettre d'entente
étaient nécessaires
pour prendre en compte la nouvelle situation et le
fait que « les travailleurs de la santé à tous les
niveaux ont fait face à des surcharges de travail
sans précédent et que des membres du personnel ont
souffert de burn out et de fatigue chronique. Des
négociations pour une nouvelle lettre d'entente
auraient assuré une mobilité du travail tout en
s'attaquant aux
problèmes que les travailleurs de la santé doivent
endurer dans leur prestation des soins ».
La
présidente du SGEU, Tracey Sauer, a dit que «
c'est inacceptable que le premier ministre refuse
de mettre en oeuvre même les mesures les plus
fondamentales et de gros bon sens comme le port du
masque à l'intérieur pour le grand public. Par
contre, il est tout à fait prêt à exiger encore
des sacrifices de la part des travailleurs de la
santé qui se sont déjà donnés sans compter et dans
des conditions extrêmes au cours des 18
derniers mois ».
Le gouvernement provincial a finalement
réintroduit le port du masque obligatoire le 16
septembre.
Neil Colmin, le vice-président de l'UIES-Ouest, a
dit que de toute évidence « le premier ministre
jette le blâme sur les travailleurs de la santé et
les menace pour les défaillances dans le système
de santé dues à l'inaction de son
gouvernement ».
Selon le communiqué de presse du 13
septembre du gouvernement de la Saskatchewan,
l'ordre ministériel a été imposé en raison des
besoins du système de santé, qui sont « urgents et
immédiats », et le communiqué se termine avec
cette déclaration du ministre de la Santé Paul
Merriman : « Nous apprécions le leadership de
la SHA, de ses
affiliés, des syndicats et de tous les
travailleurs de la santé et nous savons qu'ils
s'acharnent tous à résoudre les problèmes et à
travailler ensemble pour répondre aux défis posés
par la pandémie ».
Les travailleurs de la santé ne peuvent pas
continuer d'assumer le fardeau de la crise du
système parce qu'ils n'en peuvent plus. Ils sont
au bout de leur rouleau. En les remerciant, le
ministre les encourage en fait à continuer de
faire ce qui n'est pas viable et cela ne résout
aucun problème auquel le système de santé est
confronté. Cela crée aussi une diversion qui
suggère qu'en n'appliquant pas les règles imposées
de manière arbitraire, les travailleurs de la
santé ne sont pas coopératifs, solidaires et ainsi
de suite. C'est inacceptable. Ce sont les
conditions qui sont en conflit avec l'autorité.
C'est l'autorité qui ne répond pas.
Les actions du gouvernement, y compris les
décrets ministériels, empêchent de « résoudre les
problèmes et de travailler ensemble pour répondre
aux défis posés par la pandémie ». Il faut
répondre aux besoins des travailleurs de la santé
pour qu'ils puissent prodiguer les soins que les
gens requièrent. Tout au long de la
pandémie, ils n'ont rien épargné pour assumer leur
responsabilité sociale de protéger le public. On
ne peut pas en dire autant du gouvernement de la
Saskatchewan.
Cet article est paru dans
Numéro 85 - 20 septembre 2021
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