Ontario

Les travailleurs d'hôpitaux concluent leur été de rassemblements à la défense des droits de toutes et tous

Le 10 septembre, les travailleurs d'hôpitaux de l'Ontario se sont rassemblés devant le siège social de l'Association des hôpitaux de l'Ontario (AHO) au centre-ville de Toronto. Le siège social de l'AHO a été choisi comme lieu du rassemblement parce que plus de 70 000 travailleurs membres du CSHO/SCFP (Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario - SCFP) et de l'UIES-Division santé (Union internationale des employés des services) tentent de négocier le renouvellement de leurs conventions collectives avec l'AHO.

Le thème du rassemblement était Respectez-nous ! Protégez-nous ! Payez-nous ! et Non aux concessions ! Le rassemblement était le point culminant de plus de 60 actions organisées par les travailleurs hospitaliers à travers l'Ontario au cours de l'été pour défendre leurs droits et leur dignité.

Des dirigeants des deux syndicats et des travailleurs de première ligne ont pris la parole. Ils ont dit que les travailleurs de la santé de l'Ontario protègent la santé et la sécurité du public et que, depuis le début de la pandémie, plus de 24 000 travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 et 24 en sont morts. Ils ont parlé de l'épuisement et des problèmes de santé mentale qui touchent un très  grand nombre d'entre eux en raison de leurs conditions de travail intenables. Cela rend la provocation du gouvernement Ford inacceptable.

En 2019, le gouvernement Ford a adopté la loi 124 qui dicte que la rémunération totale d'une large section de travailleurs du secteur public, y compris les organismes d'État, les conseils scolaires, les universités et les collèges, les hôpitaux et les foyers de soins de longue durée sans but lucratif, ne peut dépasser 1 % par an pendant trois ans. La loi s'applique également aux sociétés d'aide à l'enfance, aux organismes de services sociaux et aux secteurs de l'électricité et de l'énergie. Les travailleurs d'hôpitaux estiment qu'avec cette politique de plafonnement des salaires, le gouvernement Ford réduit en fait leurs salaires. Une augmentation de salaire de 1 % signifierait une réduction réelle de près de 1 500 dollars cette année seulement, si l'on tient compte de l'inflation, qui dépasse actuellement largement les 3 %.

Mais le plafonnement de la rémunération affecte beaucoup plus que leurs salaires. Le 1 % comprend tout ce que le gouvernement et les employeurs considèrent comme un coût, y compris toute amélioration des vacances, des congés de toutes sortes, des prestations de santé et plus encore. Cela a un impact sur l'accès des travailleurs à des services de conseillers et de soutien en matière de santé mentale, dont le besoin est urgent dans les conditions de la pandémie.

Les participants au rassemblement ont clairement indiqué qu'ils considèrent cette mesure comme une violation de leur droit de négocier des salaires qu'ils jugent acceptables. C'est également une insulte aux travailleurs qui ont fait et continuent de faire de grands sacrifices personnels pour prendre soin du public et le protéger dans les conditions de la COVID-19.

Faisant preuve d'une insensibilité extrême à l'égard du sort des travailleurs, un porte-parole du président du Conseil du Trésor a écrit, dans un courriel adressé à CBC News, qu'il est « inexact de suggérer » que la loi 124 plafonne les salaires à 1 % par an, car « les employés du secteur public de l'Ontario pourront toujours recevoir des augmentations de salaire pour l'ancienneté, le rendement ou le rehaussement des qualifications ».

« La loi 124 est conçue pour protéger les emplois du secteur public et les services vitaux de première ligne, qui sont essentiels dans notre lutte contre la COVID-19, a-t-il également écrit. Nous pensons qu'il s'agit d'une approche équitable, cohérente et limitée dans le temps qui nous permettra de protéger les emplois et les travailleurs de première ligne. »

Les progressions salariales selon les échelons dans les conventions collectives n'ont rien à voir avec les salaires de base des travailleurs et ne s'appliquent pas à tous. L'idée même que s'attaquer aux droits et aux conditions de ceux qui fournissent les services protège les services et les travailleurs est irrationnelle et constitue une nouvelle provocation. Cela montre que la seule réponse du gouvernement Ford aux problèmes du système de santé est d'imposer encore plus de chaos, d'intensifier les attaques contre les droits des travailleurs et d'ouvrir le système à une plus grande privatisation.

La colère des travailleurs s'est accrue, selon les orateurs, lorsque les négociateurs de l'AHO se sont présentés à la table de négociation pour rencontrer le comité de négociation des syndicats et ont présenté des demandes de concessions, notamment des attaques contre les droits d'ancienneté et les pensions et d'autres attaques qui permettent plus de sous-traitance de leur travail.

Tout au long de l'été, les travailleurs de la santé de l'Ontario ont organisé des actions pour présenter leurs positions au public et expliquer ce qui se passe réellement dans le système de santé. Ils s'expriment et mobilisent l'opinion publique pour trouver une solution à la crise des soins de santé qui favorise à la population.


Cet article est paru dans

Numéro 82 - 13 septembre 2021

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