Félicitations aux travailleurs d'Olymel de Vallée-Jonction!

Le 31 août, les travailleurs de l'usine d'abattage et de découpe de porcs d'Olymel ont ratifié à78 % l'entente de principe intervenue avec la compagnie deux jours plus tôt. Cela met fin à leur grève qu'ils avaient déclenchée le 28 avril dernier.

Par voie de communiqué, le Syndicat des travailleurs d'Olymel Vallée-Jonction—-CSN, a présenté les principaux aspects de l'entente.

« Nous avons donc accepté un nouveau contrat de travail d'une durée de six ans durant lequel nous toucherons des augmentations salariales de l'ordre de 26,4 %, dont 10 % la première année. En plus de ce 4,4 % d'augmentation moyenne par année, nous avons également obtenu un montant forfaitaire de 65 $ par année de service, par membre », a dit Martin Maurice, le président du syndicat.

« Nous avons également obtenu un rehaussement de 50 % de la contribution de la part de l'employeur à nos assurances collectives pour la couverture familiale, ce qui pousse l'augmentation totale de la première année à 12,48 %. Le résultat du vote nous démontre que nos membres sont satisfaits des gains que nous avons obtenus. Nous avions fait le choix de négocier un enrichissement pour tous et c'est exactement ce que nous avons finalement obtenu », a ajouté Martin.

En 2007, les travailleurs de Vallée-Jonction ont perdu près de 40 % de leur salaire, sous la menace d'Olymel de fermer l'usine complètement. Avant la ratification de la nouvelle convention collective, la majorité des membres du syndicat gagnaient seulement 1,13 $ l'heure de plus qu'en 2007, soit une augmentation moyenne annuelle de 0,08 $ l'heure en 14 ans. Un rattrapage salarial significatif était une des principales revendications des travailleurs.

C'était nécessaire pour obtenir des salaires que les travailleurs considèrent acceptables dans les conditions d'aujourd'hui. C'était nécessaire aussi pour retenir les travailleurs à l'usine alors que le taux de roulement est élevé à cause des salaires trop bas et des mauvaises conditions de travail. Le syndicat estime qu'entre 2015 et 2021, plus de 1800 personnes ont été engagées à Vallée-Jonction et près de 1700 ont quitté leur emploi.

Les travailleurs avaient aussi perdu leur régime de retraite en 2007, toujours sous la menace de fermeture. La nouvelle convention prévoit l'établissement d'un régime de retraite simplifié, une forme de régime de retraite à cotisations déterminées. Il entrera en vigueur pendant les deux dernières années de la convention, avec une contribution d'Olymel d'un total de 1,5 % pendant ces années.

A la suite de la ratification de l'entente, le processus de reprise des opérations a été rapidement enclenché.

Les mécaniciens sont entrés au travail le 1er septembre. La désinfection de l'usine a été entreprise le 2 septembre, et il y a eu de l'abattage de porcs le 3 septembre. Tous les travailleurs reviennent au travail le 7 septembre pour amorcer la reprise complète des opérations.

Forum ouvrier salue les travailleurs d'Olymel qui ont mené une lutte courageuse à Vallée-Jonction. Ils ont lutté avec conviction et honneur, pour eux-mêmes et leur région. Cette contribution à la lutte pour la dignité du travail et particulièrement celle des travailleurs de l'industrie de l'abattage et de la transformation des viandes, qui font face à des conditions de travail qui sont parmi les plus oppressives au pays, va donner confiance aux autres que c'est possible de changer les choses.

Olymel a utilisé son contrôle de 80 % de la capacité de l'abattage du porc au Québec et ses liens dans les médias pour tenter de dresser la population contre les travailleurs en les présentant comme étant opposés aux éleveurs de porcs et à l'approvisionnement alimentaire de la population. Plus la grève durait et plus intense était la propagande dans les médias que les travailleurs seraient responsables de l'euthanasie de plus de 130 000 porcs. Olymel a aussi ressorti l'arme de la fermeture de l'usine.

Au dernier moment, Olymel a annoncé qu'elle éliminerait le quart de travail de soir si les travailleurs ne ratifiaient pas l'entente de principe. Cela aurait causé la perte de 500 emplois.

Le gouvernement Legault et son ministre du Travail ont gardé le silence face à ces provocations tout en prétendant de manière hypocrite appuyer un règlement négocié du conflit.

Les travailleurs d'Olymel n'ont pas bronché et ont persisté à défendre les réclamations qu'ils sont en droit de faire.

Le président du syndicat Martin Maurice a dit ceci à Forum ouvrier :

« Les travailleurs se sont battus, ils n'ont pas eu peur de la fermeture. Il y a certains médias qui ont dit que ‘vous avez eu peur de la fermeture, c'est pour ça que vous avez accepté l'entente de principe'. Non, on n'a pas eu peur de la bataille et il n'y a personne qui a eu peur de la fermeture. C'est le contraire. On avait quatre points à aller chercher quand on a négocié pendant la dernière fin de semaine. On est allé en chercher trois sur quatre. C'est pour ça que les travailleurs ont accepté l'entente et non à cause de la menace de fermeture. »

Bravo aux travailleurs d'Olymel ! Vous avez inspiré tous les travailleurs en menant cette lutte juste dans les conditions les plus difficiles !

( Photo: CSN)


Cet article est paru dans

Numéro 78 - 3 septembre 2021

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