Journée d'action provinciale des
infirmières de l'Alberta
Une ferme résistance à la destruction des soins de santé par le gouvernement
- Peggy Morton -
Les Infirmières unies de l'Alberta (IUA)
organisent une journée d'action provinciale
le 11 août, dont le mot d'ordre est :
Aller de l'avant et non reculer ! D'autres se
joindront à l'IUA, dont les travailleurs de la
santé représentés par le Syndicat des employés
provinciaux de l'Alberta (AUPE) et le Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP).
« Je pense que vous trouveriez difficilement un
Albertain qui ne respecte pas le travail que les
infirmières et les travailleurs de la santé ont
accompli pendant la pandémie, et en tout temps.
Nous voulons que le public sache à quel point le
gouvernement du PCU nous manque de respect »,
a dit le deuxième vice-président de l'IUA, Cam
Westhead, le 26 juillet, lors d'un piquetage
d'information à l'hôpital Sturgeon à St-Albert.
« On nous dit que c'est nous, les héros des
premières lignes, qui devons payer pour les
mauvaises politiques et la dette du gouvernement,
comme si nous n'avions pas assez payé en étant
éloignés de nos familles, en craignant de
contracter la COVID et de la propager pendant les
premiers mois, et en épuisement moral et
professionnel », a dit la présidente de la
section locale 85 de l'IUA, Orissa Shima, à
CTV News Edmonton. « Que vaut un remerciement
lorsque vous nous dites que notre valeur est
moindre ? », a-t-elle demandé. « C'est
un affront, c'est un coup de poing au ventre,
après tout ce que nous avons vécu et donné pendant
cette pandémie », a dit Orissa Shima.
« Nous devons recruter et retenir les infirmières
et vous n'y parviendrez pas en nous disant que
nous valons moins. Nous devons reconnaître qu'il y
a une pénurie. Nous avons besoin de plus
d'infirmières, pas de moins d'infirmières, et nous
ne pouvons pas nous permettre de pousser les
infirmières à quitter la province », a-t-elle
ajouté.
L'IUA est retourné à la « table de
négociation » après une pause de 16
mois, pour faire face à des employeurs qui avaient
reçu l'ordre du gouvernement d'intensifier leurs
attaques contre les infirmières autorisées et
contre les autres travailleurs de la santé.
Les infirmières de
l'Alberta tiennent tête, rejetant les exigences
insultantes et entièrement inacceptables des
Services de santé de l'Alberta et d'autres
employeurs qui exigent une baisse de salaire
de 3 %, l'abandon du montant forfaitaire
de 2 % et des centaines d'autres reculs
à leurs salaires et conditions de travail obtenus
au cours de 44 ans depuis que l'IUA s'est
constitué en syndicat.
Le gouvernement du PCU fait à peu près les mêmes
propositions à l'AUPE. Le comité de négociation
des services de soutien généraux du syndicat
dit : « Une baisse de salaire
de 4 % serait dévastatrice pour nous et
nos familles. Plusieurs d'entre nous travaillent
déjà à plusieurs emplois pour joindre les deux
bouts, et certains d'entre nous sont des parents
seuls. Nous ne pouvons pas accepter des reculs
salariaux comme ceux-là, surtout si nous tenons
compte de l'augmentation de la charge de travail
et du stress dus à la pandémie. Avant que les
négociations soient mises en pause en raison de la
pandémie, les Services de santé avaient proposé
une baisse de salaire de 1 %. Les
Services de santé sont-ils en train de dire que
nous valons moins depuis le commencement de la
pandémie ? »
Tous ces changements sont menés par le
gouvernement Kenney. En vertu de dispositions de
la Loi 21, Loi de 2019 sur les
employeurs du secteur public, le ministre du
Travail peut donner des directives confidentielles
qu'un employeur recevant du financement du
gouvernement provincial doit respecter lorsqu'il «
participe à une négociation collective ou à tout
processus connexe ». L'employeur ne peut pas
divulguer la directive à un tiers parti sans le
consentement préalable du ministre, y compris au
syndicat avec qui il est censé participer à des «
négociations de bonne foi ». Ces directives
secrètes peuvent déterminer la durée d'une
convention collective et les « limites
financières ». Le gouvernement Kenney n'est
pas engagé dans des « négociations », mais
cherche à détruire la convention collective par
laquelle les infirmières ont fixé leurs salaires,
leurs avantages sociaux et leurs conditions de
travail actuels.
Les infirmières et les travailleurs de la santé
partout au Canada prennent la parole sur leurs
conditions de travail intenables. Le surmenage et
l'épuisement professionnel sont à la hausse, mais
en dépit d'une pénurie flagrante d'infirmières et
des difficultés à les retenir, le gouvernement
Kenney a annoncé son intention de faire des
coupures équivalentes à 750 infirmières à
temps plein, et d'avoir recours à la
sous-traitance pour 11 000 emplois en
services alimentaires, d'entretien et de
buanderie. Les urgences et d'autres services
cruciaux en Alberta ont fermé des lits au cours
des dernières semaines par manque de personnel.
Les gouvernements
néolibéraux prétendent tous que les travailleurs
des soins de santé et des services publics
drainent l'économie. Ils refusent de reconnaître
l'immense valeur qu'ils créent et exigent que la
réclamation des travailleurs à la valeur qu'ils
produisent soit réduite. Les infirmières de
l'Alberta ont défendu avec militantisme leur droit
de décider de salaires, d'avantages sociaux et de
conditions de travail qui leur sont acceptables,
et n'accepteront pas des salaires et des
conditions de travail qui mettent en danger les
soins aux patients, chassent les infirmières de la
profession et insultent leur dignité. En agissant
ainsi, elles ont toujours reçu l'appui des
Albertains.
Forum ouvrier appelle les travailleurs de
la santé et les citoyens préoccupés par la
situation à tout mettre en oeuvre pour appuyer les
infirmières et les travailleurs de la santé.
Participez à un piquetage le 11 août. Ne
permettons pas au gouvernement Kenney
d'intensifier sa destruction de la santé publique
et son mépris brutal des droits et du bien-être
des personnes qui dispensent ces soins et
services.
Cet article est paru dans
Numéro 68 - 11 août 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/FO2021/Articles/FO06685.HTM
Site Web: www.pccml.ca
Email: redaction@cpcml.ca
|