Le recours du Canada à la main-d'oeuvre migrante

L'économie canadienne compte sur la disponibilité de centaines de milliers de travailleurs migrants étrangers pour faire le travail indispensable à notre économie. Plus de la moitié de la population canadienne est venue ici de l'étranger depuis la Deuxième Guerre mondiale. Actuellement, près de 22 % des 34,5 millions de personnes vivant au Canada sont nés à l'étranger. Durant la période de cinq ans entre 2011 et 2015, une moyenne de 258 170 personnes par année ont obtenu la résidence permanente alors que de 2016 à 2020, la moyenne était de 299 400 par année. Le Canada a augmenté son objectif à 401 000 en 2021.

Encore plus de travailleurs étrangers sont reçus comme travailleurs migrants temporaires, ayant un éventail de compétences allant des étudiants diplômés et universitaires, en passant par les travailleurs hautement spécialisés et ceux qu'on dit non spécialisés. L'État canadien s'organise pour les faire venir au pays en vertu d'une variété de programmes, souvent en leur promettant la permission de demander la résidence permanente dès leur arrivée. Plusieurs ont des contrats en vertu des permis de travail liés à un employeur donné qui font en sorte qu'ils ne peuvent travailler que pour un seul employeur. C'est une forme de travaux forcés.

En 2016, les données les plus récentes publiées par Statistique Canada montrent qu'un total de 613 200 permis de travail temporaires ont été émis. Ces permis font partie de deux programmes généraux. Le programme des travailleurs étrangers temporaires émet des permis de travail liés à un employeur donné (PTED). Les travailleurs à domicile et les travailleurs agricoles sont dans cette catégorie. Ils sont en grande partie à la merci de l'employeur et sont donc les plus vulnérables. Un autre programme est le programme de mobilité internationale qui émet des permis de travail ouvert (PTO) qui ne les lie pas à un employeur spécifique.

Les permis de travail temporaire en 2016 ont été émis comme suit : 377 700 PTO, 135 900 PTED hautement spécialisés, 117 700 permis de travail à des diplômés, 90 800 permis d'Expérience internationale Canada, 77 800 PTED de travailleurs non spécialisés et 57 600 permis d'études. Les autres relèvent de diverses autres catégories.

Les chiffres dans chaque catégorie ont grimpé de façon constante depuis 2001, sauf pour les permis pour considérations d'ordre humanitaire. Ceux-ci ont diminué de 40 500 en 2001 à 25 700 en 2016. Par contre, en comparaison, les permis de travail postdiplôme sont passés de 2 400 en 2001 à 117 700 en 2016, alors que les permis d'études sont passés de 3 900 à 57 600.

Les travailleurs migrants étrangers temporaires font intégralement partie de la classe ouvrière et contribuent immensément à la société canadienne. La discrimination organisée par l'État et la violation de leurs droits doit cesser. Fini les platitudes des représentants gouvernementaux à l'effet que le travail qu'ils font est « essentiel » ou que « nous sommes tous dans le même bateau » pendant qu'ils discriminent ouvertement contre les sections les plus vulnérables de la classe ouvrière canadienne. Un statut pour les réfugiés, étudiants, travailleurs et les sans-papiers – un statut pour tous et toutes ! – est une revendication légitime pour humaniser notre société.


Cet article est paru dans

Numéro 58 - 18 juin 2021

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