Les travailleurs de Sudbury luttent pour les générations futures

Rassemblement en appui aux travailleurs en grève de la section locale 6500 des Métallos,
le 12 juin 2021

Le 1er juin, 2 450 travailleurs de la production et de l'entretien des exploitations minières de nickel-cuivre de Vale SA à Sudbury ont déclenché une grève. Ils ont rejeté une entente de principe recommandé par le comité de négociation du syndicat et se sont mis en grève. Sur les 87 % des membres qui ont voté, 70 % ont voté en faveur du rejet de l'accord de principe.

Les travailleurs sont membres de la section locale 6500 du Syndicat des Métallos. Les mineurs de Sudbury luttent depuis plus d'un siècle pour les droits de la classe ouvrière et ont notamment fait une grève d'un an en 2009-2010.

Le 13 juin, Vale a déposé une deuxième offre qui comprend des concessions semblables à celles déjà rejetées par les travailleurs. Le syndicat recommande à l'unanimité le rejet de la nouvelle offre.

Alors que l'entente de principe prévoyait une augmentation de salaire de 4 % sur cinq ans (0,5 %, 0,5 %, 1 %, 1 % et 1 %) à un moment où les menaces importantes d'inflation des prix et de hausse du coût de la vie sont devenues une réalité, la nouvelle offre prévoit une augmentation de salaire de 5 % sur cinq ans (1 % lors de la ratification, suivi de 1 % chaque année). Les États-Unis rapportent que l'inflation annuelle calculée des prix a grimpé à 5 % à la fin mai.

Vale a affiché un profit net de 4,8 milliards de dollars US en 2020 et dans ce contexte a offert dans l'entente de principe un paiement unique aux travailleurs de 2 500 dollars et une prime à la signature de 3 500 dollars en reconnaissance des « efforts continus au cours de la dernière année » liés à la COVID 19. La nouvelle offre élimine le paiement unique de 2 500 $. Les primes déconnectées des échelles salariales disparaissent rapidement et les travailleurs nouvellement embauchés en sont aussi exclus.

Les propositions de la compagnie pour les régimes de retraite

Pour les travailleurs qui sont couverts par un régime de retraite à prestations déterminées, la prestation mensuelle minimale avant 65 ans pour les travailleurs ayant 30 années ou plus d'emploi passerait de 3 750 dollars à 3 800 dollars par mois à compter du 1er juillet 2021 et à 3 850 dollars par mois le 1er juillet 2024. La prestation mensuelle de retraite de base par année d'emploi passerait de 61 dollars à 62 dollars au 1er juillet 2021 et à 63 dollars au 1er juillet 2024.

Les travailleurs couverts par un régime de retraite à cotisations déterminées auraient la possibilité de verser une cotisation volontaire supplémentaire (sans une contribution équivalente par l'entreprise) de 1 à 19 % du salaire de base régulier à compter du 1er janvier 2022. La proposition prévoit également l'inscription automatique des cotisations volontaires à être initiée à 6 % du salaire de base pour tous les travailleurs nouvellement embauchés, ce qui, selon la compagnie, « attirerait en contrepartie des contributions correspondantes de l'entreprise ».

L'entente de principe rejetée exigeait également plusieurs concessions de la part des travailleurs, en particulier ceux nouvellement embauchés. La suppression de toutes les prestations de santé à la retraite pour tout nouveau travailleur embauché à compter de juin est quelque chose de très sérieux. Dans la nouvelle offre, les nouveaux employés seraient éligibles à participer à un Compte de dépenses en santé (HSA) payé par l'entreprise auquel celle-ci contribuerait 1 000 dollars par an à compter de la date à laquelle l'employé prend sa retraite. L'entreprise établirait les termes et les conditions du HSA. Dans sa réponse à la nouvelle offre de Vale, le syndicat note que le coût moyen des prestations en 2020 par retraité était de 4 700 $, près de cinq fois plus que ce que l'employeur offre maintenant. Il souligne que les médicaments à eux seuls coûtent en moyenne 3 500 $ par retraité. De plus, certains coûts ne sont pas des dépenses admissibles en vertu du compte de dépenses comme les tensiomètres, les médicaments, suppléments et vitamines en vente libre.

La nouvelle offre maintient également l'élimination de la couverture des médicaments en vente libre (à l'exception des médicaments essentiels au maintien de la vie) pour tous les employés. D'autres changements qui sont des concessions sont les prestations de soins de santé qui comprennent l'ajout d'un avenant obligatoire en ce qui a trait aux médicaments génériques, une augmentation de 4 dollars par ordonnance sur la franchise de l'employé et un plafond de 10 dollars par ordonnance sur les frais d'exécution d'ordonnance payés par l'employeur.

Nick Larochelle, président de la section locale 6500 des Métallos, a dit que l'exploitation minière en roches dures expose les travailleurs à des substances toxiques et dangereuses, laissant de nombreux travailleurs à la retraite avec de graves problèmes de santé. « L'élimination de ces bénéfices de santé après la retraite (...) des travailleurs qui sont exposés à des substances toxiques et dangereuses durant toute leur carrière et qui souffrent souvent des maladies ou des conditions médicales graves une fois à la retraite» n'est pas justifiée, a-t-il déclaré. « La meilleure solution pour Vale est d'opter pour une approche équitable et de conserver ces prestations vitales pour tous. Il faut éviter ce nivellement par le bas. »

Les concessions ne sont pas une solution !

Les concessions conduisent les employeurs à exiger davantage de concessions de la part des travailleurs. Les travailleurs de Sudbury de Vale ont déjà été contraints d'accepter un régime de retraite à cotisations déterminées pour les travailleurs nouvellement embauchés après que l'État canadien, par une injonction du tribunal en 2009, ait autorisé Vale à faire entrer des briseurs de grève pour faire fonctionner les mines et les usines lorsque les travailleurs ont d'abord rejeté cette demande qui divisait leurs rangs. Maintenant, Vale exige plus de concessions.

Les travailleurs des mines, du concentrateur, de la fonderie et de l'affinerie de Sudbury employés par Vale SA sont tout à fait justifiés d'avoir rejeté l'entente de principe comprenant des concessions et de lutter pour des salaires et des conditions de travail acceptables pour eux-mêmes. Les travailleurs de Sudbury défendent les générations futures de travailleurs de Sudbury. De nombreux travailleurs sont issus de familles minières représentant plusieurs générations. Leurs pères et grands-pères travaillaient dans les mines et les usines de surface. Ils ont vécu les luttes du passé et voient la nécessité de prendre position pour les générations futures, pour leurs propres fils et filles. Ils sont particulièrement justifiés de s'opposer à des conventions collectives à deux vitesses où les nouveaux embauchés sont employés dans des conditions de travail inférieures à celles des travailleurs actuels.

Les travailleurs du complexe minier de Sudbury savent que l'extraction du précieux nickel et d'autres minerais situés à des milliers de mètres sous terre ne peut être déplacée hors du pays. Leurs emplois, par conséquent, ne peuvent pas être déplacés ailleurs comme les propriétaires mondiaux de monopoles menacent de le faire de façon si insensible et le font dans le secteur manufacturier. Si les propriétaires de Vale espèrent extraire le précieux minerai, ils doivent trouver un accommodement acceptable aux travailleurs de Vale à Sudbury.

Non aux concessions !
Défendons les générations futures de travailleurs !

(FO, Section locale 6500 du Syndicat des Métallos)


Cet article est paru dans

Numéro 56 - 14 juin 2021

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