Ce que des participants ont dit à la vigie
Dominic Lemieux, directeur québécois des
Métallos
Le premier jour de la vigie, le 31 mai, Dominic
Lemieux a dit : « Le projet de loi 59
tel qu'il est doit être abandonné. Il faut le
retravailler et revenir avec une nouvelle mouture,
parce qu'il y a trop de choses qui ne fonctionnent
pas avec ce projet de loi. »
Il a fait plusieurs déclarations pendant ces
trois jours.
S'adressant à une journaliste du Soleil,
le 1er juin, il a dit :
« La portion la plus importante du syndicalisme,
c'est vraiment la sécurité et la santé des membres
qu'on représente. Je sais ce que c'est. Nos
grands-parents se faisaient tuer, plus de 200
mineurs mourraient chaque année. Maintenant, c'est
un par année. Il ne faut pas arrêter les efforts
de prévention. On veut les mêmes outils pour faire
de la prévention dans l'ensemble des secteurs du
Québec, ce n'est pas plus compliqué. C'est majeur.
On parle de notre vie. »
Dans un communiqué du 1er juin du Syndicat
des Métallos, il déclare :
« Le projet de loi 59 amène des reculs
importants en prévention dans nos milieux de
travail et des coupures dans l'indemnisation des
travailleurs et travailleuses accidentés. S'il est
adopté ainsi, des protections actuellement prévues
dans la loi ne le seront plus et les syndicats
devront négocier pour compenser dans les
conventions collectives. C'est désastreux pour les
non syndiqués et c'est une menace à la paix
industrielle, puisqu'on risque d'avoir des
conflits de travail sur des enjeux qui étaient
auparavant réglés dans la loi. »
Appréciant la présence des travailleurs en grève
d'ArcelorMittal à la vigie, il écrit dans le même
communiqué : « Cela montre que la distance
n'est pas une barrière à la solidarité, alors que
les grévistes métallos viennent de partout. La
communauté, la solidarité, c'est à travers les
gens qu'elles vivent avant tout ».
Félix Lapan, porte-parole de l'Union des
travailleuses et travailleurs accidentés ou
malades (UTTAM)
Le premier matin de la vigie, le 31 mai,
Félix Lapan a dit :
« Nous sommes ici devant l'Assemblée nationale
avec des militantes et des militants du mouvement
syndical pour 59 heures. Pour nous, comme
pour les Métallos, cela ne passe pas. Ce projet de
loi ne passe pas à cause des reculs en réparation,
des reculs dans la reconnaissance des maladies
professionnelles, des reculs au droit à
l'assistance médicale, des reculs au droit à la
réadaptation, un paquet de reculs à nos droits. On
connaît la situation. On défend les victimes
d'accidents et de maladies du travail. Ce projet
de loi est inacceptable et on va se battre
jusqu'au bout contre lui. »
Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central
métropolitain de la CSN
Le premier matin de la vigie, elle a dit :
« Nous sommes ici pour dénoncer ce projet de
loi, pour démontrer que nous sommes toutes et tous
unis derrière notre revendication d'avoir une loi
en santé-sécurité qui nous protège vraiment. La
santé et la sécurité des travailleuses et
travailleurs ça ne se négocie pas. Il n'y a pas de
concessions à faire de côté-là. On va tenir cette
vigie pendant 59 heures, on va se battre
jusqu'au bout pour obtenir une loi qui va vraiment
protéger les travailleuses et les travailleurs du
Québec.
Karine Sénéchal, présidente de la section
locale 5778 du Syndicat
des Métallos
Karine Sénéchal représente les travailleurs et
les travailleuses d'ArcelorMittal de la mine du
Mont-Wright à Fermont, en grève depuis le 10
mai. Le complexe minier comprend un concentrateur
où les travailleurs sont très préoccupés par le
niveau de bruit et de poussière, notamment la
poussière de silice, et le risque de contracter la
silicose.
« On doit porter des équipements de protection
respiratoire individuelle pour travailler au
concentrateur parce que l'employeur n'a pas
complété les travaux pour réduire les risques à la
source. Imaginez si la loi devient moins exigeante
pour les compagnies, ça va avoir un effet domino à
la baisse encore plus », a-t-elle dit à la
vigie.
Martin Maurice, président du Syndicat des
travailleurs d'Olymel
Vallée-Jonction–CSN
Le syndicat représente les travailleurs d'Olymel
à Vallée-Jonction, en grève depuis le 28
avril.
Après avoir manifesté dans les rues de Québec,
les travailleurs se sont joints à la vigie
le 2 juin, où le président du syndicat a
dit :
« Dans le cadre de notre négociation, en plus des
reculs qui touchent à nos conditions de travail,
Olymel a également déposé des demandes de recul en
matière de santé et sécurité du travail. À notre
usine, nous suivons une cadence rapide, nous
travaillons fort et pour nous qui faisons face à
environ 400 accidents de travail chaque
année, souvent des problèmes musculosquelettiques,
nous sommes plus que préoccupés par les trous
qu'il y a dans le projet de loi 59. Au fil du
temps, nous avons réussi à négocier des avancées
incluses dans notre convention collective visant à
protéger les travailleuses et les travailleurs en
cas d'accident et, actuellement, notre employeur
et le gouvernement attaquent et veulent retirer
les seuls outils qui nous permettent de nous
occuper de celles et ceux qui sont victimes
d'accidents de travail ».
Cet article est paru dans
Numéro 53 - 4 juin 2021
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