Une
organisation des libertés civiles et des observateurs juridiques
condamnent les agissements de la GRC à Fairy Greek
- L'Association des libertés
civiles de la Colombie-Britannique -
L'Association des libertés civiles de la
Colombie-Britannique (BCCLA) a écrit au
gouvernement provincial et au commissaire de la
GRC pour condamner la zone d'exclusion arbitraire
et illégale de la GRC sur le territoire non cédé
des Ditidaht. La GRC a établi deux points de
contrôle et des barrages routiers le long des
routes principales McClure et Caycuse, près du
blocus de Fairy Creek pour s'opposer aux coupes de
la forêt ancienne.
Dans une lettre ouverte adressée au solliciteur
général Mike Farnworth, à la commissaire de la GRC
Brenda Lucki et à la sous-commissaire Jennifer
Strachan, la BCCLA note que les actions de la GRC
ont une portée excessive et constituent un
exercice incohérent, arbitraire et illégal du
pouvoir discrétionnaire de la police d'empêcher
des membres du public, y compris des observateurs
juridiques et des journalistes, d'accéder à la
zone. Les barrages routiers ont également empêché
l'accès à une importante route d'urgence vers la
réserve de la Première Nation des Ditidaht, près
du lac Nitinat.
Selon la conseillère
juridique de la BCCLA, Veronica Martisius, « La
BCCLA est profondément perturbée par la zone
d'exclusion de la GRC près des barrages à Fairy
Creek sur le territoire non cédé des Ditidaht. Il
n'y a rien dans l'injonction qui interdit les
déplacements dans la zone ou les manifestations
pacifiques. La GRC, par ses actions, fait preuve
d'un mépris flagrant pour les droits des
autochtones et la Charte canadienne des droits et
libertés. Cette situation rappelle de façon
alarmante ce qui s'est passé sur les territoires
des Wet'suwet'en l'année dernière. »
Les Observateurs juridiques de Victoria ont
documenté un certain nombre de pratiques de la GRC
visant à empêcher le public d'être témoin et de
documenter les actions de la police.
L'organisation a fait état d'agents de la GRC
utilisant des bâches et d'autres revêtements pour
dissimuler visuellement les arrestations aux
médias et aux observateurs juridiques. Les
Observateurs juridiques de Victoria ont également
dévoilé des agents de la GRC qui tentaient de
restreindre les mouvements des journalistes et des
observateurs juridiques en les confinant à des
zones désignées où ils ne sont pas en mesure de
documenter l'application de la loi par la GRC.
Plusieurs journalistes et observateurs juridiques
ont été arrêtés et expulsés de force de la zone
pour avoir tenté de documenter les actions de la
police.
La BCCLA et Observateurs juridiques de Victoria
exigent que la GRC maintienne et respecte le droit
des individus de participer à des manifestations
pacifiques et ne criminalise pas les peuples
autochtones qui exercent leurs droits inhérents
protégés par la Constitution. Les organisations
demandent au gouvernement provincial et au
commissaire de la GRC de mettre immédiatement un
terme aux tentatives de la GRC d'interdire aux
Ditidaht, aux médias, aux observateurs juridiques
et aux membres du public d'accéder à la zone, y
compris d'être témoins, et de documenter le
comportement de la police et d'effectuer un
reportage d'intérêt public national.
Les déclarations aux médias
Les déclarations aux médias ci-dessous
représentent les opinions de chaque individu ou
organisation.
« Les tentatives répétées de la GRC de faire en
secret leurs opérations d'application de la loi à
Fairy Creek ont soulevé de graves problèmes de
sécurité publique dès le début. Maintenant, alors
que les arrestations deviennent de plus en plus
violentes et physiques, nous voyons exactement
pourquoi la GRC est si déterminée à empêcher le
public d'être témoin de ses activités. C'est la
raison pour laquelle les observateurs juridiques
existent — pour assurer la sécurité de la
communauté par la responsabilité policière.
L'hostilité continue de la GRC envers les
observateurs et les journalistes est une tentative
flagrante d'éviter d'avoir à rendre des comptes de
leur rôle dans la violence coloniale continue
envers les Défenseurs de la terre et les
communautés autochtones, et la terre
elle-même. » — Keith Cherry, organisateur
auprès des Observateurs juridiques de Victoria.
« En tant que journalistes, nous avons besoin
d'un accès sans intermédiaire à des situations
d'intérêt public. J'ai moi-même été empêché de
traverser un barrage routier de la GRC en
violation des précédents établis dans la loi
canadienne, tandis que mon journaliste a été
confiné puis escorté avec d'autres représentants
des médias au lieu d'être autorisé à accéder
librement au site des arrestations. Ce contrôle
strict est inacceptable dans une situation urgente
où la sécurité et le respect des droits de tous
les participants sont en jeu. La GRC profite de
l'éloignement du lieu pour décourager des efforts
en temps réel pour couvrir ce qui se passe.
Personne n'est dupe lorsque des communiqués de
presse destinés au public disent une chose tandis
que les agents sur le terrain en font une
autre. » — Jimmy Thomson, Capital Daily
« Le journalisme ne peut exister lorsque les
journalistes sont exclus des zones des événements
qu'ils sont censés couvrir. Cela devrait être une
déclaration simple et sans controverse. Pourtant,
pendant huit ans et dans au moins cinq situations
au pays, la police a cherché à exclure les
journalistes en utilisant de larges zones
d'exclusion. Les tribunaux, dans l'affaire de
Justin Brake qui a créé un précédent, et le propre
organisme de surveillance de la GRC, la Commission
civile d'examen et de traitement des plaintes, ont
tous deux jugé illégal d'utiliser ces restrictions
pour entraver le travail des journalistes.
Lorsque, généralement sous la menace de poursuites
judiciaires, la GRC autorise l'accès, elle impose
des conditions qui rappellent les régimes
autoritaires : zones de confinement des
médias, chaperons et arrestation ou détention de
journalistes pour le crime d'essayer de faire leur
travail. Cela ne respecte pas la liberté de la
presse. Nous soutenons les groupes de l'industrie
comme l'Association canadienne des journalistes et
des groupes internationaux de la liberté de la
presse comme le Comité pour la protection des
journalistes, et dénonçons avec eux cet abus du
pouvoir policier par cette entrave au droit des
journalistes de faire leur travail et, surtout, au
droit du public d'être bien informé sur les
questions d'intérêt public évidentes. » — Ethan
Cox, Ricochet Media
Contacts médias
Keith Cherry, Observateurs juridiques de
Victoria : keithccherry@gmail.com
Noah Ross, avocat pour l'Équipe volante des forêts
humides : noah@noahross.ca
xʷ is xʷ čaa (Kati George Jim) :
Kgeorgejim@gmail.com
Veronica Martisius, conseillère juridique
(politiques), BCCLA : veronica@bccla.org
Cet article est paru dans
Numéro 52 - 2 juin 2021
Lien de l'article:
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