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de la terre de l'île de Vancouver!
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Barrage à Fairy Creek le 27 mai 2021
Des journalistes et l'Association des libertés
civiles de la Colombie-Britannique contestent les
actions de la police au cours desquelles les
droits de centaines de personnes ont été violés
aux barrages près de Port Renfrew sur l'ïle de
Vancouver. Des barrages ont été érigés sur les
chemins menant à la Licence d'exploitation
forestière (TFL) 46 où le propriétaire de la
licence, la compagnie forestière Teal-Jones,
compte faire une coupe à blanc dans une zone où se
trouvent des forêts anciennes, notamment à Fairy
Creek. Les gens qui protègent les forêts anciennes
accusent le gouvernement néodémocrate du premier
ministre John Horgan de refuser de respecter son
propre engagement électoral.
En 2019, le gouvernement avait commandé un
rapport sur la gestion des forêts anciennes de la
Colombie-Britannique qui a fait 14
recommandations, dont l'une était de « différer le
développement de forêts anciennes où les
écosystèmes courent un risque élevé et à court
terme de perte irréversible de
biodiversité ».
Le rapport a été publié le 11
septembre 2020. Dix jours plus tard, le
gouvernement Horgan a déclenché des élections
anticipées, partant du calcul intéressé que le
moment était venu pour son parti d'obtenir une
majorité. Cherchant délibérément à courtiser
l'électorat préoccupé par la foresterie durable,
il s'est engagé à mettre en oeuvre les 14
recommandations et a affirmé que son gouvernement
retarderait tout développement dans les forêts
anciennes[1].
À une occasion il a déclaré : « Plusieurs de
nos forêts anciennes comprennent des arbres qui
valent beaucoup plus debout que s'ils étaient
coupés, surtout si nous adoptons une approche
holistique qui reconnaît des avantages plus larges
pour les communautés et l'environnement. » Les
barrages à Fairy Creek, coordonnés par l'Escouade
volante des forêts humides, ont été érigés en août
dernier. Les engagements envers la protection des
forêts anciennes n'ont pas été respectés. Les mois
s'écoulant et que le gouvernement ne faisant rien
pour empêcher la compagnie de procéder, les
barrages ont été renforcés. Le 1er avril, la
demande d'injonction de Teal-Jones pour lever les
barrages a été accordée et, le 17 mai, la GRC a
commencé à arrêter des gens, y compris des
journalistes et des observateurs juridiques.
La GRC a établi des «
zones d'exclusion » même si, comme l'a
souligné l'Association des libertés civiles de la
Colombie-Britannique dans une lettre ouverte au
solliciteur général Mike Farnworth, à la
commissaire de la GRC Brenda Lucki et à la
sous-commissaire de la GRC Jennifer Strachan, «
rien dans l'injonction n'interdit de se déplacer
dans cette zone ou de tenir des protestations
pacifiques ». Aussi, plutôt que de dire aux
participants aux barrages qu'ils devaient quitter
sans quoi ils seraient arrêtés, la police dans
plusieurs cas a arrêté des gens sans
avertissement, dont des observateurs juridiques et
des journalistes. Lors d'un incident le 25 mai
devant le campement Caycuse, un observateur a
rapporté qu'un contingent de 50 à 60
policiers a commencé à arrêter des gens sans
avertissement et qu'il « repoussait clairement
certaines personnes pour arrêter spécifiquement
des gens portant des vestes d'observateurs ou de
jeunes autochtones ». Neuf jeunes autochtones
faisant partie du groupe « Braided Warriors »
ont été arrêtés. Plusieurs personnes qui ont été
arrêtés cette journée-là n'avaient pas prévu se
faire arrêter, mais personne n'a été autorisé à
quitter les lieux une fois que les arrestations,
qui ont duré 11 heures, ont débuté.
L'arrestation des journalistes et des observateurs
juridiques vise clairement à cacher les actions de
la police aux Canadiens pour qu'elle continue à
agir en toute impunité. C'est ce que John Horgan a
appelé « la loi et l'ordre ». Sa « loi et
ordre » viole les droits civils et les droits
conférés par la Charte de même que la loi
Nuu-chah-nulth law et le droit humain d'être.
L'Association canadienne des journalistes (ACJ),
dans une déclaration du 26 mai, a annoncé que
le 25 mai, une coalition composée de l'ACJ, Ricochet
Media, The Narwahl, Capital Daily,
le National Observer du Canada, le Réseau
de télévision des peuples autochtones (APTN),
Journalistes canadiens pour la libre expression
(CJFE), le Discourse et IndigiNews,
avait fait parvenir une lettre officielle à la
GRC. Parmi ses revendications on compte :
- Pesser immédiatement d'appliquer la mesure de
zones d'exclusion aux journalistes pour qu'ils
puissent faire des enregistrements sonores et
visuels, mener des entrevues et prendre des photos
à une distance « qui permet d'éviter toute
interférence accidentelle dans les activités
policières ».
- Ne pas faire usage d'obstructions physiques qui
bloquent la vue des médias ou les empêchent de
faire des enregistrements sonores. Ne pas déployer
des bâches pour cacher les arrestations, ne pas
placer des générateurs bruyants entre les
journalistes et les arrestations, ou placer des
policiers de façon à ce qu'ils bloquent les
caméras.
- Permettre aux journalistes de se déplacer
librement sur le site, ne pas les encercler ou les
obliger à se déplacer en groupe ou avec une
escorte policière.
- L'équipement des journalistes ne doit pas être
saisi et le travail des journalistes ne doit pas
être entravé.
- Cesser immédiatement d'arrêter ou de détenir
des journalistes dans les zones d'injonction parce
qu'ils affirment leur droit de documenter les
événements.
Partout sur l'île de Vancouver et dans la
province, les participants aux campements
continuent de recevoir l'appui des communautés qui
mènent des actions devant les bureaux de députés,
tiennent des manifestations dans les rues,
apportent un appui matériel et envoient des
convois aux campements pour les renforcer.
Le 25 mai, plus de 75 aînés ont fait du
covoiturage jusqu'à Victoria pour exprimer leur
appui.
Barrage à Fairy Creek le 28 mai 2021
Note
1. Un
nouvel avenir pour les forêts anciennes :
une étude stratégique sur comment la
Colombie-Britannique gère ses forêts anciennes
dans le cadre de ses écosystèmes anciens.
Cet article est paru dans
Numéro 52 - 2 juin 2021
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