Les professeurs, les étudiants et la communauté prennent la parole
Les étudiants, les professeurs, les membres de
la communauté et plusieurs représentants des
étudiants et du corps professoral prennent la
parole contre le recours à la LACC pour
restructurer l'Université Laurentienne sur le dos
des professeurs, des étudiants et de la communauté
et détruire les programmes d'études qui servent
les besoins uniques des communautés nordiques.
Forum ouvrier reproduit ci-dessous
quelques-unes de ces prises de position :
Le Conseil des Métis de Sudbury
Lettre ouverte en appui au legs des fondateurs
des Études autochtones à l'Université
Laurentienne
Cher Dr Haché,
Au nom du Conseil de Sudbury de la Nation métisse
de l'Ontario, nous exhortons l'Université
Laurentienne à préserver le corps professoral du
département des Études autochtones de l'Université
de Sudbury.
Le rôle de la communauté et des relations dans
les épistémologies autochtones ne peut être
sous-estimé. Les contextes et les lignées du
transfert et de la transmission du savoir sont
essentielles aux approches autochtones de la
compréhension du monde. Avec son expertise dans
cette discipline, sans oublier ses langues et ses
discours, la faculté d'Études autochtones telle
qu'elle existe joue un rôle unique pour perpétuer
l'héritage qui forme ses racines, l'héritage de
certains des aînés, gardiens des savoirs et
protecteurs autochtones de l'eau et de la terre
les plus respectés de l'île de la Tortue.
Les citoyens métis inscrits à ce programme nous
ont informés de l'arrangement qu'envisage
l'Université Laurentienne de se défaire du corps
professoral des Études autochtones, mais de
conserver les titres et les dollars du
gouvernement fédéral qui y sont associés.
Mettre en oeuvre ce plan est un acte de violence
qui extirpe du programme son coeur même, soit ceux
qui l'ont façonné. Cet arrangement sous-estime les
Études autochtones en tant que discipline
distincte comprenant l'apprentissage et
l'expertise et démontre du mépris envers les
épistémologies et les conceptions du monde
autochtones, et mine notre confiance en tant que
peuple autochtone dans la capacité de l'université
de décoloniser l'éducation de nos étudiants.
Dans cet esprit, et en appui aux étudiants, le
Conseil des Métis de Sudbury exhorte l'université
à maintenir le corps professoral ainsi que le
programme. Agir autrement serait une grave perte
et un important recul pour le travail de la
réconciliation.
Cordialement,
Maurice Sarrazin, président du Conseil des
Métis de Sudbury
Kirsten McPherson, secrétaire du Conseil
des Métis de Sudbury
Kristen Lavallée, titulaire d'un baccalauréat en
travail social autochtone
Après avoir fait part de son expérience, qui est
celle d'un grand nombre d'étudiants d'être privés
par l'université de ce dont ils ont besoin pour
compléter leurs cours, elle soulève la question
plus large en ce qui concerne ce qui est fait du
programme des Études autochtones :
« L'administration actuelle de l'Université
Laurentienne tente d'accaparer les savoirs des
gardiens du savoir autochtones qui ont créé le
programme des Études autochtones à l'Université de
Sudbury. C'est une tentative d'apaiser les
étudiants souhaitant le développement des savoirs
dans une perspective autochtone à l'Université
Laurentienne.
La dissolution des fédérations, la détérioration
des savoirs et l'imposition du silence aux
étudiants constituent des efforts
coloniaux. »
Dieter K. Buse, Ph. D. (Histoire) professeur
émérite du département d'histoire de l'Université
Laurentienne
« Hier, l'Université Laurentienne est passée
d'une université au service de la communauté à une
université au service de l'industrie. Je signale
qu'une administration incompétente et non
représentative et des cadres dirigeants négligents
ont changé la nature fondamentale de l'éducation
supérieure locale d'une institution au service de
la communauté en une institution qui sert
étroitement l'industrie. Le collège technique qui
sera créé n'aura pas l'équilibre nécessaire pour
avoir une réputation d'excellence. »
Reuben Roth, coordonnateur congédié du Programme
d'études
sur les endroits de travail et le travail
En réponse à la question d'un étudiant dans un
forum sur Facebook à savoir si le tribunal de la
LACC pourrait proposer une alternative à la
proposition de restructuration de Robert
Haché:
« La détresse des étudiants ne les attendrira
pas, ce sont des avocats et des juges du monde des
affaires. Les tireurs de précision comme l'avocat
D.J. Miller ont bâti une carrière d'un quart de
siècle en ayant recours aux lois de la faillite et
de l'insolvabilité pour démanteler des compagnies
et les vendre pour quelques sous. Ils ont
couramment mis fin aux régimes de retraite des
travailleurs, déchiré leurs conventions
collectives et enrichi leurs clients aux dépens
des employés qui n'ont jamais été dans des
positions de pouvoir. C'est ce qu'ils font et ils
sont bien payés pour ce qu'ils font.
« En outre, ils ont détruit la vie des familles
de ces employés, bien avant que mes étudiants ne
voient le jour. Il faut tirer la leçon :
n'espérez pas de la sympathie de la part de
sociopathes. [...]
« Le sauvetage d'Air Canada par le gouvernement
fédéral pourrait sauver l'Université
Laurentienne 677 fois. Ce n'est pas une
blague. Les universités meurent pendant que les
entreprises sont renflouées par les gouvernements.
« Pour ce qui est de cette loi, la Loi sur
les arrangements avec les créanciers des
compagnies, il faut l'abroger ou la
réformer. Que ce soit dans le secteur public ou le
secteur privé, elle est responsable d'avoir
détruit la vie de familles ouvrières depuis des
décennies. »
La Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants – Ontario
Voici un extrait d'une déclaration intitulée «
Des promesses non tenues et des compressions
dévastatrices pour les étudiants de l'Université
Laurentienne » :
« L'administration et le gouvernement provincial
ont recours à ce mécanisme pour éviter toute
supervision et consultation qui mobilisent les
étudiants, les professeurs et le public en général
tout en imposant un processus autoritaire de
restructuration alors que les gens touchés font
face à la contrainte et des échéanciers
inadéquats. Kayla Weiler, la représentante
exécutive nationale de la Fédération canadienne
des étudiantes et étudiants – Ontario,
souligne :
'Il est inacceptable que les étudiants, qui ont
tant investi dans leur éducation, subissent les
conséquences de difficultés financières engendrées
par des décisions administratives irresponsables
et l'érosion du financement de l'université
publique. La crise créée de toutes pièces à
l'Université Laurentienne pourrait aisément être
éradiquée par le gouvernement de l'Ontario. Le
budget de 2021 est le troisième budget de
suite qui réduit le financement de l'enseignement
postsecondaire. Il est grand temps d'investir dans
tous les étudiants peu importe où ils vivent en
Ontario.' »
Cet article est paru dans
Numéro 44 - 14 mai 2021
Lien de l'article:
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