L'exemple d'OPTILAB
La centralisation des services de laboratoire du
Québec dans les grappes de biologie médicale
OPTILAB est un exemple parmi plusieurs de comment
le gouvernement du Québec n'assume pas sa
responsabilité sociale envers le réseau de la
santé, envers les personnes qui y travaillent et
celles qu'il est censé servir. OPTILAB a été créé
en 2017 sous Gaétan Barrette, l'ancien
ministre libéral de la Santé, en tant que
regroupement hautement centralisé de services de
biologie médicale. Les tests de laboratoire qui
étaient faits sur place dans les principaux
hôpitaux du Québec sont maintenant faits dans un
centre OPTILAB. Des résultats qu'on recevait en
quelques jours peuvent maintenant traîner pendant
plusieurs semaines.
Lorsque ces changements
pour centraliser les tests de laboratoire ont été
réalisés, les syndicats des travailleurs de la
santé du Québec et plusieurs médecins s'y sont
objectés sur la base que ce serait dangereux à la
fois pour les patients et pour les travailleurs.
Ils ont fait valoir l'importance de maintenir les
services de laboratoire communautaires et de
proximité afin de produire le plus rapidement
possible les résultats de tests pour les patients
admis à l'hôpital et dans les unités d'urgence.
Ils ont prévenu que cette mesure de centralisation
allait réduire la qualité des services et en
limiter l'accès à la population.
Le récent décès tragique d'un médecin du Saguenay
confirme leurs inquiétudes. Un médecin de trente
ans, Michael Proulx, est décédé en février après
avoir reçu un diagnostic de cancer des poumons de
stade quatre.
Le docteur Proulx a immédiatement été hospitalisé
à l'Institut universitaire de cardiologie et de
pneumologie de Québec (IUCPQ), où les spécialistes
ont proposé un traitement de chimiothérapie
d'urgence ainsi qu'une thérapie ciblée. Même si
l'institut disposait de la main-d'oeuvre, de
l'expertise et de l'équipement nécessaires pour
effectuer les tests requis pour déterminer le
traitement approprié dans l'espace de deux à trois
jours, ils n'étaient pas autorisés à le faire et
ont dû envoyer les spécimens à OPTILAB pour les
tests et attendre plusieurs semaines. Lorsque les
résultats sont revenus d'OPTILAB, le docteur
Proulx avait succombé à sa maladie. Les
spécialistes de l'IUCPQ et les membres de la
famille disent que les délais encourus en
attendant les résultats d'OPTILAB ont empêché le
recours à des traitements qui auraient pu sauver
sa vie. La frustration est d'autant plus grande
que le ministre de la Santé actuel avait récemment
dit aux médecins qui ne sont pas d'accord avec la
centralisation et craignent de graves impacts sur
les soins des patients qu'ils vont devoir « vivre
avec ».
Le personnel médical et la famille ont
l'impression que « tout n'a pas été fait »
pour aider le docteur Proulx. La commissaire
québécoise de la santé et du bien-être a récemment
fait une déclaration qui va dans le même sens. Au
sujet des vies perdues dans les CHSLD, elle a
affirmé que des vies auraient pu être sauvées
pendant la pandémie de la COVID-19 « si le système
de santé du Québec avait vraiment été orienté sur
les besoins de la population ».
Voilà la réalité de la soi-disant responsabilité
du gouvernement Legault face au système de santé
du Québec.
Cet article est paru dans
Numéro 41 - 7 mai 2021
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